UNIVERSITÉ DE PAU ET DES PAYS DE L’ADOUR : Autonomie acte II, expérimenter pour tout casser
À Pau, ville dont François Bayrou est maire, l’université n’est jamais en retard d’une expérimentation pour les bons offices de la « start-up nation »… Elle fait donc partie du cercle très restreint des universités lancées dans l’expérimentation de l’acte II de l’autonomie.
Du côté du ministère, la feuille de route initiale envoyée aux neuf établissements pilotes s’est résumée à une feuille Excel. Façon plan d’actions, celle-ci comprend cinq axes (RH, budget, patrimoine, gouvernance et offre de formation) et un total de 23 mesures à tester pour renforcer l’autonomie. Quitte à faire exploser les statuts des personnels et le fonctionnement des établissements. Ou plutôt même peut-on avancer sans se tromper qu’il s’agit de mesures ayant pour objet cette explosion… Ainsi les universités choisies n’avaient qu’à piocher dans les 23 lignes dudit tableau, avec donc, paradoxalement, une autonomie quasi nulle.
Face au déni démocratique du ministère imposant sans concertation préalable sa liste de mesures, la présidence de l’université a répondu par un même déni en en choisissant cinq, des plus dangereuses, sans consultation des instances élues ni des organisations représentatives. Il s’agit du suivi en local des carrières des EC et la comptabilisation de leur service en ECTS, de la gestion locale des PRAG-PRCE, de la fixation des capacités d’accueil, de l’ouverture de formations et de l’utilisation du fonds de roulement.
Bien sûr, chacune de ces mesures a connu un habillage sexy qui en fait perdre de vue la violence, comme la définition du service des EC. Le ministère décrit sans fard son objectif : « Lever la référence aux 192 HETD et aux 384 HETD » pour les EC et les PRAG-PRCE… C’est-à-dire remettre en question l’élément essentiel, clair et mesurable des services statutaires pour introduire du flou et la modulation des services à la tête du client…
Ces mesures étaient à l’ordre du jour du CSAE du 26 juin dernier. Malgré la demande de retrait par la FSU, la présidence a persisté, voulant passer en force. Mais le CSAE ne s’en est pas laissé conter et a rejeté ce projet d’expérimentation à l’unanimité. Il a donc été retiré de l’ordre du jour du conseil d’administration qui suivait.
Tout ça pour ça, pour un enterrement que l’on espère définitif…
Françoise Rivière, section de l’université de Pau et des Pays de l’Adour