Suicide d'un professeur stagiaire : le collectif FDE et le SNESUP-FSU interpellent l'institution

Publié le : 12/02/2016


Suicide d'un professeur stagiaire : le collectif FDE et le SNESUP-FSU interpellent l'institution

Suite au suicide d'un jeune collègue affecté en collège à Toulouse, nous exprimons notre plus vive émotion face à ce drame et toute notre compassion à la famille et aux camarades de promotion de cet enseignant stagiaire.
Nous exprimons également notre soutien aux collègues du collège Hubertine Auclert de Toulouse. Ils ont clairement mis en évidence, dans leur témoignage du 1er février 2016, les difficultés auxquelles les collègues titulaires sont confrontés et leur souffrance qui n'est pas entendue par l'institution, en particulier celle des enseignants novices qui doivent être protégés de conditions d'exercice dégradées.
Même si la complexité d'un suicide ne peut se réduire à une explication unique, les conditions d'exercice très difficiles du stage professionnel de ce jeune collègue ne peuvent être ignorées.
Nous apportons tout notre soutien aux collègues de l'ESPE qui doivent assumer les conséquences d'une formation impossible à mener dans les conditions faites aux stagiaires en raison des contraintes multiples qui sont imposées à la formation des enseignants et que le SNESUP-FSU n'a cessé de dénoncer.

Aujourd'hui, dans les collèges et lycées, dans les ESPE également, de nombreuses communautés professionnelles sont fragilisées, en souffrance. Les jeunes enseignants stagiaires sont très exposés. Alors qu'ils devraient entrer dans le métier après une formation effective et de manière progressive, démissions et arrêts de travail se multiplient !

Dès à présent, le SNESUP-FSU demande des mesures fortes :• Arrêter les affectations à l'aveugle, avec pour seul critère les besoins existants. Il faut au contraire choisir les terrains d'affectation pour leur qualité formatrice en y associant les ESPE ;

• Arrêter d'imposer une surcharge de travail déstabilisante : un mi-temps en pleine responsabilité après une année de préparation de concours est inconciliable avec la préparation d'un master 2. Nous le savons, un tiers-temps est un maximum pour construire une posture réflexive et développer des compétences professionnelles ;

• Mettre en place des dispositifs partenariaux d'accompagnement pour les stagiaires repérés en grande difficulté, permettant de leur apporter des solutions effectives (changement d'établissement, dédoublement des classes, allégement de service, écoute et accompagnement pour interroger les choix professionnels initiaux...).

Il est urgent que le Ministère, les rectorats et les universités agissent et prennent la mesure de leurs responsabilités.