UNIVERSITÉ PARIS CITÉ - Face aux attaques contre les libertés académiques, une solidarité toujours plus indispensable

Publié le 10 octobre 2025

Depuis plusieurs jours, une campagne est menée contre des collègues historien·iennes, accusé·es d’entretenir un climat d’antisémitisme. Campagne médiatique, politique et sur des réseaux sociaux qui vise parfois nommément les chercheur·ses.

Leur tort ? Avoir, en juillet dernier, retiré leur participation à un colloque d’histoire lorsqu’ils ont appris que celui-ci était soutenu par l’Université hébraïque de Jérusalem et l’Israel Science Foundation, organisme dont les financements couvrent tous les domaines, y compris militaires. Ils n’ont pas rendu publique leur position, n’ont pas appelé à boycotter ce colloque, ils ont seulement refusé d’y participer.

Tant le communiqué publié par le Musée d’art et d’histoire du judaïsme que la plupart des articles de presse traitant de cette affaire sont fallacieux. Leur reprise mensongère par Rachida Dati (ainsi que par d’autres élus parisiens) et ses appels à sanctionner ces collègues sont une honte politique.

Bien entendu, l’extrême droite s’est engouffrée dans cette affaire, ainsi que les défenseurs d’Israël, qui en profitent pour faire taire toute idée de boycott universitaire.

Les insultes infamantes selon lesquelles ces chercheur·ses contribueraient à nourrir l’antisémitisme sont une des méthodes employées pour empêcher toute critique de la politique israélienne.

Dans un contexte où les procès en antisémitisme faits aux universités se multiplient jusqu’à justifier la rédaction d’une loi qui vise à multiplier les sanctions contre les étudiant·es et le personnel, cette nouvelle affaire montre la volonté de discréditer la parole de nos collègues et de faire taire toute voix discordante.

La FSU de l’université Paris Cité, où travaille une des collègues attaqué·es, a aussitôt réagi, et appelle les autorités universitaires à faire preuve de vigilance quant au respect des libertés académiques, mises à mal en France comme dans de nombreux pays.

Vincent Gay, pour les sections de l'université Paris Cité