CEREQ: Comparer les universités au regard de l'insertion professionnelle de leurs étudiants

Publié le : 02/11/2010

Cette note (Adobe Acrobat 920.05 kb) (Net.Doc n°54 intitulée: “Comparer les universités au regard de l'insertion professionnelle des leurs étudiants - Quelques simulations à partir des enquêtes “Génération"") de deux chercheurs du CEREQ datée de juin 2009
montre l'absurdité de classer les universités selon l'insertion
professionnelle de leurs étudiants.

 Conclusions de cette note:

“Dans beaucoup de cas, les options retenues pour la mesure de la « performance insertion » conditionnent les positions des universités.


1/ Tout d'abord, la prise en compte des niveaux de sortie réduit les disparités initialement observées entre universités et modifie les classements entre les établissements. En revanche, la spécialité semble moins influente une fois les niveaux pris en compte. Il faut toutefois rappeler que le niveau d'agrégation des spécialités de formation introduit ici est assez sommaire.


2/ Un autre résultat des simulations concerne la faible incidence des variables sociodémographiques sur les classements des universités (une fois pris en compte les effets de niveau et spécialité).


3/ En revanche, et malgré la mobilité des diplômés, l'environnement économique local semble conditionner l'insertion des étudiants d'une université. Ne pas le prendre en compte revient à mieux classer des universités en raison de leur environnement économique..., à l'avantage des universités parisiennes...
Pour prendre en compte ce facteur, la méthode de neutralisation à retenir est l'analyse multi-niveau. A ce stade, il est troublant de constater qu'une fois considéré leur environnement économique, très peu d'universités ont une position significativement différente de la position moyenne. Autrement dit, une fois le contexte local neutralisé, les « effets propres » de la grande majorité des universités deviennent indiscernables[1]...


4/ Enfin, le choix de l'indicateur d'insertion est à la fois celui qui ouvre le plus de débats, le plus difficile à argumenter ... et le plus déterminant. Et comme on pouvait s'y attendre, le champ de sortants retenu pour observer l'insertion des étudiants conditionne lui aussi le positionnement.


Au final, positionner les universités selon l'insertion de leurs étudiants suppose de choisir parmi de multiples options qui n'aboutiraient pas au même classement. Ces choix doivent donc la plupart du temps être fortement argumentés.


Les analyses multi-niveaux effectuées sur les bases issues des enquêtes Génération, montrent que la comparaison de la « performance insertion » entre les universités constitue un réel défi.

[1] Pour ce qui concerne le salaire, cela est très net. Pour ce qui concerne la probabilité d'emploi ou d'être employé comme cadre ou profession intermédiaire, l'effet « université » est déjà non significatif pour beaucoup d'établissements dès lors qu'on prend en compte la structure des sorties par niveau et spécialité de diplôme."