Migrants : communiqué du SNESUP-FSU Reims
Communiqué du SNESUP-FSU de l’Université de Reims Champagne-Ardennes concernant la fermeture du Campus Croix-Rouge
Reims, le 18/09/2017
Le président de l'Université vient de prendre un décret de fermeture du campus Croix-Rouge suite à l’installation d’un camp d’une quarantaine de migrants dont 14 enfants qui vivaient sous tentes dans le square en face du Campus Croix-rouge. Il s’agit d’un nombre stable de personnes depuis plus d’un an, ayant officiellement demandé l’asile en France. Elles sont très bien accompagnées par un ensemble large d'associations (Entraide protestante, Croix rouge, etc.). Ces personnes ont été menacées d'expulsion du Parc St John Perse par la Mairie de Reims, et se sont alors déplacées sur le Campus Croix-Rouge dans l'espace vide entre le restaurant et la bibliothèque universitaires. Il s’agit d’une présence discrète et modeste, selon les collègues qui ont vu le campus ce matin et les photos du site de l’Union.
Le président de l'Université, en situation de responsabilité (y compris civile) est légitime à considérer que la mission de l'Université est d'abord d'accueillir ses étudiants et ses activités de recherche. Néanmoins, nous pensons que l'Université doit aussi se déterminer en référence à ses valeurs de solidarité et d'universalisme.
L’Etat et les collectivités reportent par leur inaction, un peu facilement sur l'Université les problèmes dont ils ont la charge. Peut-être certains seraient-ils aussi ravis de voir la communauté universitaire se déchirer sur des problèmes qui la dépassent.
C’est pourquoi nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire - enseignants, chercheurs, étudiants, et personnels administratifs - à contribuer par des gestes matériels et concrets à la prise en charge des besoins primaires des migrants, et à être présents auprès d’eux dans ce moment difficile.
Nous demandons à la Présidence de l’Université de gérer cette situation en appelant l’Etat à assumer ses responsabilités de façon positive en matière d’accueil et de mise à l’abri, et en défendant les valeurs universitaires d’accueil, plutôt que par un simple arrêté d’expulsion.
Au regard de la présence discrète des migrants, nous sommes nombreux à penser que nous pourrions travailler sur le campus dans nos bureaux ou avec les étudiants.