UNIVERSITÉ LYON-II : L’offensive réactionnaire

Publié le 9 juin 2025

Depuis le mois d’avril, l’université Lyon-II se trouve au coeur d’une polémique médiatique et politique. À l’origine de cet emballement : l’interruption du cours d’un MCF en géographie par un groupe d’étudiants. Ces derniers l’accusent de tenir des positions d’extrême droite, notamment en lien avec la guerre à Gaza. Ce collègue – qui a rencontré Bachar Al-Assad en 2016 et prône l’expulsion des Palestiniens de Gaza – a ensuite utilisé les plateaux télévisés et radiophoniques pour dénoncer un recrutement politisé des EC et un « islamo-gauchisme » à Lyon-II. Ses déclarations, largement relayées par des médias (principalement de la galaxie Bolloré), ont été amplifiées par des partis de droite et d’extrême droite – ce collègue est par ailleurs candidat putatif aux prochaines municipales dans une banlieue lyonnaise –, qui ont condamné la « dérive islamo-gauchiste » de l’établissement et, tel Laurent Wauquiez, alors en campagne pour la présidence des Républicains, ont annoncé un moratoire financier de 19 millions d’euros.

L’université Lyon-II tente de rétablir les faits et de défendre sa réputation ainsi que celle des 2 000 membres du personnel qui y travaillent, mais elle peine à se faire entendre face à cette offensive médiatique et politique. Ne nous y trompons pas : cette situation dépasse largement le cadre de Lyon-II. Ce qui est en jeu est la capacité des établissements d’enseignement supérieur et de recherche à assurer leurs missions, à savoir produire et délivrer des savoirs dans le cadre d’une démarche scientifique en toute indépendance, notamment du pouvoir politique et des pressions médiatiques. La trumpisation actuellement à l’oeuvre dans les sphères médiatique et politique en France rappelle ce qu’il se passe outre-Atlantique, où les universités sont confrontées à de fortes pressions politiques et médiatiques. Des menaces qu’il ne faut pas prendre à la légère.

La section SNESUP-FSU de l’université Lyon-II