La crise du recrutement à l’université
Depuis que la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) a transféré la gestion du personnel et de la masse salariale aux établissements, le nombre de titulaires, enseignant·es et enseignant·es-chercheur·ses, n’a fait que diminuer à la suite des suppressions de postes par les établissements, faute d’une subvention pour charges de service public par l’État à la hauteur des besoins en enseignement et en recherche.
Dans ce dossier, nous vous proposons dans un premier temps d’analyser les inégalités territoriales que la loi LRU a induites au niveau des effectifs d’enseignants titulaires dans les différentes académies et de leur disjonction avec l’augmentation des effectifs d’étudiants.
Nous étudierons ensuite la baisse d’attractivité des postes d’enseignant·e-chercheur·se, qui sont de moins en moins pourvus, avec l'exemple des IUT, où la difficulté de recruter s’est accrue depuis la mise en place du BUT. La baisse d’attractivité concerne également l’affectation des enseignant·es du second degré dans le supérieur, avec des demandes de plus en plus extravagantes des établissements dans les fiches de poste, qui sera détaillée dans un autre article.
Puis nous nous intéresserons aux nouveaux contrats d’agent·e non titulaire créés par le ministère dans le cadre de la loi de programmation de la recherche, qui, en plus de créer toujours plus de précarité, n’ont en rien résolu le problème de l’attractivité du métier.
Par ailleurs la politique délétère de l’emploi et ses conséquences seront examinées sous le prisme budgétaire.
Enfin, dans un dernier article, nous vous proposons d’analyser les futurs besoins en recrutement au regard de l’augmentation du nombre de départs à la retraite des enseignant·es et des enseignant·es-chercheur·ses dans l’enseignement supérieur sur cette décennie.
L’ensemble de ces textes témoigne d’une absence de vision prévisionnelle de l’emploi du personnel enseignant du supérieur et laisse entrevoir une crise du recrutement.
Dossier coordonné par PHILIPPE AUBRY, RAYMOND GRÜBER et CAROLINE MAURIAT