Troc indigne !
Communiqué de presse
10/12/2002
Budget 2003 de l'enseignement supérieur :
s’opposer aux régressions et aux trocs
Les universités et autres établissements du service public d'enseignement supérieur et de recherche se trouvent confrontés, en cette fin d'année 2002, à la perspective d'un blocage de leurs activités en raison du contexte créé par le budget 2003.
En matière de fonctionnement, ce budget est porteur de difficultés
accrues car l'inflation intervenue sur les services et fournitures l'emporte
nettement sur l'augmentation de certains postes de recettes.
En matière de créations d'emplois, les chiffres indigents communiqués
aux établissements font figure de provocations face à
l'ampleur des besoins non satisfaits. Ces derniers s'élèvent
à 17 000 selon le ministère (simple résorption des heures)
et à près du double selon le SNESUP (nécessités
de l'encadrement et du soutien).
Conscient du mécontentement engendré par cette enveloppe réduite à 500 emplois d'enseignant-chercheur et d'enseignant, le ministère tente aujourd'hui de faire d'une pierre deux coups : il fait miroiter l'octroi d'un emploi d'enseignant ou d'IATOSS sous condition d'amputer la Dotation Globale de Fonctionnement d'un montant de 15 000 €. Ce faisant :
- il enferme les établissements dans l'alternative absurde d'un choix à leur niveau entre la pénurie de crédits et la pénurie d'emplois,
- il accentue les écarts entre établissements riches ou pauvres, ces derniers n'ayant pas les moyens de se "payer" la ressource humaine manquante,
- il entend précipiter, sous couvert d'autonomie accrue, la globalisation et la "fongibilité" entre crédits et personnels, comme éléments précurseurs de la "décentralisation fonctionnelle".
Ce budget régressif et ces manœuvres ourdies par conseillers d'établissement
interposés, mettent gravement en cause l'existence du service public.
Cela s'inscrit dans le contexte de déréglementation créé
par les arrêtés d'avril 2002, accentué par les directives
ministérielles sur la mise en place du L-M-D.
Le SNESUP appelle chaque collègue, chaque section syndicale à faire connaître cette situation au sein de l'établissement comme en direction de l'opinion, et à exiger des moyens conformes aux besoins des activités universitaires. Cela peut passer par le rejet du budget, par l'organisation de journées portes ouvertes avec invitation des partenaires extérieurs (presse, élus locaux) pour faire connaître les situations difficiles des départements, composantes et établissements.
Le SNESUP appelle à faire connaître les initiatives prises localement pour agir contre la dégradation des activités, pour un budget à la hauteur des besoins constatés.