UNIVERSITÉ DE LILLE : 16 amphis en moins à la rentrée pour cause d’amiante
Parmi les nombreux campus de l’éléphantesque université de Lille, celui de la Cité scientifique constitue un épineux problème pour les directions successives en matière de respect des normes de sécurité, et donc pour les conditions de travail des personnels appelés à y exercer. De nombreux bâtiments, construits pour la plupart dans le milieu des années 1960, sont dans un état très dégradé. Cela en raison de l’insuffisance des moyens accordés par les ministères successifs pour l’entretien du patrimoine et pour le recrutement de personnels aux compétences techniques immobilières très recherchées, y compris dans le privé.
La découverte au printemps dernier de présence de poussière d’amiante dans le système d’aération des 16 plus grands amphis du campus (300 à 400 places chacun) a conduit la direction de l’université à décider de leur fermeture dès cette rentrée et pour une durée annoncée d’environ deux ans, les bureaux et salles de TD restant ouverts. Des solutions semblent avoir été trouvées durant l’été pour éviter le recours au distanciel, initialement envisagé. Mais ces solutions vont impliquer de nombreux déplacements entre les campus de l’université pour les enseignant·es et les étudiant·es de licence 1 et 2, ainsi que des problèmes d’emploi du temps. Les surcoûts engendrés pour les étudiant·es non abonné·es aux transports en commun (en particulier ceux et celles logeant en cité Crous sur le campus, donc aux moyens financiers très limités), obligé·es de se déplacer entre les sites, ne sont pour l’heure pas compensés.
Voici donc un « bel » exemple des conséquences délétères du sous-investissement patrimonial du gouvernement sur les conditions de travail et d’études et un avertissement pour les établissements souhaitant gérer eux-mêmes leur patrimoine (ce qui n’est pas le cas de l’université de Lille, fort heureusement).
Le conseil syndical d’établissement du SNESUP-FSU à l’université de Lille