UNIVERSITÉ DE TOURS : Élections universitaires – des résultats en demi-teinte qui mettent fin à une expérience originale
Depuis novembre 2020, l’université de Tours a été présidée par une équipe issue de la réunion de deux collectifs à noyau syndical (FSU et CFDT), dans laquelle les élu·es SNESUP-FSU ont joué un rôle moteur. Arrivée en pleine épidémie, l’équipe a manifesté d’emblée sa rupture avec l’équipe précédente et les politiques imposées par les tutelles depuis la LRU, dans la mesure de ce que le cadre national permettait : « déprésidentialisation » avec le choix de séparer la présidence du CAc de celle de l’université, équipe de 12 VP dont 1 Biatss pour garantir un véritable travail collectif, attitude combative vis-à-vis du ministère qui s’est traduite par l’obtention de quelques moyens supplémentaires, loin toutefois de mettre fin à la sous-dotation. S’il est difficile de résumer l’ensemble des actions menées, on peut citer la fin du gel des emplois, le refus des chaires de professeur junior malgré les fortes pressions du rectorat, le souci de conserver le caractère pluridisciplinaire de l’université avec le maintien de l’offre de formation et une attitude de prudence face aux appels à projets qui a évité un gaspillage d’énergie et produit malgré tout des réussites. Il faut ajouter un gros effort en matière de prévention des situations de souffrance au travail et d’action en matière d’égalité femmes-hommes, ainsi qu’une politique volontariste en matière de transition environnementale. Le bilan est important et reconnu, loin des cris poussés par certains en 2020 face à l’arrivée d’une équipe « syndicale » (qui comportait aussi des non-syndiqués).
L’élection des 16 et 17 novembre a opposé deux équipes mais trois listes. L’une était construite autour de la personnalité du PU-PH de pharmacie Philippe Roingeard et d’anciens doyens, dont le programme se revendi que comme l’application des préconisations du Hcéres : recherche de ressources propres face à la pénurie et spécialisation d’une université de taille moyenne « qui ne peut pas tout faire » (logique de l’avantage concurrentiel). Face à cela, les soutiens à l’équipe sortante, qui était fortement renouvelée, partaient avec une plateforme commune mais deux listes, le collectif Autrement autour de la CFDT ayant finalement refusé le rassemblement. Comme on pouvait le prévoir, ce choix s’est révélé désastreux, surtout au CA avec la prime à la liste arrivée en tête. L’une des surprises du scrutin, qui se déroulait au vote électronique pour la première fois, est le score (52 %) d’une liste Biatss déjà présente mais minoritaire lors des précédents scrutins, se déclarant « a-syndicale » et ayant signalé son allégeance à la liste Roingeard. Au final, le résultat est décevant, compte tenu du bilan de l’équipe sortante, qui n’a d’ailleurs pas été contesté par l’équipe Roingeard. Mais, avec un nombre élevé d’élu·es et de sympathisant·es FSU dans les conseils, dont beaucoup expérimenté·es, le SNESUP-FSU est en mesure de faire entendre la voix de toutes celles et de tous ceux qui se battent pour une université plus juste.
La section SNESUP-FSU de l’université de Tours