UNIVERSITÉ LE HAVRE-NORMANDIE – Transformation en cours : quel avenir avec le COMP ?

Publié le 29 octobre 2025

L’université Le Havre-Normandie a été lauréate et est en « pleine transformation », selon les déclarations répétées de son président. En effet, après des années de résistance à la tentation de la gestion « libérale » de nos universités et établissements de l’ESR (multiplication des recrutements de contractuels en CDD et CDI dans toutes les catégories de personnel) grâce à une présidence issue du SNESUP-FSU, un nouveau vent souffle sur l’université du Havre depuis qu’elle est passée lauréate du COMP en 2023, avec, pour conséquence, une forte augmentation des recrutements en CDD désormais dans toutes les catégories, avec l’argument de l’égalité de traitement déployée par la présidence.

Ces recrutements viennent soutenir le projet de l’établissement de créer un « campus polytechnique des territoires maritimes et portuaires », en constituant des « hubs » consacrés respectivement à l’international, à « la création et l'innovation », à « l’expertise et aux qualifications », ainsi qu’à bien d’autres finalités aux appellations empruntées à la novlangue managériale qui asphyxie l’air du temps. Et, effectivement, depuis quelques mois, l’établissement « grouille » d’activités, une multiplication de nouveaux services, une marée de courriels venant de ces mêmes services et une « communication » à faire rager une transat !

Dans le même temps, dans les composantes et les laboratoires, les effets de ce changement sont à peine perceptibles. Aux multiples critiques de la FSU, l’équipe présidentielle répond inlassablement que son objectif premier est de titulariser les collègues contractuels en les préparant à passer les concours. Ce discours se heurte à la réalité de la faible dynamique de publications de postes vacants, une réalité que connaissent aujourd’hui beaucoup d’universités et que nous avons connue au Havre très tôt, dès 2012 : à chaque exercice budgétaire, on constate que le nombre de départs à la retraite est supérieur, et de loin, aux emplois titulaires publiés. Un désaccord fondamental et continu entre la résistance et l’accompagnement. En 2010, à la suite de plusieurs interventions des élus SNESUP-FSU au CA réclamant l’application la plus tardive possible de la LRU (2012, comme le prévoyait la loi), le président de l’époque a tenté de les rassurer en disant : « Vous avez tort d’avoir peur de la LRU ! Cette loi, on en fait ce qu’on veut ! » Chacun·e connaît la suite !

La section de l’université Le Havre-Normandie