La crise de gouvernance à l’Université de Haute Alsace

Publié le : 04/01/2012


La
crise
de
gouvernance
à
l’Université
de
Haute
Alsace

Communiqué
du
SNESUP-­?FSU
de
l’UHA

Le
4
janvier
2012

Le
24
novembre
dernier,
éclatait
au
grand
jour
la
crise
larvée
au
sein
de
la
«
gouvernance
»
de
l’UHA.
17
membres
du
CA
sur
les
21
présents
demandaient
au
Président
Alain
Brillard
de
démissionner
et
au
Ministère
d’organiser
des
élections
anticipées
des
trois
conseils
afin
de
donner
une
légitimité
réaffirmée
au
nouveau
Président
et
aux
conseils
centraux
:
la
majorité
des
membres
du
CA
considéraient
que
c’était
à
cette
condition
que
les
dossiers
d’avenir
(en
particulier
la
rédaction
du
«
quinquennal
»
et
la
procédure
de
rattachement
de
l’UHA
à
l’Université
de
Strasbourg)
pouvaient
être
menés
à
bien.

Comment
en
est-­?on
arrivé
cette
situation
de
blocage
et
pourquoi
cette
crise
ouverte
six
mois
avant
les
élections
prévues
fin
mai
2012?

L’isolement
du
président
par
rapport
non
seulement
aux
administrateurs
mais
aussi
à
l’ensemble
de
la
communauté
universitaire
provoquait
depuis
des
mois
une
gestion
chaotique
oscillant
entre
impuissance
et
autoritarisme.
Le
communiqué
publié
par
le
CA
du
13
décembre
listait
quelques-­?uns
des
dysfonctionnements
les
plus
graves.

A
la
rentrée
2011,
trois
éléments
nouveaux
ont
conduit
le
CA
à
entrer
dans
un
conflit
ouvert
avec
le
président
Alain
Brillard.
La
discussion
sur
le
budget
2012
dans
le
cadre
d’une
rigueur
budgétaire
particulièrement
handicapante
a
montré
l’incapacité
présidentielle
à
obtenir
des
arbitrages
solidaires.
Aucune
réunion
avec
les
directeurs
d’UFR
(dont
7
sur
8
sont
des
administrateurs)
n’a
permis
d’aborder
le
quinquennal,
ce
qui
n’a
pas
empêché
le
président
de
soumettre
au
CA
de
septembre
un
texte
fixant
des
orientations
pour
l’offre
de
formation
et
la
recherche
dans
les
années
à
venir.
Enfin,
l’opacité
entretenue
par
le
Président
sur
la
question
du
rattachement,
tant
vis-­?à-­?vis
de
ses
deux
chargés
de
mission
que
des
administrateurs,
mettait
en
péril
la
réussite
de
cette
opération
vitale
pour
l’université
du
sud
de
l’Alsace.

Le
13
décembre,
le
Président
refusait
de
démissionner.
13
administrateurs
sur
21
ont
alors
voté
un
texte
prenant
acte
de
son
absence
de
légitimité.
Dès
le
premier
vote
qui
a
suivi,
celui
du
budget
2012,
les
administrateurs
ont
adopté
une
ligne
de
conduite
très
claire
:
laisser
passer
par
leurs
abstentions
les
décisions
qui
permettent
à
l’Université
de
fonctionner
;
bloquer
par
un
vote
négatif
toute
décision
engageant
l’avenir.
Un
courrier
a
été
adressé
au
Ministre
afin
qu’il
mesure
bien
le
défaut
de
représentativité
et
de
légitimité
du
président.
Dans
les
semaines
qui
viennent,
les
directeurs
d’UFR
participeront
à
l’élaboration
du
projet
quinquennal
avec
leurs
collègues
tandis
que
le
processus
de
rattachement
suivra
son
cours,
ceci
afin
que
les
dossiers
soient
prêts
pour
la
nouvelle
équipe
présidentielle
issue
des
prochaines
élections.

Quelle
est
la
position
du
SNESUP-­?FSU
de
l’UHA
face
à
cette
crise
de
gouvernance?
En
plein
accord
avec
l’élue
SNESUP
au
CA,
qui
a
pris
ses
responsabilités
d’administrateur
vigilant
et
responsable,
le
SNESUP
constate
que
la
crise
politique
de
l’UHA
illustre
exemplairement
les
travers
de
la
loi
LRU
imposée
en
2007,
une
réforme
idéologique
sur
laquelle
il
faudra
revenir
:
donner
des
pouvoirs
très
larges
à
un
président
qui
n’est
toujours
et
encore
qu’un
primus
inter
pares
était
une
erreur
;
ne
pas
prévoir
des
modalités
de
sortie
de
crise
en
cas
d’opposition
entre
le
président
et
le
CA
(ni
motion
de
censure,
ni
droit
de
dissolution)
était
une
faute
encore
plus
grave.

Le
SNESUP
de
l’UHA
formule
aujourd’hui
trois
souhaits
et
entend
apporter
sa
contribution
à
leur
réalisation.
Tout
d’abord
que
soit
assurée
la
continuité
du
travail
des
services
centraux,
de
toutes
les
équipes
administratives
et
de
la
communauté
d’enseignement
et
de
recherche
de
l’UHA
:
la
crise
de
gouvernance
doit
être
résolue
rapidement
afin
que
le
potentiel
de
notre
université
n’ait
pas
à
en
souffrir
davantage.
Ensuite,
que
les
dossiers
d’avenir,
en
particulier
celui
du
rattachement
de
l’UHA
à
l’Université
de
Strasbourg,
soient
portés
par
l’ensemble
de
la
communauté
universitaire
soudée
derrière
une
nouvelle
équipe
présidentielle.
Enfin
que
l’UHA
prenne
toute
sa
place
dans
l’élaboration
maintenant
urgente
d’une
carte
régionale
de
l’offre
de
formation
que
la
FSU
67
et
68
ainsi
que
de
nombreux
syndicats
régionaux
appelaient
de
leurs
voeux
dès
mai
2010.