snesup-de_robien_01/03/06

Publié le : 03/03/2006

Rencontre du SNESUP avec M. Gilles de Robien,
Ministre de l’Education Nationale, le 1er mars 2006

 

Le SNESUP (Jean Fabbri, Pierre Duharcourt, Michelle
Lauton, Michèle Gabert, Sylvie Pittia
) a exposé
d’abord au Ministre et à deux membres de son cabinet
(Bénédicte Durand, Emmanuel Roy) l’inquiétude
et la colère que suscitent
:

  • le projet de « pacte recherche » dont la discussion
    a débuté hier à l’Assemblée en même
    temps que se tenait une forte manifestation des personnels, qui a trouvé
    un écho chez trois des groupes parlementaires de l’Assemblée
    (PCF, PS, UDF).
  • les dispositifs du Contrat de Première Embauche,
    au lendemain de manifestations suivies et unitaires des jeunes, alors que
    plusieurs universités sont bloquées par des mouvements de grève.
    Syndicalistes universitaires nous sommes profondément attachés
    aux perspectives d’emplois stables et qualifiés, dotés
    de tous les droits sociaux, auxquels doivent conduire les formations.
  • la désinvolture avec laquelle sont traitées les organisations
    syndicales et en particulier le SNESUP
    – y compris avec l’absence
    des suites promises lors de la rencontre avec le Ministre délégué.

Le ministre a affirmé que le CPE va donner l’envie
d’embaucher aux PME-PMI et a donné rendez vous tous les six mois
[sp] pour mesurer l’impact du CPE sur l’emploi.A propos de la multiplication
des contestations portées devant les prudhommes dans le cadre du dispositif
précédent, le CNE, « c’est tant mieux » a dit
le ministre, y voyant la marque que les employeurs ne peuvent pas faire n’importe
quoi.

Thèmes abordés :

  1. Recherche : Le projet de loi recherche et tout ce qui l’anticipe
    (agences, préfigurations de fusions d’établissements,
    PRES etc…) sont dans l’incapacité de donner confiance et
    motivation aux chercheurs et enseignants-chercheurs. Le SNESUP réclame
    une programmation pluriannuelle jusqu'à 2010 avec chiffrage (en euro
    constants !) et souligne l’exigence de la communauté scientifique
    de voir décharger d’un demi-service d’enseignement tous
    les nouveaux MCF-PU recrutés -sans discrimination-, l’augmentation
    du nombre et du montant des allocations s’impose.

    Le SNESUP réitère l’exigence de diminuer la charge d’enseignement
    –étape à 150h – et avis du CES de revenir progressivement
    aux 128 heures (eq TD) pour tous les enseignants-chercheurs. Il demande le
    report de la discussion du texte du « pacte » et l’ouverture
    d’authentiques négociations. Il dénonce les textes présentés
    qui excluent toute forme de représentation des personnels par des élus
    dans les instances créées et les opérations visant à
    diviser la communauté scientifique et universitaire dans l’anticipation
    de la préparation des décrets.

    Le Ministre a justifié la politique gouvernementale, l’effort
    fait et l’avancée qu’il considère formidable en
    matière de recherche.. Le ministre s’est aussi appuyé
    sur l’effervescence autour des PRES et sur le fait que les présidents
    d’Université en anticipent la réalisation. Il a affirmé
    qu’il fallait mobiliser le privé pour rattraper les retards par
    rapport aux objectifs de Lisbonne. Sur les allégements de service,
    il a « enregistré ». Aucune réponse sur la programmation.

  2. Intégration des IUFM et du cahier des charges des formations

    Les dispositions restent discutées entre « experts » et
    excluent les organisations syndicales. La date annoncée (fin de cette
    année universitaire) pour le cahier des charges est trop tardive. Nous
    demandons communication du projet de cahier des charges de la formation. Il
    y a inquiétude pour les personnels et pour le potentiel d’expérience
    et de formations, pour le statut exact des instituts dans les universités.

    Le Ministre a affirmé que son objectif était d’abord
    le « socle commun », qu’ensuite le HCE pourrait travailler
    sur le cahier des charges de la formation. Il a dit ne pas savoir quels documents
    existaient, ni ce que ses services avaient produit … alors que la presse
    du même jour (01/03/2006 (l’AEF) se fait l’écho d’un
    contenu précis du référentiel de compétences du
    cahier des charges. Pour lui, les organisations syndicales doivent faire des
    propositions lors de rencontres bilatérales. Le ministère prendra
    des décisions courant 2006, après avoir réfléchi
    !

    Départ du Ministre au Conseil des Ministres, après 45 minutes
    de discussion avec le SNESUP. Poursuite de la rencontre avec les deux conseillers.

  3. Postes aux concours du premier et du second degré et dans
    la fonction publique,

    La diminution est injustifiée. Elle ne correspond pas au chiffrage
    de la DEP et des syndicats (Cf STAPS). Elle ne correspond pas aux besoins
    révélés par les difficultés (en novembre dernier)
    et à l’engagement des étudiants et de leurs formateurs
    depuis plusieurs années, et notamment la dernière rentrée
    universitaire. L’organisation des concours et des jurys soulève
    de réels problèmes : proportion d’universitaires dans
    les jurys, éviction de membres du jury de l’agrégation
    de Lettres modernes, ou problème de sujet (Agrégation interne
    d’Allemand et de Lettres modernes). Nous demandons des listes complémentaires
    pour tous les CAPES et agrégations, afin que tous les postes puissent
    être pourvus.

    Le Ministère justifie les baisses par des réflexions
    macroscopiques et refuse de prendre en compte besoins réels et situations
    concrètes. Sur les dysfonctionnements, il semble découvrir les
    problèmes. Il ne répond pas sur les listes complémentaires.

  4. Démocratie : le fonctionnement des instances, tant
    celles qui existent (CNESER, CTPU) que celles annoncées par le projet
    de loi inquiète bien au-delà du SNESUP : le CTPU doit être
    convoqué sur la révision des arrêtés de reclassement.
    Il n’a toujours pas été réuni et se prépare
    son renouvellement ! Ce procédé nie la représentation
    syndicale. Les questions de décharges et de transformation des ASA
    ne sont toujours pas traitées à égalité dans le
    supérieur et dans les autres secteurs. La demande du SNESUP répétée
    depuis juin 2005, malgré des contacts au cabinet, à la DAJ reste
    sans effet. De nombreux abus de pouvoir sont commis sous couvert d’interprétations
    arbitraires de la LOLF présentées comme émanant du ministère.
    Et il y a des propositions d’amendements du « Pacte Recherche
    » qui dénaturent la loi Savary, alors qu’il avait été
    décidé qu’il s’agissait d’une loi recherche
    et non d’une loi recherche et enseignement supérieur. Nous demandons
    au Ministère de respecter ses engagements.

    Le ministère a transmis des propositions de modifications
    de l’arrêté interministériel sur les ASA. Il semble
    prêt à améliorer l’information des membres du CNESER
    (par voie électronique), ne répond pas sur le CTPU. Sur l’application
    individuelle de la LOLF, aucune réponse.

    A propos de la loi, le Ministère indique : « les règles
    du jeu ont été dites…Pour réfléchir à
    une réforme de l’Enseignement Supérieur, il faut du temps
    », mais il a laissé passer au Sénat un amendement sur
    le quorum dans les conseils [sp] !

  5. Formations : la révision via le CNESER des orientations
    et textes régissant le LMD après 4 ans de mise en pratique est
    réclamée par le SNESUP. Les dispositions sont opaques pour les
    jeunes et leurs familles (Plus de 18000 références de formations).
    Des moyens pour démocratiser l’accès et la réussite
    dans l’enseignement supérieur sont indispensables, pour élargir
    l’accès aux niveaux M et D. Le SNESUP s’inquiète
    de la non accréditation de l’école doctorale de l’Université
    du Littoral, de regroupements arbitraires de laboratoires, d’Ecoles.

    Nous demandons une table ronde pour faire le point de la mise en place du
    LMD, associant le CNESER et les autres parties prenantes. Des corrections
    au système actuel sont nécessaires.

    Nos interlocuteurs ne semblent pas hostiles, mais n’ont
    pas pris d’engagement ferme.

  6. XIIIème CPER : le SNESUP demande quel processus
    de concertation est prévu afin de permettre l’expression et la
    discussion des projets de formations et de recherche avec toutes les parties
    prenantes.

La délégation intervient sur quelques situations particulières.

Muséum d’Histoire Naturelle, où 10 postes
de professeurs sont supprimés et transformés en postes de MCF;
ENI de Metz et IUT de Rouen, des dysfonctionnements dans la
direction de ces établissements;
EIVL de Blois, Ecole victime de la convoitise des élus
locaux;
Etablissements d’Outre-mer. Sous-dotés, des questions
de postes mal réglées, des inquiétudes sur le retour des
expertises du Ministère à l’Université des Antilles-Guyane;
ENS de Cachan : pas d’information sur la nomination de
la nouvelle direction.

 


En résumé, le ministre se proclame satisfait de son action et
de celle du gouvernement. Seul un puissant mouvement peut permettre d’infléchir
les orientations actuelles. Réussir le 7 mars dans tous les sites universitaires,
poursuivre la mobilisation contre le Pacte Recherche, tels sont les objectifs
pour les jours qui viennent.