Emploi et rémunération : une situation délétère pour l’ESR

Publié le 5 août 2024

Ce dossier fait un point sur les politiques de ressources humaines qui se succèdent depuis une vingtaine d’années dans la fonction publique (FP) et dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) et sur leurs conséquences en termes de conditions d’emploi et de rémunération. Souvent guidées par des orientations austéritaires et managériales, ces politiques délétères pour l’enseignement supérieur public et la recherche dégradent la situation des enseignants-chercheurs et des enseignants dans le supérieur.

La première partie du dossier couvre les aspects rémunérations. Elle s’ouvre avec une présentation du paysage des rémunérations et des carrières dans la FP, largement déstructuré par la rareté des mesures générales. Les données chiffrées mettent en évidence la déqualification des métiers de la FP qui découle de la politique d’accumulation de mesures indemnitaires en lieu et place d’une logique statutaire. Il est connu que la part des salaires dans la richesse nationale a diminué significativement durant les dernières décennies, il est moins souvent relevé que la progression du salaire moyen dans la fonction publique est moitié moindre que dans le secteur privé. Dans ce contexte déprimé, nos revendications doivent intégrer l’objectif de l’égalité professionnelle entre femmes et hommes puisque la place des femmes au sein de nos métiers se réduit lorsqu’on monte en grade. Enfin, la dégradation salariale que nous observons entre générations se traduit évidemment au moment de la retraite par une baisse du niveau de pension du même ordre. Cette baisse est amplifiée en raison des mesures des réformes qui, depuis les années 1990, touchent à la retraite et aux pensions et sont ici quantifiées.

La deuxième partie du dossier présente la situation de l’emploi des personnels enseignants du supérieur. L’évolution négative observée depuis 2015-2016, en période d’augmentation importante des effectifs étudiants, se ressent fortement sur les conditions de travail au quotidien. Notre cartographie met en lumière les variabilités entre groupes disciplinaires et entre régions, notamment sur la part des contractuels. La forte proportion de jeunes parmi les non-permanents risque à terme de détourner les jeunes de nos métiers, en s’ajoutant au manque d’attractivité salariale, alors qu’il faut recruter massivement des enseignants du supérieur pour répondre à la vague importante de départs à la retraite à venir jusqu’en 2030.

Dossier coordonné par Philippe AUBRY et Raymond GRÜBER

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