UNIVERSITÉ DE GUYANE – Statuts dérogatoires, autocratie et démocratie confisquée
Créée en 2015 avec des statuts dérogatoires pour dix ans, l’université de Guyane (UG) devait, en 2025, choisir : retour au droit commun ou maintien du régime d’exception. Ses statuts accordent la moitié du conseil d’administration à des membres extérieurs, désignés ou cooptés, alors que le droit commun garantit la majorité aux élus. L’actuel président a tout fait pour que l’UG demande le maintien du régime dérogatoire – instrument bien connu pour contourner la démocratie universitaire et permettre l’élection d’un président minoritaire. Sur place, difficile de mobiliser : la présidence a verrouillé le débat – groupes de travail à géométrie variable, « assemblées générales » contrôlées, comptes rendus expurgés des propositions alternatives, conseils centraux votant à l’unisson du chef.
Le Cneser, lui, ne s’y est pas trompé : grâce à la mobilisation de nos représentants, il a rejeté la proposition présidentielle (13 voix contre 12). Mais, fidèle à sa pratique, le MESR a passé outre et a pérennisé les statuts dérogatoires. Un nouvel épisode révélateur d’une dérive autocratique à l’UG, où l’absence de démocratie et de collégialité se lit aussi dans l’utilisation de l’austérité pour remodeler l’offre de formation sans aucune concertation. Un deuxième département de sciences humaines est en cours de création pour héberger une nouvelle mention de licence, malgré l’absence de moyens, afin de satisfaire un petit groupe. Sans créations de postes et avec des moyens en chute, la gouvernance est en train de « déshabiller Pierre pour habiller Paul » sans aucune considération pour les besoins réels des étudiants et du territoire.
La section de l’université de Guyane