Table ronde "Recomposition du syndicalisme" - Congrès Angers 2025
Ressources documentaires pour le débat sur la recomposition syndicalisme
Jeudi 5 juin matin 8h30-10h
Une séance plénière sera consacrée à la recomposition du syndicalisme. Ce temps de débat donnera l'occasion de faire le point sur les pistes de réflexion qui ont émergé du congrès de la FSU en février dernier, notamment autour du mandat de création d'un "nouvel outil syndical".
Documents supports :
• DOC 1 : Mandats extraits du texte du thème 4 issus du congrès de la FSU 2025
• DOC 2 : 4 pages commun CGT/FSU : https://fsu.fr/travail-en-commun-cgt-fsu-unir-le-syndicalisme-pour ameliorer-notre-quotidien-et-transformer-demain/
• DOC 3 : Extrait du discours de Caroline Chevé au congrès de la FSU 2025
DOCUMENT 1 : Les mandats extraits du texte du thème 4 issus du congrès de la FSU 2025
Le rapport du thème 4 issu du congrès de la FSU qui aborde ces questions est disponible ici.
I.4.2 Le nouvel outil syndical
Les trois années écoulées ont confirmé la nécessité d’avancer vers une refondation du syndicalisme, en particulier celui de transformation sociale et donc de concrétiser la création d’un nouvel outil syndical. L’offensive libérale s’est amplifiée, affaiblissant toujours plus les droits des salarié·es tandis que les évolutions du monde du travail contribuent à leur isolement d’autant plus que la présence syndicale est toujours très inégale sur les lieux de travail. De plus, la perspective d’une arrivée au pouvoir de l’extrême droite fait peser de lourdes menaces sur le monde du travail ainsi que sur les libertés et droits syndicaux. Aussi, la FSU confirme ses mandats précédents : avancer vers l’unification syndicale en refondant le syndicalisme de luttes et de transformation sociale avec la CGT et Solidaires, sans exclusive des forces qui seraient intéressées, en construisant ensemble des étapes allant dans le sens de la création d’un nouvel outil syndical. Sur ce dernier point, pour la FSU, ce travail engagé avec uniquement la CGT, seule organisation se montrant disponible à ce stade, doit s’ouvrir à Solidaires, une fois mené son propre débat interne sur « l’évolution du syndicalisme », comme à d’autres structures syndicales intéressées par la démarche.
Au lendemain du congrès de la CGT, des échanges bilatéraux ont permis de construire une nouvelle méthode de travail pour dépasser l’écueil d’une focalisation préalable sur des perspectives d’organisations structurelles. Le groupe de travail national issu des deux directions syndicales est un lieu d’échanges d’une grande franchise sur nos organisations respectives, nos méthodes de travail, notre vision du syndicalisme, l’actualité, notamment la montée de l’extrême droite. Il permet d’avancer et de lever des implicites. Concrètement, il produit des supports communs tout en poursuivant en parallèle le travail autour de la formation syndicale et en organisant des rencontres des équipes militantes locales en présence de membres de nos directions respectives. Ces rencontres, limitées pour le moment à des réunions dans un nombre restreint de lieux, gagneraient à être multipliées pour dynamiser la perspective de cette refondation syndicale, sans qu’elles en soient l’unique instrument. D’autres outils ou modalités pourraient être développés également.
Le processus de construction d’un nouvel outil syndical de transformation sociale ne peut se faire que progressivement, sur la base d’accords partagés.
Si la question structurelle et organisationnelle de ce nouvel outil syndical va nécessairement se poser, elle ne pourra déboucher sur une quelconque absorption/fusion avec la CGT. Elle devra surmonter les difficultés de concurrence syndicale au sein de certains secteurs professionnels afin de préserver l’unité de chacune des deux organisations et de ne pas fragiliser leurs syndicats. L’existence de cultures syndicales parfois éloignées doit faire l’objet d’un travail et d’une réflexion pour créer du commun.
Les avancées concrètes de cette refondation du syndicalisme de transformation sociale sont porteuses d’espoir et de renouvellement des pratiques syndicales. Le bilan positif de la première étape, conduite essentiellement au niveau national, en appelle donc d’autres, associant étroitement tous les échelons de la fédération.
Ce travail en commun fructueux avec la CGT est un moyen de se projeter sur la concrétisation d’un processus de refondation du syndicalisme de transformation sociale. Ce processus est encore balbutiant. Mais il peut déjà servir de pôle d’attraction pour permettre à d’autres organisations, notamment Solidaires, de s’y engager.
La FSU pose au préalable quelques éléments incontournables : cette démarche ne pourra déboucher sur une quelconque absorption de la FSU dans une structure existante. L’unité, les forces et la spécificité de la FSU (dont le fonctionnement pluraliste) doivent être préservées. Les syndiqué·es seront associé·es largement à cette démarche : cela passe par des points d’informations réguliers. Si la question structurelle et organisationnelle d’un nouvel outil syndical se pose, les syndicats nationaux consulteront leurs syndiqué·es.
Chacune des structures composant cette « maison commune » conservera totalement son indépendance et son fonctionnement propre.
Dans la perspective de la construction d’un nouvel outil syndical, a émergé l’idée de la mise en place d’une « maison commune du syndicalisme de lutte et de transformation sociale » à construire avec souplesse en fonction des secteurs et en s’appuyant sur le contexte local, au plus près du terrain qui pourra entrainer les équipes militantes au-delà des seules FSU et CGT.
Différents axes de travail sont ainsi à poursuivre dans le respect des identités de chacun et des contextes locaux :
- Proposer des espaces d’échanges et de travail thématiques pour bâtir ensemble des plateformes revendicatives
- Développer un catalogue partagé de formations syndicales en direction des militant·es comme des salarié·es à l’image de ce qui a été initié sur la lutte contre les idées d’extrême droite
- Envisager des initiatives, des publications et des campagnes communes en directions des salarié·es ;
- Dans la Fonction publique, préparer de manière collective et partagée les instances quand cela est possible, en complément de ce qui est fait par les syndicats nationaux.
Des listes communes aux élections professionnelles, lorsqu’elles apparaissent pertinentes selon les secteurs et les réalités locales sont alors l’aboutissement d’un travail commun et non un préalable.
A l’interne de la FSU, cette nouvelle étape du processus de refondation du syndicalisme nécessite une association étroite des syndicats nationaux, à tous les niveaux et notamment au sein des SD, afin de construire localement et nationalement ces cadres de discussions et de coopération.
La « maison commune » s’inscrit dans le cadre du mandat historique de la FSU comme une étape de la construction d’un nouvel outil syndical à imaginer ensemble, avec deux partenaires identifiés, la CGT et Solidaires, tout en étant ouvert à d’autres. Cette dynamique permettra de constituer un souffle pour l’ensemble du salariat et d’élargir le champ du syndicalisme de lutte et de transformation sociale.
DOCUMENT 2 : 4 pages CGT/FSU
Lien vers le 4 pages : “Unir le syndicalisme pour améliorer notre quotidien et transformer demain - Travail en commun CGT-FSU”
DOCUMENT 3 : Extrait du discours de Caroline Chevé (SG FSU), février 2025 (congrès FSU) :
Texte intégral ici : https://www.snesup.fr/discours-de-cloture-du-congres-de-rennes-par-sa nouvelle-secretaire-generale-caroline-cheve
"Au sujet du Nouvel outil syndical, et de la maison commune, je veux dire ici fortement, comme je l’ai dit hier au moment de voter, qu’à mes yeux les mandats ne sont pas une liste de mots avec lesquels on peut jouer habilement pour leur faire dire toutes sortes de choses. Nous tous qui sommes ici nous savons qu’un texte n’est pas une liste de mot : la FSU travaillera à faire ce qu’elle a écrit qu’elle ferait, ni plus ni moins. Les imaginaires, négatifs comme positifs, appartiennent à chacun, la FSU n’en est pas l’instrument. La responsabilité du syndicalisme est immense, elle suppose de faire les bons choix, pour ma part ce seront toujours ceux qui rassembleront le plus largement la FSU.
Dans la période qui vient, nous allons mettre en œuvre tous nos mandats et nous allons donc aussi renforcer et développer la FSU, dans nos bastions bien sûr mais aussi ailleurs, il y a des déserts syndicaux dans la fonction publique de l’État et dans la territoriale, il y a des agent·es qui aspirent à des pratiques collectives démocratiques et à des valeurs claires. Les élections professionnelles auront lieu en novembre 2026. Elles seront cruciales pour le syndicalisme dans la fonction publique, elles doivent permettre de redonner espoir dans la démocratie sociale. Il est temps de nous mettre au travail pour les préparer, avec un objectif : que sur chaque lieu de travail la FSU soit présente, ses militant·es identifié·es et reconnu·es comme des ressources solides pour leurs collègues, pour les accompagner, les défendre et construire avec eux les mobilisations. C’est ainsi que nous pourrons renforcer la représentativité de la FSU dans la territoriale et retrouver la première place à l’État, c’est à portée de main".