IDEX - UFT : Non aux OGM (Organismes Gouvernementalement Modifiés)

Publié le : 17/02/2011

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IDEX - UFT : Non aux OGM (Organismes Gouvernementalement Modifiés)

Non aux « fauchés « involontaires

Une mort programmée

La publication récente par le PRES de Toulouse, transformé pour l'occasion en Université Fédérale de Toulouse, du projet Toulouse IDEX énonce un avenir particulièrement inquiétant pour l'université et la recherche en Midi-Pyrénées. S'appuyant pour l'essentiel sur le rapport Aghion et les travaux de l'Institut Montaigne, il entend piloter la recherche et le formations supérieures de Midi-Pyrénées dans une logique  « d'excellence » qui ne vise en fait qu'à faire émerger un nombre réduit d'axes de recherche susceptibles de représenter une niche au niveau de la compétitivité internationale (essentiellement marchande comme il se doit).
Loin de mettre en place les conditions d'une coopération qui articulerait les domaines de recherche dans le respect de leur diversité au profit de la société (et pas uniquement du marché), ce projet, qui répète ad nauseam le mot excellence (ou excellent) va aboutir à une véritable désertification désertification géographique et thématique de la recherche et des formations.
Le principe même des IDEX est basé sur une cascade de dispositifs sélectifs. Il n'y aura, dans un premier temps en tout cas, qu'entre 5 et 10 IDEX pour toute la France. Ces IDEX constituent eux-mêmes, pour l'essentiel, une structure visant à pérenniser administrativement et financièrement des équipes ou des laboratoires labellisés Labex (12 en tout et pour tout sur Midi-Pyrénées) et/ou Equipex, c'est-à-dire sélectionnés, en très petit nombre, pour leur capacité à s'inscrire dans la logique de compétition internationale. Qu'on ne s'y trompe pas, malgré le langage rassurant, ce principe de sélection n'a pas pour objectif une émulation qui permettrait à terme à toutes les équipes d'accéder à un niveau d'excellence élevé (même s'il faut s'entendre sur ce qu'est véritablement l'excellence), mais, au contraire, en accentuant considérablement les disparités de financement et d'équipement, de mettre en place un processus irréversible de disparition à plus ou moins long terme des équipes non labellisées. On voit difficilement dans ces conditions comment, malgré les bonnes intentions revendiquées par le projet, il pourrait y avoir une quelconque émergence d'une excellence qui n'est pas déjà inscrite dans le dispositif.
La nature même de l'organisation de l'IDEX et de l'UFT, qui en est le support administratif, est tout à fait éloquente de cette logique.

 

L'excellence comme valeur marchande

L'IDEX a pour tâche de financer, outre les Labex ou en articulation avec eux, des chaires d'excellence qui permettront le recrutement de  cerveaux « top 10 mondial » (Brain Drain) auxquels on offrira des ponts d'or pour qu'ils s'établissent en Midi-Pyrénées. De même, ne seront financés par des bourses de l'IDEX que les seuls étudiants « excellents », avec là aussi une politique de Brain Drain. Il s'agira aussi de pister les étudiants « doués » dès leur sortie du baccalauréat, voire en amont, pour leur offrir un parcours doré tout au long de leurs études...
On le voit bien, le projet IDEX s'inscrit dans une logique qui est celle des entreprises au niveau international, une logique de part de marchés où la survivance de l'un entraine nécessairement la disparition de l'autre.

Un gouvernement bien bouclé

Le mode de gouvernance est organisé en deux « chambres », un conseil d'administration (Board of trustees, ça fait plus sérieux quand c'est en anglais) constitué de personnalités extérieures (représentants du monde scientifique mais aussi économique) et de représentants des établissements concernés (50%-50%), les personnels y seront totalement absents. Et un comité d'évaluation scientifique dont les membres sont nommés par le directeur de l'IDEX.

Et l'UFT ?

Contrairement aux discours lénifiants sur l'autonomie, l'UFT apparaît comme une véritable structure décisionnelle qui se substitue de facto aux instances des établissements membres en matière de recherche et de formation, avec, en plus, la présence d'établissements privés. Le fonctionnement est toujours aussi peu démocratique et transparent que ne l'était le PRES.
Toulouse-IDEX et UFT ne sont en fait que les outils d'un véritable hold-up sur l'Enseignement Supérieur et la Recherche en Midi-Pyrénées.
Les personnels doivent se mobiliser pour exiger de leur président la sortie de l'UFT et de Toulouse IDEX dont les quelques avantages éventuels ne représentent rien au regard des réels dangers.

  • Vendredi 4 février 2011 - 10h30
    Grand Auditorium
    Université Paul Sabatier Toulouse 3

ASSEMBLÉE DES PERSONNELS
de tous les établissements d'enseignement supérieur
et de recherche de Midi-Pyrénées