Un homicide intolérable

Un homicide intolérable

Dans le cadre d'initiatives organisées contre le projet de barrage de Sivens, des affrontements se sont déroulés dans la nuit de samedi 25 octobre à dimanche 26 octobre. Des manifestants, mis en demeure par les gardes mobiles de quitter les lieux, ont été confrontés à des tirs tendus de flash-balls et de grenades explosives. Parmi eux, il y avait Rémi Fraisse, étudiant toulousain de vingt-un ans retrouvé mort dans la nuit du 25 au 26 octobre. Selon le procureur d'Albi, « les résultats (d'analyses) même partiels, orientent l'enquête de façon significative puisque la mise en œuvre d'un explosif militaire de type grenade offensive semble acquise » sachant que « Le TNT figure dans la composition des charges des grenades lacrymogènes ou offensives utilisées par les gendarmes ». Les affrontements ont fait une dizaine de blessés, dont cinq ont été évacués vers l'hôpital. Parmi eux, une personne a reçu un tir de flash-ball sur le visage.

Le SNESUP-FSU condamne vivement la brutalité des forces de l'ordre face aux manifestants de Sivens, et rend hommage à la mémoire de Rémi Fraisse. Il exige que toute la lumière soit faite sur cet homicide intolérable. Le SNESUP-FSU s'insurge contre la criminalisation des mobilisations et contestations citoyennes et contre la violente répression, utilisant des armes de guerre, exercée contre elles.

La France est régulièrement condamnée par la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) pour violences policières. Depuis 2004, plus d'une vingtaine personnes ont été grièvement blessées et mutilées à vie en France par des lanceurs de flash-balls. Parmi elles, treize ont perdu un œil et un homme est décédé à Marseille en décembre 2010. Malgré ce bilan, l'abandon de cette arme n'est pas envisagé.

Enfin, s'agissant de projets donnant lieu à controverses tel celui du barrage de Sivens, une instruction et un débat menés de façon contradictoire sont un préalable indispensable à tout début de réalisation.