Tract SNESUP à destination des étudiants

Publié le : 14/01/2009


Tract au format OpenDocument (application/octet-stream 85.58 kb)

Tract au format rtf (text/rtf 211.17 kb)

Pourquoi beaucoup d’universitaires engagent une grève administrative ?

AUX ETUDIANTS

La grande majorité des universités françaises s’est lancée dans un mouvement de contestation de la destruction de l’Enseignement supérieur et de la Recherche engagée par le gouvernement.
Certains points des réformes en cours sont  présentés par V. Pécresse, championne en autosatisfaction, comme des avancées. Un examen attentif des dispositions et des moyens (personnels et budgets) mis en œuvre infirme ces intentions. Pour autant l’immense majorité des universitaires refuse le statu quo et réclame des améliorations des conditions de recherche et d’enseignement.
La mise en place de ces réformes (dont la loi LRU elle-même) s’est  faite en marche forcée et contre l’avis de TOUTES les commissions consultatives. Les quelques avancées effectives obtenues ne peuvent donc masquer l’étendue de la déstructuration induite par les réformes en cours, portant à la fois sur les conditions de recherche et d’enseignement. Nous avons listé ci-après certaines des réformes qui concernent le plus directement l’université (au moins autant seraient à lister pour les organismes de recherche).  Nous avons tenté de les rendre plus lisibles et d’en présenter les conséquences prévisibles si nous n’arrivons pas ensemble à les bloquer!

INFORMATIONS SUR LES « REFORMES » ET LEURS CONSEQUENCES

  • UNIVERSITÉS EN GÉNÉRAL : Nationalement on constate : une baisse des budgets, une diminution HISTORIQUE de plus de mille postes dans la recherche, dont 200 enseignants-chercheurs, une gestion comptable de la recherche et de l’enseignement, mais qui ne permettra à terme que des économies de « bouts de chandelle » (comparées à d’autres postes de dépense). En conséquence : une baisse de la qualité du service public d’éducation et de recherche et la perspective d’augmentation  des droits d’inscription à l’université et de dépendance accrue en d’hypothétiques financements extérieurs (régions, entreprises…).
  • ETUDIANTS : Logique de concurrence pour les diplômes entre les universités,  soumission de l’enseignement aux impératifs économiques locaux.
  • CAPES L’année de stage salarié qui permet de se former au métier serait supprimée. A terme les futurs enseignants seraient  certes  titulaires du master, mais dans les projets actuels leur formation disciplinaire et professionnelle très affaiblies. La perte du statut de fonctionnaire, la précarisation, la dépendance aux chefs d’établissement sont les objectifs du gouvernement.
  • PROFESSIONALISATION. De fait l’université délivre des diplômes dont certains sont d’ores et déjà directement professionnalisants : il s’agit en particulier des IUT. Les mouvements en cours dans les IUT attestent qu’une formation professionnalisante relève d’un enseignement spécifique et qui coute particulièrement cher (un élève d’IUT « coûte » à la collectivité environ trois fois plus cher qu’un étudiant d’enseignement général). Vouloir professionnaliser « de force » l’ensemble des filières peut signifier la mort de nombreuses d’entre elles.
  • ENSEIGNANTS-CHERCHEURS : La vocation de ce double statut est de transmettre directement  aux étudiants un savoir constamment nourri par la Recherche. Une modification de décret détruit notre statut et notre indépendance. Cette réforme instaure l’ENSEIGNEMENT COMME UNE PUNITION réservée en priorité aux « MAUVAIS CHERCHEURS » puisque l’évaluation se fera sur des critères –eux-mêmes très discutables– de recherche. Au vu de la diminution des emplois, cette « modulation » cache bien mal une AUGMENTATION MASSIVE DE LA CHARGE D’ENSEIGNEMENT, ce qui n’ira certainement pas ni dans le sens d’une amélioration de la qualité des cours, ni du recrutement de jeunes docteurs ! Cette modulation EN LOCAL des services d’enseignements,  ouvre la voie vers des  décisions arbitraires, du clientélisme.
  • CONTRAT DE TRAVAIL DES JEUNES THESARDS. Problèmes réels, mais  mauvaises réponses. Les réformes prévoient un CDD  entre le candidat et son laboratoire. Il s’agit de faire peser sur les  unités de recherche la revalorisation légitime de la rémunération des thésards. Conséquence : seules les unités les plus riches pourront « se  payer »  des thésards. Il y aurait donc une réduction du nombre de possibilité de thèses pour les étudiants qui sont pourtant les ACTEURS DIRECTS de la recherche Française.
  • RECRUTEMENTS DES JEUNES CHERCHEURS. Les réformes prévoient la création (encore une fois sans concertation) de nouveaux statuts de « CHAIRES MIXTES » (entre l’Université et les organismes de recherche) avec salaire bonifié, primes et allègement des heures d’enseignements. Ces dispositions  sont un leurre : chaque chaire supprime budgétairement un poste de chercheur, et accélère le démantèlement des organismes de recherche comme le CNRS. Loin d’améliorer la situation salariale de tous les enseignants-chercheurs, cette logique de concurrence et de creusement d’inégalités casse les solidarités scientifiques et la collégialité.
  • CNRS : cet organisme de recherche est envié dans le monde entier, le gouvernement veut le remplacer par un pilotage politique de la recherche (toute l’histoire des sciences et des techniques démontre que c’est une erreur). Les dernières réunions changer la structure du CNRS se sont tenues en catimini afin de contourner les représentants des personnels, farouchement opposés ce démantèlement. Les premiers secteurs affectés par ces mesures : Sciences de la Vie (1/4 du CNRS) et Sciences Humaines et Sociales.
  • LAÏCITE : la signature en Décembre 2008 avec le Vatican d’un accord sur la reconnaissance des diplômes des instituts catholiques est incompatible avec  la laïcité et le caractère républicain de l’enseignement supérieur. 
  • L1 SANTE et LICENCE  EN SCIENCES DU VIVANT : les réformes en cours conduiraient à l’inscription des étudiants ayant échoué le premier semestre de SANTE obligatoirement vers la première année de LSV ! Cette mise en place brutale et toujours sans consultation instaure la filière LSV comme une voie « mineure » et risque  de compliquer les enseignements de second semestre des LSV, par des inscriptions massives d’étudiants. Quels moyens ont été prévus ?

 

INFORMATIONS SUR  NOTRE ACTION

Le CA de l’université  de … a voté une motion hostile aux dispositif et calendrier de la mastérisation, de nombreux collègues de l’université, des conseils de département, d’UFR,…alertent déjà depuis de longs mois (textes, manifestations, tracts…).
Une pétition contre le décret qui fait exploser les statuts dépasse les 12 000 signatures :
http://www.recherche-enseignement-superieur.fr/

  • EN AVEZ VOUS ENTENDU PARLER ?
  • AVEZ-VOUS ETE INFORME DES REFORMES EN COURS ?

Dans l’université de ……………….., le Président …..……….  refuse de convoquer ensemble les 3 conseils centraux de l’université et de laisser diffuser par les élus et les organisations syndicales des messages d’information.

Pour se faire ENFIN entendre, face au silence des média et à la surdité de notre ministre, nous participons à un mouvement de protestation sous la forme d’une grève administrative comme il en existe dans de nombreuses universités.

Nous avons décidé d’engager une grève administrative, une façon  « visible », de s’opposer à ces réformes. Ce n’est évidemment pas contre les étudiants que la  rétention des notes de partiels et examens est dirigée, mais bien afin de faire pression nationalement et AVEC VOUS sur le gouvernement. Cette action, TOUT A FAIT EXCEPTIONNELLE, est menée pour faire face à une situation elle aussi exceptionnelle. En l’état actuel, cette grève implique uniquement un décalage de calendrier administratif, mais les cours du second semestre seront assurés. Nous sommes parfaitement conscients  que ce mouvement  induit des perturbations. Nous tenons à redire ici que vos conditions de travail, de révision des examens sont  au cœur de  nos raisons d’agir.

Nous appelons les étudiants à participer aux assemblées générales, aux manifestations et aux grèves prévues prochainement. La remise en cause GLOBALE, par le gouvernement, du service public d’enseignement et de recherche légitime une MOBILISATION SANS PRECEDENT. Une fois ces réformes mises en place il sera très difficile de faire « machine arrière ». La réforme du lycée stoppée en décembre prouve qu’il est possible de faire reculer le gouvernement ! C’est donc le moment d’agir et de s’unir. D’autres transformations nécessaires élaborées avec les personnels et les étudiants pour l’amélioration des conditions de travail de l’offre de formation aux étudiants  sont à l’ordre du jour ! C’est tout le sens de notre action !

NOUS VOUS DONNONS RENDEZ-VOUS
AFIN DE POURSUIVRE ET AMPLIFIER CETTE MOBILISATION !