Une formation des enseignants à la hauteur des enjeux combinant les compétences des IUFM et des UFR

Publié le 1 février 2010

Une formation des enseignants à la hauteur des enjeux combinant les compétences des IUFM et des UFR

 

Alors que le gouvernement cherche à imposer une réforme profondément régressive de la formation et du recrutement des enseignants à la communauté universitaire et éducative, mettre un coup d'arrêt à cette régression sans précédent constitue une priorité. Cette réforme, si elle était mise en œuvre, serait dommageable pour l'avenir des jeunes et le système éducatif dans son ensemble, de la maternelle à l'université. Elle conduirait les futurs enseignants à ne recevoir aucune formation professionnelle, à bouleverser une offre de master existante fragile dans bien des cas et à une disparition des IUFM et de leur potentiel de formation et de recherche. Ces orientations et tous leurs effets doivent être combattus sans réserve. Sur ce dossier comme dans de nombreuses occasions, le gouvernement divise, déstabilise, désorganise et cherche à rendre les établissements et les acteurs du service public responsables de ses propres méfaits.

Comment concilier l'inconciliable ?

Les choix gouvernementaux :

  • des menaces pesant sur les concours nationaux induites par les suppressions d'emplois et le dogme gouvernemental de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ;
  • un calendrier insensé de préparation aux concours ;
  • une absence totale de cadrage national des contenus de la formation ;
  • une conception gouvernementale de la dimension professionnelle la réduisant aux seuls stages, au 1/3 de formation continuée et à quelques "modules complémentaires" ;
  • une organisation des stages et de l'année post-concours qui risque de mettre devant les élèves de nouveaux enseignants sans formation professionnelle ;
  • une absence de fléchage des moyens pour la formation, laissés à la discrétion des conseils d'administration des universités ;
  • une évaluation -opaque- par l'AERES basée essentiellement sur la recherche, et ce, quelle que soit la dimension professionnelle ou recherche du master.

A l'opposé, nous revendiquons :

  • un recrutement par concours sur statut de fonctionnaire pour les personnels de l'éducation nationale avec un nombre de postes correspondant aux besoins ; le refus de toute forme de précarité ;
  • une formation disciplinaire et professionnelle correspondant à un vrai master de qualité, une professionnalisation progressive et intégrée dès la licence ;
  • la préservation et le développement du potentiel (scientifique et humain) avéré des IUFM et des UFR (préparation aux concours) et la garantie que la contribution de chacun des partenaires soit reconnue et pérennisée ;
  • un processus d'habilitation national de diplôme de master s'appuyant sur les avis du CNESER.

En soutien des luttes engagées et à développer dans les établissements, en concertation avec les étudiants, les stagiaires et l'ensemble des personnels, le SNESUP appelle les conseils d'universités à émettre les avis nécessaires et à prendre les décisions qui s'imposent pour maintenir le potentiel de formation de leurs établissements, aussi bien dans les IUFM que dans les UFR.

Le SNESUP s'adresse aux présidents d'universités pour favoriser la tenue de telles délibérations et à l'ensemble de la communauté universitaire pour y contribuer.

Parce que « Enseigner est un métier qui s'apprend » et que le service public d'enseignement et de recherche ne doit pas subir les effets délétères de la réforme gouvernementale de la formation des enseignants, cette réforme ne doit pas s'appliquer ! Des négociations doivent s'ouvrir pour une tout autre réforme permettant une réelle élévation de la qualification des enseignants et sa reconnaissance par un Master.