UNIVERSITÉ GUSTAVE-EIFFEL – Où est le pilote?
Après que l’on a essayé de nous convaincre que nos soucis budgétaires ne deviendraient réellement problématique qu’en 2026, le compte de résultat 2024 a fait apparaître un déficit de plus de 12 millions d’euros – contre les 3,5 prévus ! C’est dans ce contexte inédit que la présidence de l’université a décidé de réunir, dès le 2 septembre, le conseil des directrices et directeurs de composante et à la suite les élu·es au conseil d’administration et au conseil académique. Pour dire quoi ? Les membres de la direction seraient-ils en quête de soutien pour diluer leurs responsabilités ? Il aura fallu un communiqué du SNESUP-FSU pour que la direction de l’établissement dévoile enfin l’objet de la convocation d’une courte phrase dans un mail sibyllin : « La réunion d’échange conjointe entre le CAc et le CA, programmée le 2 septembre de 15 h 30 à 17 h 30, abordera la lettre d’orientation budgétaire et d’emplois 2026. » Puis, dans la foulée, c’est la lettre d’orientation budgétaire de l’UGE qui a été envoyée aux élu·es du CAc et du CA, à la veille de la réunion.
Dans un document abscons, cherchant des responsabilités – certes réelles – dans le budget de l’État pour l’ESR, la direction justifie "le sang et les larmes pour un établissement déjà passablement malmené : – 25 % pour la recherche, les gratifications de stage et les emplois étudiants, – 37,5 % pour les formations, des ressources d’apprentissage enbaisse… Une lettre de cadrage budgétaire qui confirme toutes nos analyses de la situation à la veille du scrutin pour les conseils centraux qui déterminera l’avenir de l’établissement.
La situation budgétaire de l’UGE exige – avant toute chose – de faire l’inventaire des choix à marche forcée qui ont été engagés par la direction de l’établissement depuis sa création en 2020 et qui ont affecté lourdement le quotidien du personnel – et pas seulement financièrement. Alors oui, il faut un pilote dans l’UGE, mais certainement pas l’équipe actuelle, qui n’a pas anticipé la situation, voire, plus grave, qui l’a précipitée !
Raymond Grüber et Stéphane Tassel, université Gustave-Eiffel