Tunisie : Le gouvernement français doit sortir de sa réserve
Tunisie : Le gouvernement français doit sortir de sa réserve
Face aux revendications les plus élémentaires, le pouvoir tunisien oppose la violence : des dizaines de morts déjà, la presse muselée, les internautes pourchassés.
Ces événements nous rappellent la nature du pouvoir tunisien : népotisme, corruption, répression et totalitarisme. Le régime économique, celui d'un bon élève du FMI, marqué par un manque d'investissement public, favorise l'enrichissement d'une minorité et ne permet pas de répondre aux besoins de la population. Il s'accompagne d'un abandon de certaines régions et laisse de nombreux diplômés sans emploi.
Avec le peuple tunisien, nous réclamons la levée des fermetures des universités et des écoles, la libération des manifestants et des opposants incarcérés et l'arrêt des mauvais traitements, le respect des droits et libertés élémentaires (grève, liberté de la presse…), la satisfaction des revendications des syndicats. Les responsables des massacres doivent être identifiés et condamnés.
Il est temps que le gouvernement français dénonce la répression et cesse un silence complice. Le SNESUP entretient des relations suivies avec ses homologues du Maghreb Il rencontrera prochainement la FGESRS à Tunis et soutiendra sa revendication d’une université libre, démocratique au service du développement humain, social et économique.
Avec nos collègues de la FGESRS*, avec l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), nous dénonçons la politique répressive du gouvernement tunisien. Nous exprimons notre pleine solidarité aux familles des victimes et notre soutien aux mouvements spontanés des populations et aux actions de la société civile, comme le rassemblement massif des avocats.
Le 12 janvier 2011
* : FGESRS: Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la
recherche scientifique