Vers une révision de la recommandation de l’Unesco de 1997 sur le statut des universitaires

Publié le 7 septembre 2025

Dans le prolongement du Sommet des Nations unies sur la transformation de l’éducation (2022), un « groupe de haut niveau sur la profession enseignante » a été mis en place auprès du secrétariat général des Nations unies. Avec l’objectif principal de lutter contre « la pénurie mondiale d’enseignants », son rapport de 2024 énonçait 59 recommandations. Au coeur de ces recommandations, le groupe proposait de réviser la « Recommandation de l’Unesco concernant la condition du personnel de l’enseignement supérieur » (1997), devenue depuis une référence, en particulier en matière de définition de la liberté académique.

OUTIL DE PLAIDOYER

Largement utilisée à travers le monde comme outil de plaidoyer (local comme national) et de défense de la liberté académique, des conditions de travail et des droits dans l’enseignement supérieur, cette recommandation demeure la seule norme internationale de référence énonçant des valeurs académiques fondamentales (liberté académique, direction collégiale, titularisation ou autonomie professionnelle…). Et bien que n’ayant pas « valeur légale », elle est régulièrement utilisée en justice lorsqu’il s’agit d’argumenter sur le cadre institutionnel qui est le nôtre.

Devant débuter dès novembre 2025, le calendrier de cette révision s’étend jusqu’en 2028, après une conférence intergouvernementale devant se tenir en octobre 2027. 

Avec l’Internationale de l’éducation, le SNESUP-FSU s’est d’emblée investi dans le suivi de ce processus. S’il s’agit pour les syndicats internationaux de l’éducation de veiller à ce qu’aucun recul ne puisse apparaître dans la future recommandation, il n’en reste pas moins que nombre de problèmes nouveaux devront être pris en compte par les nouvelles recommandations à l’instar de la question du financement de l’ESR (dont la recherche), de sa marchandisation croissante au mépris des valeurs de service public, de la rémunération (salaires et pensions), de la précarité de l’emploi ou de l’impact des technologies (dont l’IA).

Par Michel MARIC, responsable secteur International