Postes et maquettes en danger : la mobilisation peut encore changer la donne ! - Communiqué intersyndical de l'Université Grenoble Alpes, 16 décembre 2020

Publié le : 16/12/2020

 

Communiqué intersyndical FSU (SNESUP, SNASUB, SNCS, SNEP), CGT UEG et UNEF

 

Postes et maquettes en danger :

la mobilisation peut encore changer la donne !

 

Après avoir gelé 9 postes (sur 14) lors de la campagne d’emploi 2nd degré (voir notre article ici), la présidence de l’UGA s’attaque désormais aux postes d’Enseignants-Chercheurs (EC) et BIATSS !

 

Rassemblement jeudi 17 décembre à 12h

Devant l’amphi Weil sur le Campus St Martin d’Hères

Signons la pétition (locale uniquement)

 

La FSU, la CGT, l'UEG et l'UNEF (avec les organisations co-signataires de la pétition : FO et SUD) s’opposent au nouveau gel de postes et au nouveau plan d’austérité qui a été préparé par la présidence ! Rejoignez-nous le 17 décembre devant l’amphi Weil pour exprimer votre désaccord et rencontrer vos élu·e·s !

Les votes sur le budget 2021 et la campagne d’emploi 2021 se tiendront le lendemain, lors de la séance du Conseil d’Administration du 18/12 !

Voici un récapitulatif de la situation, suite aux discussions en Commission Permanente du CA et du Comité Technique (CT) du 8 décembre :

 

Les campagnes d’emploi EC et BIATSS ont été présentées au Comité Technique du 8 décembre.

Les documents envoyés aux représentants du personnels étaient, dans un premier temps, largement incomplets : ces derniers faisaient uniquement apparaître les postes maintenus et les postes qu’il « reste à geler » dans le cadre du PRE 2017-2020. Les documents ne mentionnaient pas les nombreux postes que l’UGA a refusé de mettre au concours, dans le cadre du nouveau budget d’austérité 2021 !

  •        Concernant la campagne Enseignants-Chercheurs (EC)

Suite à nos protestations, l’UGA nous a fourni un document la veille au soir de la séance. Celui-ci contenait (enfin) un tableau avec l’ensemble des postes EC demandés par les composantes, avec une colonne intitulée « arbitrage bureau politique », qui précise si le poste est maintenu, remplacé par CDD, ou pas remplacé du tout. Afin d’y voir plus clair, nous avons synthétisé les informations dans les tableaux ci-dessous.

Résumé de la campagne d’emploi EC 2021 :

Détail des 59 postes demandés par les composantes pour remplacer les départs
Ces départs ont les motifs suivants :

 

 

Promotion

Mobilité

Retraite

Démission

Transfor-mation

Postes non vacants

Création

Interne

Externe

Interne

Externe

7

7

1

7

33

3

1

2

15

Nombre de postes d’EC demandées par les composantes dans le cadre de la campagne d’emploi 2021, avec notamment : 59 demandes de maintien, 15 demandes de créations.

 

Postes ouverts (33 au total)

Postes non ouverts (28 au total).

Concours

Transf.

Création

Gel PRE 2017-2020

Gel nouveau plan d’austérité 2021- ???

 

 

 

Avec CDD*

Sans CDD*

Avec CDD*

Sans CDD*

30

1

1

2

5

4

17

Arbitrages réalisés par le « bureau politique » de l’UGA : seuls 30 concours sont ouverts sur les 59 demandes de maintien.
*« Avec CDD » indique que les titulaires sont remplacés par des contractuels. « Sans CDD » indique que les titulaires ne sont pas remplacés.

 

Lors du CT du 8 décembre, nous avons questionné le président sur les modalités de prise de décision par le « bureau politique », en faisant remarquer, au passage, que ce « bureau » n’a aucune existence règlementaire. Le président a reconnu des dysfonctionnements et a admis que certains conseils de composantes ou de laboratoires n’ont pas été consultés !

Pour nous (FSU, CGT, UEG et UNEF), le gel d’emplois d’EC n’est pas acceptable étant donné l’explosion des heures complémentaires que connaissent les collègues dans toutes les composantes. Ce gel est également inacceptable car il augmentera encore la précarité, puisqu’il s’agira de recruter des contractuels et des vacataires sur des besoins en enseignement qui sont bel et bien permanents !  

Le comble de « l’ironie » : la présidence de l’UGA précise que ces besoins ne sont pas forcément permanents, puisque les nouvelles maquettes risquent de faire apparaître une baisse des besoins : en effet, l’UGA demande, en parallèle du gel des postes, une réduction significative du nombre d’heures enseignées par étudiant, alors même que nos formations ont déjà beaucoup souffert du PRE 2017-2020 ! (voir notre billet de blog ici). A ce sujet, le conseil de CSPM "Faculté des Sciences" a voté, à l'unanimité la motion en pièce jointe.

Le bilan social 2019, disponible sur l’intranet de l’UGA, indique que l’effectif de l’UGA comporte 37.3% de contractuels (toute activité confondue) et que cette proportion suit une tendance à la hausse depuis 2016. En 2019, il y a 38.8% de contractuels BIATSS et 15.5% de contractuels enseignants (voir p.15-16 du bilan social). Par ailleurs, le bilan social indique (p. 51) que l’UGA a recruté 6501 vacataires d’enseignement, dont voici la répartition par composante et le nombre d’heures correspondantes :

 

Extrait du bilan social de l'UGA 2019

 

La crise sanitaire ne fait que révéler et amplifier le besoin criant et urgent de recrutement et d’accompagnement des étudiants, tout au contraire du plan proposé.

Enfin, le gel d’emplois ne peut que décourager et désespérer les jeunes collègues qui ont investi dans l’université et souhaitent, légitimement, trouver des occasions d’y intégrer un poste pérenne et stable, à la hauteur de leurs espérances.

 

  •        Même stupeur concernant la campagne d’emploi BIATSS :

Le nombre de postes figurant dans la campagne d’emploi BIATSS 2021 est très inférieur à l’année passée (53 cette année contre 103 l’an passé).

Sur les 53 postes présentés dans la campagne 2021 :

·       25 postes sont ouverts au concours

·       18 postes sont ouverts à la mobilité

·       2 postes sont « fermés pour création de poste »

·       1 seul poste est créé

·       5 postes sont gelés au titre du PRE 2017-2020

·       4 postes supplémentaires sont gelés dans le cadre du nouveau plan d’austérité que l’UGA souhaite mettre en place cette année !

 

Pour nous (FSU, CGT, UEG et UNEF), le gel de postes BIATSS est inconcevable étant donné la charge de travail extrêmement élevée que nous subissons. Par ailleurs, nous avons fait remarquer en CT que la mise en place de l’Université Intégrée demandera des ressources humaines, ce qui parait contradictoire avec le gel de postes de BIATSS. Interrogé sur cette question, le président nous a indiqué qu’il s’agissait de dégager des marges de manœuvre afin d’obtenir les ressources financières nécessaires pour recruter du personnel pour finaliser la mise en place de l’UI. Une telle réponse est inacceptable, car il s’agit ni plus ni moins d’une restructuration qui ne dit pas son nom !

Nous avions alerté, dès 2018, sur le fait que la construction de l’UI nécessiterait des moyens humains supplémentaires, ce dont l’UGA ne disposait pas. L’UGA l’a reconnu en adressant une demande de financement au ministère, le 5 novembre 2019 (c’est à dire bien après que les statuts de l’UI aient été votés). Dans le cadre de cette demande, l’UGA chiffrait à 20 postes « La modernisation de l’administration centrale EPE et l’amorçage des composantes académiques (CSPM) » et à 20 postes supplémentaires « l’intégration de l’IAE et Polytech Grenoble dans l’Institut d’Ingénierie et de Management ainsi que le développement de cet établissement composante », pour un coût moyen total de 2 M€. 2.6M€ supplémentaires ont été demandés pour mettre en œuvre le « mieux disant » social.

A notre connaissance, cette demande est restée lettre morte : la présidence n’a pas les moyens de poursuivre la création de l’UI et se sert du non-remplacement des collègues pour trouver de l’argent !

Lors du Comité Technique du 8 décembre (qui compte 5 organisations syndicales représentatives), la CGT et la FSU ont voté CONTRE la campagne d’emploi 2021 (EC et BIATSS), tandis que l’UNSA, la CFDT et le SNPTES se sont ABSTENUES - ce qui revient à laisser faire la présidence !  En effet, un vote unanime CONTRE aurait forcé la présidence à convoquer une nouvelle séance du Comité Technique et l’aurait fortement incité à faire marche arrière sur les gels de postes !

Lors du CAC du 14 décembre 2020, les élu·e·s CGT, FSU, SGEN, UNSA ont fait adopter la motion suivante (41 pour, 3 contre, 16 abstentions). Le CAC a néanmoins adopté la "cohérence globale" de la campagne d'emploi, malgré les votes contre de nos listes.

Du côté du Conseil d’Administration, un dialogue a été ouvert avec les élu·e·s sur la question de l’orientation budgétaire, dès le mois d’octobre. Mais force est de constater que ce dialogue a été mené en trompe l’œil, la présidence présentant systématiquement aux élus des informations floues et tronquées, ne montrant aucune volonté d’écouter des arguments contradictoires, et cherchant in fine par tous les moyens à se dégager des « marges de manœuvre » en arguant de contraintes budgétaires qui lui seraient totalement imposées.

Pourtant, des solutions existent et nos revendications sont claires :

·       Aucune économie ne doit être faite sur la masse salariale : aucun gel de poste !

·       Mettre un frein à la création de l’UI tant que le ministère ne nous accorde pas le budget nécessaire !

·       Mettre à contribution la manne financière de l’IDEX pour limiter les « déficits » de l’UGA sans toucher à ses capacités vitales d’action – par exemple en augmentant la part de l’IDEX dans le financement des appels à projet ou en mettant à contribution les crédits IDEX pour la dotation des laboratoires, etc…

Dans tout ce processus, le fonctionnement de l’université reste opaque et concentré autour de structures non démocratiques (« bureau », « directoire », « COMEX », « bureau politique ») qui ne permettent pas aux personnels et aux étudiants de peser sur des choix qui engagent fondamentalement tous les aspects de leur vie professionnelle et étudiante.

 

Faites entendre vos voix !

Rejoignez-nous lors de l’AG du 17 décembre pour peser sur le vote du CA du 18 décembre !