La Lettre aux retraité.e.s n° 122- Novembre 2019

Publié le 20 novembre 2019

 

 

L’appel à une « première journée de mobilisation » le 5 décembre contre le projet de « réforme » des retraites (en réalité projet de destruction de notre système de retraite par répartition) lancé par la CGT, FO, Solidaires, la FSU et quatre organisations de jeunesse fait des émules. Une dynamique puissante et unitaire se met en place. De plus, celle-ci s’inscrit dans un contexte de multiplication des mobilisations sur de nombreux secteurs (hôpital public, urgentistes, pompiers, impôts…). Ce qui est tout sauf le fruit du hasard. Partout où le Président et son gouvernement mettent en œuvre leur politique néolibérale au service d’une minorité de privilégié.es, la colère gronde et la volonté de ne pas reculer s’amplifie.

 

Et bien au-delà de la question, certes essentielle, des retraites, ce sont bien deux conceptions de la vie en société qui s’opposent. Nous-mêmes, retraité.es syndicalistes de l’enseignement supérieur nous ne voulons pas de cette société où seuls comptent le fric et la réussite individuelle. Nous condamnons cette politique qui détruit les services publics, stigmatise et appauvrit les privé.es d’emploi, qui flatte les comportements racistes, qui prive les jeunes du droit à l’éducation et à la recherche et engraisse les actionnaires.

 

Car tel est bien l’enjeu des jours qui viennent. Au-delà de la défense légitime de notre système de retraite régi par le code des pensions de la Fonction publique qui n’est jamais que la contrepartie de nos salaires notoirement insuffisants et de notre engagement au service de la société, c’est un principe fondateur que nous défendons : celui de la solidarité intergénérationnelle. Nous voulons, en tant que citoyen.ne, conserver ce beau système issu de la période de la Libération selon lequel chacun.e cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Un régime financier où l’on sait combien l’on cotise et combien l’on pourra percevoir au moment du départ à la retraite. Un système hors marché, échappant à la rapacité des capitalistes, refusant la logique du profit. Un système solidaire. Un système que salarié.es du privé comme du public ont tout intérêt à défendre collectivement.

 

Du côté du pouvoir tout entier attaché à sa politique de destruction des solidarités sociales, la panique gagne. La preuve parmi d’autres étant donnée par le lamentable piège dit « clause du grand-père » que le gouvernement envisage de proposer aux organisations syndicales dans l’espoir de briser la solidarité entre actif/ve.s et retraité.es. En réalité, aujourd’hui, c’est son propre camp qui se divise. Le patronat hésite sur la marche à suivre. Macron et Delevoye s’opposent sur cette clause. Et même ceux qui du côté syndical avaient accueilli favorablement le principe de la retraite par points font maintenant profil bas, voire, en ce qui concerne l’UNSA, appelle à rejoindre le front intersyndical.

 

C’est donc le moment pour chacune et chacun d’entre nous de s’investir au côté des actives et des actifs, à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales de l’enseignement supérieur et de la recherche le 5 décembre, première journée de grève interprofessionnelle.

 

Jean Marie CANU

14 novembre 2019

 

 

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