Service public : commentaires de l'intervention de L Ferry à Poitiers

Publié le : 13/04/2010


Congrès du SNESUP-FSU (28 mars 2003)

A POITIERS, LUC FERRY SE PRONONCE POUR LA DÉRÉGLEMENTATION ET LE DÉMANTÈLEMENT DU SERVICE PUBLIC DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE


Intervenant en clôture du colloque de la CPU qui s'est tenu à Poitiers les 20 et 21 mars 2003, le Ministre de l'Education Nationale a précisé ses intentions pour le Service Public d'Enseignement Supérieur et de Recherche pour les six prochains mois. Ce discours, qui prolonge la déclaration de J.P. Raffarin à Rouen le 28 février, s'appuie sur les prises de position de la CPU depuis deux ans.

Dans le cadre de l'éclatement du Service Public sous couvert de la « décentralisation » lancée par le Premier Ministre, c'est une attaque frontale et sans précédent contre le Service Public, ses personnels et ses missions. Au nom de l'autonomie des établissements, il s'agit de transformer les universités en des entreprises publiques à gestion privée, avec à leur tête un chef d'entreprise ayant tout pouvoir sur les hommes et les choses. Ceci avec mise en concurrence des établissements, suppression ou regroupement autoritaire d'universités (moins de 15 000 étudiants !), remise en cause des statuts des personnels.

Dans un contexte de restrictions budgétaires drastiques, c'est aussi une décentralisation des déficits de financement que s'apprête à engager le gouvernement et le Ministre de l'Education Nationale.
S'emparant des conclusions du colloque de la CPU à Lille en 2001 et du Rapport Mudry de septembre 2002, Luc FERRY veut permettre aux Présidents de modifier sans contrôle les structures universitaires avec une majorité de 2/3 des seuls présents, de renouveler leur mandat, de se constituer une liste de vice-Présidents à leur convenance, et de gérer leur établissement et les personnels dans le cadre d'un budget globalisé, dans une logique managériale.
Le Ministre remet clairement en cause le décret de 1984 portant sur le statut des enseignants-chercheurs, réactivant fortement le projet Lang-Espéret. Il veut imposer la modulation des obligations statutaires, les articulant sur la politique et la stratégie de l'établissement, remettant ainsi en cause le caractère national du statut des collègues. Le Ministre précise que ce projet de modulation des services se fera sans perspectives de créations de nouveaux emplois, prétextant de la « situation budgétaire difficile ».

Ces annonces de Luc FERRY ne sont qu'une confirmation de celles du Premier Ministre. Elles vont à l'opposé des exigences pour le développement et la transformation démocratique des universités. Dans un tête à tête exclusif avec la CPU, le Ministère de l'Education Nationale tente de marginaliser le CNESER, représentation démocratique des enseignants, personnels et étudiants.

Le congrès du SNESup s'oppose fermement à ces orientations libérales qui visent à la liquidation du Service Public d'Enseignement Supérieur et de Recherche.

Il appelle à la mobilisation la plus déterminée pour faire échec au plan gouvernemental de démantèlement du Service Public.

(49 Pour ; 0 Contre ; 15 Abst ; 0 RV)
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