Section SNESUP retraités
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CA du SNESUP-FSU – 12/01/2006 |
La syndicalisation des retraité(e)s
Quelques réflexions historiques
Dans le mouvement syndical il ne va pas de soi que les retraités sont syndiqués et ceci dans leur syndicat d’origine. Dans quelques corporations les retraités sont directement syndiqués dans des organisations propres :
* Syndicat des mineurs actifs et Syndicat de retraités mineurs, par Bassin de Mines
* Idem chez les cheminots par localité ou grande gare
* Idem à l’EDF avec une organisation par département et par région
Dans le secteur privé, en général, les retraités du privé se retrouvent dans des sections d’Unions de Retraités dans certains cas totalement disjointes des syndicats d’actifs. Quelques relations dans l’entreprise quand le Comité d’Entreprise a des activités couvrant un peu les retraités.
Avant les Unions Confédérales, il y avait essentiellement des associations, et plus particulièrement les Vieux Travailleurs. Souvent des ex militants actifs devenus retraités assuraient les activités… telles quelques réunions par an par localité, en général dans la grande salle de la Bourse du Travail et le responsable syndical local actif était invité à parler, comme le maire ou des élus (de gauche).
Parmi les associations actuelles en dehors des Unions confédérales (CGT ; FO ; CFDT ; CFTC ; CGC) existant au plan national il y a la FRPA (suite des Vieux Travailleurs) qui garde une certaine tonalité syndicale. Les autres sont des associations très diverses certaines très éloignées de tout contact syndical, et revendiquant même dans certains cas le rejet des syndicats.
La FGR-FP
Pour les fonctionnaires, les Fédérations de fonctionnaires (dans la centrale unifiée qui était la CGT) créèrent en 1936 la FGR Fédération Générale des Retraités de la Fonction Publique, qui dans toute son histoire oscilla entre être une Fédération en liens avec les Fédérations syndicales de fonctionnaires et être une association. Elle fut créée car si les fonctionnaires actifs avaient des traitements de temps en temps réajustés par les interventions syndicales, les retraités étaient oubliés et en 1936 la création d'une Fédération permit quelques ajustements indispensables pour les retraités dont les pensions étaient bloquées. Cette fédération en relation étroite avec les Fédérations d'actifs poursuivit cette action pour aboutir par exemple en 1948-49 à des principes de péréquation qui ont duré jusqu'au 21 août 2003 ! Elle s'est voulue unitaire, d'où la recherche d'un travail syndical. La scission syndicale à partir de 1947, dont la création d'une FEN autonome, aurait pu faire éclater la FGR en autant de fédérations que de confédérations. Les choses ont été plus complexes. Les syndicats de la FEN se retrouvèrent à la FGR comme par le passé, idem pour beaucoup de syndicats de fonctionnaires FO (finances, équipements, etc), quelques syndicats de la CFDT, des autonomes (comme le SNCL), et des adhérents directs à la FGR, sans passage par un syndicat. Par exemple au SNI, à leur départ en retraite les instituteurs n'étaient plus directement syndiqués au SNI, mais renvoyés à la FGR, et le SNI ne s'occupait pas des problèmes de retraités autrement que dans le cadre de la FGR. Actuellement la FGR regroupe les retraités de plus de 60 syndicats ou groupements et des adhérents directs. Environ 70000 adhérents dont 47000 par voie syndicale. Les syndicats FSU sont passés de 12918 en 1999 à 14567 en 2003 et ont continué de monter, ceux de l'UNSA, de FO, les autonomes et autres groupements ont tous baissé ces dernières années. La FGR a des relations continues avec les Unions Confédérales, elle a des conventions avec l'ANR (Poste et France-télécom), l'UNRP (Police), l'UNPRG (gendarmerie), la FNOM (officiers mariniers). Ce pôle représente 260000 adhérents.
Au niveau institutionnel
La création d'un secrétaire d'Etat ou d'un ministre délégué aux personnes âgées est relativement récente. Le premier fut Franceschi (adhérent de la FGR) en 1981. La création du CNRPA national et des CODERPA par département date d'un décret d'août 1982. La FGR est représentée comme les Unions Confédérales et de nombreuses associations au CNRPA (un camarade de l'UNSA et une de la FSU).
La syndicalisation au SNESUP
1992
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1996
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2000
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2001
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2002
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2003
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2004
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2005
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229
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347
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502
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570
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582
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624
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657
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701
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La première Lettre aux retraités date de 1988-1989 d'où la dernière qui porte le n° 68. Au 6 janvier 2006, 588 retraités sont à jour de leur cotisation syndicale. Dont 535 soit 76% des retraités qui ont payé l'an dernier.
Voici la situation actuelle :
Les nouveaux.
Cette année : 86 nouveaux retraités au 6 janvier 2006 19 ont payé 2003-2004 ; 16 ont payé l'an dernier (2004-2005) ; 51 sont à jour de 2005-2006. Il y aura encore des nouveaux que nous connaîtrons en cours d'année. Cependant les rappels envoyés par la trésorerie ont fait se manifester 32 démissions ( ?)
L'an dernier : 126 nouveaux.
7 ont payé 2002-2003 (et ont ainsi arrêté 2 ans avant leur départ), 27 ont payé 2003-2004 (1 an avant leur départ), 31 ont payé l'an dernier (2004-2005) et 61 sont déjà à jour de cette année. Dans ces listes 13 ont signalé leur démission.
Les anciens.
44 ont fait le dernier paiement en 2002-2003 ; 38 en 2003-2004 ; 129 en 2004-2005 et 474 sont à jour. Sur cette liste 16 se sont déclarés démissionnaires.
Les démissions et les abandons.
Le volume des démissions ou abandons est élevé dans les syndicats. Le SNES, et d'autres ont fourni des chiffres très forts. Le SNESUP est un de ceux qui résistent le mieux à l'érosion lors du passage actif/retraité.
Il y a des démissions ou des abandons qui ne sont pas exprimés.. silence total. Mais on peut penser que certains pourraient s'identifier à des cas exprimés.
Bien évidemment il y a chaque année des décès, moins de 10 par an ces dernières années. Certains nous sont signalés, d'autres sont connus par hasard, ou par un retour du facteur. Mais le nombre des retraités âgés est élevé et il y aura des départs.
Il y a des abandons pour raison d'âge et de santé. Le retraité ne suivant plus les évènements. Lettre de l'intéressée (2), ou lettre de membres de la famille.
Il y a chaque année des démissions ayant le sens de rupture avec tout ce qui touche à la profession exercée. Y compris de militants importants du syndicat qui ne veulent plus entendre parler de l'enseignement supérieur sous une forme ou une autre, sauf recevoir La lettre aux retraités, dont ils nous remercient. (2 cette année , et tous deux poursuivent une importante activité sociale et politique).
Certains syndiqués démissionnent et ils nous sanctionnent car ils déclarent avoir été victimes de brimades ou d'absences de soutien dans leur période d'activité ou à l'occasion d'une promotion ratée voici plusieurs années.
Pour certains signalés retraités par une section ou un militant, on s'aperçoit qu'il s'agit de retraités depuis une ou plusieurs années (découverts par hasard ?) ou de syndiqués qui 2 ans avant leur départ ont cessé toute cotisation. (et à 90% ils ne veulent pas réintégrer le syndicat).
Pour d'autres il y a l'information donnée par un mot ou un message " je pars ou je suis parti en retraite à telle date et je cesse de cotiser ". Cela arrive souvent comme réponse à un rappel envoyée à la trésorerie. Idem pour des camarades qui veulent stopper leur P.A. Dans ces 2 situations, on ne sait pas si c'est une démission définitive ou un arrêt de la cotisation au tarif actif qui doit être passée au tarif retraité.
Dans un tel cas je demande que la trésorerie ne coupe pas les ponts immédiatement, que la " Lettre aux retraités avec le barème et une lettre d'accueil soit envoyée (ce que je fais), pour faire en sorte que si la démission est absolument confirmée cela soit en toute connaissance de causes.
Les motivations plus profondes
Ces deux dernières années il faut prendre en compte une " fatigue " syndicale qui est très générale. La politique gouvernementale de blocages continuée après les actions et expressions multiples (élections politiques, non au référendum, journée du 4 octobre, etc..). Ces blocages encouragent des tenants les plus farouches de la politique de droite, et conduisent à des découragements.
Dans les réponses au questionnaire de septembre nous avons plus de 90% d'encouragements et certains très chaleureux, mais quelques témoignages de découragement.
Le choix du non au référendum du 29 mai par l'appel du syndicat a suscité à ma connaissance 2 démissions, et au contraire des encouragements par une camarade qui en même temps nous reproche de n'avoir pas beaucoup donné la parole au oui. D'où des contradictions intelligentes.
Il ne faut pas oublier ceux qui sont syndiqués et retraités depuis longtemps, et 10 ans de retraite sont passés, ils ne suivent plus au jour le jour la vie du syndicat, des distances se sont créées, ils ne suivent plus les problèmes de formations, de CNESER ou de démêlées avec les uns ou les autres. A la rigueur ils veulent bien recevoir la " Lettre aux retraités ", le bulletin de la FGR, mais pas le bulletin national qui retrace tous ces démêlés, importants pour les collègues en activité, mais qui passent sur la tête des retraités anciens coupés des combats dans les établissements.
Malgré tout l'abandon se situe surtout au moment du départ. Dans les têtes il y a : fin d'activité = fin du syndicat. Et aussi " à quoi peut servir le SNESUP quand on est retraité ? ". Et ceci s'ajoute à des circonstances matérielles diverses comme changement de résidence, une forte perte de ressources avec des charges très lourdes (parents très âgés, enfants en grandes difficultés).
Des propositions
- Pour éviter les abandons au départ :
* repérer bien avant leur départ ceux qui vont partir dans un an ou deux;
* faire connaître " La Lettre aux Retraités " avant l'année du départ en retraite pour que chacun puisse voir qu'il y a tout un travail syndical qui se poursuit sur des questions qui surgissent et qui prennent de l'importance pour le ou la retraité(e). Après il est très rapidement trop tard.
La place de la " Lettre aux retraité(e)s " reste importante sous la forme actuelle comme lien direct et amical. On devrait adopter le principe d'envoi de la Lettre aux retraités chaque trimestre aux membres de la CA et aux responsables de sections. Et la mettre sur le site du SNESUP pour que tous les syndiqués puisse la connaître;
* que le bulletin national passe assez souvent des textes sur retraites et retraités. - L'organisation des retraités :
Il y l'organisation nationale et l'organisation sur le terrain.
Au national
* Nous sommes actuellement 6 militants constituant un collectif d'animation (2 ou 3 autres camarades militants précédemment contactés n'ont pas poursuivi) : quelques réunions - ce n'est pas toujours facile - le contact par courriel a lieu très souvent (échange d'informations, propositions, relecture d'articles pour la Lettre, représentations aux réunions : FSU, FGR).
* Personnellement je suis élu depuis 1996 à la CE de la FGR, et à un de ses groupes de travail. Je suis en contact permanent avec le secteur Retraités de la FSU (Madeleine Lagane) et avec le secteur Situation des Personnels (Anne Féray), j'ai participé à pratiquement tous les échanges " retraites et retraités " depuis plusieurs années.
* Nous aimerions constituer un collectif plus large qui pourrait se réunir une ou 2 fois par an. Problèmes : quelle procédure pour le constituer ? quelle place dans le cadre statutaire syndical ? quel financement pour les déplacements de ses membres ?
* Le problème ci-dessus se recoupe avec la participation au Congrès national du syndicat :
* les bulletins de vote sont envoyés à tous les retraités à jour, il y centralisation nationale comme pour les isolés. Peut-on faire mieux ? Comment ? Comment désigner des délégués ? (plusieurs dizaines ?)
* Il y a à la CA nationale un certain nombre de retraité(e)s. Beaucoup sont légitimement employés à d'autres tâches que l'activité parmi les retraités. Certains sans doute y prennent plaisir - tant mieux ! Et ne souhaitent pas faire autre chose et surtout ne souhaitent pas militer chez les retraités?. (Ce n'est pas moi qui ait inventé cette réaction? elle est liée à des choses dites plus haut).
Sur le terrain :
* certains retraités sont toujours inscrits dans les listings de leur section d'établissement. Mais sauf rarissimes exceptions ils ne participent pas à la section. (Certains demandent à être - au moins une fois par an - invités par la section ?).
* Tous se prononcent contre la rupture entre actifs et retraités au plan des revendications communes.
* Je ne pense pas que l'on doive mettre tous les retraités dans une même " section nationale ", et qu'il faut distinguer la gestion purement comptable de l'organisation du travail syndical.
* Dans quelques agglomérations les contacts pour créer des structures " retraités SNESUP " n'ont jamais pu aboutir. Au niveau départemental ? au niveau académique ? au niveau régional ?
* Au niveau de la FSU nous (la FSU) souhaitons mettre en place des collectifs départementaux regroupant auprès des sections départementales les syndiqués retraités. Seul le SNES a des sections départementales, mais il y a tous les autres isolés dans des syndicats de plus petits effectifs (SNEP, SNETAP, etc..) mais aussi SNUIPP qui ne sont pas organisés en général.
* Les participations FSU aux réunions départementales et régionales de la FGR devraient être plus importantes.
* Cela aurait pour but de garder plus fortes des fibres syndicales coordonnées, base de développements permettant globalement à la FSU de jouer un rôle plus fort dans l'action sur le terrain en direction des retraités et des autres organisations de retraités, et des pouvoirs publics.
* Au niveau des " revendications " on ne peut pas se limiter au PA des pensions, mais encore faut-il beaucoup en parler car le problème n'est pas simple. Il y a la protection sociale. (ces deux questions sont statutairement du ressort de la FSU pour des démarches globales - mais il faut regarder dans chaque syndicat leur traduction exacte).
* Beaucoup de retraités font de la recherche dans leurs domaines très personnels. Les discussions devraient se poursuivre sur l'éméritat et les moyens donnés.
* Enfin il y a leur place dans la vie sociale et culturelle. La bataille pour que cela soit reconnu à sa juste valeur.
Ci-dessous répartition des retraités du SNESUP
En juin 2005
Par région | Par académie |
Alsace |
14
|
Nord-pas de Calais |
19
|
Aix-Marseille |
39
|
Nice |
18
|
|
Aquitaine |
29
|
Pays de Loire |
12
|
Amiens |
8
|
Orléans-Tours |
17
|
|
Auvergne |
9
|
Picardie |
8
|
Antilles-Guyane |
1
|
Paris |
94
|
|
Basse Normandie |
14
|
Poitou-Charente |
25
|
Besançon | 21 | Poitiers |
25
|
|
Bourgogne |
14
|
Provence-Alpes-Côte d'Azur |
57
|
Bordeaux |
29
|
Reims |
9
|
|
Bretagne |
21
|
Rhône-alpes | 80 | Caen | 14 | Rennes | 21 | |
Centre |
17
|
Guadeloupe |
0
|
Clermont-Ferrand |
9
|
Strasbourg |
14
|
|
Champagne-Ardenne |
9
|
Martinique |
1
|
Créteil |
37
|
Toulouse |
57
|
|
Corse |
2
|
Guyanne |
0
|
Dijon |
14
|
Versailles |
75
|
|
Franche-Comté |
21
|
La Réunion |
4
|
Grenoble |
38
|
Corse |
2
|
|
Haute-Normandie |
24
|
Etranger |
2
|
Lille |
19
|
La Réunion |
4
|
|
Ile de France |
206
|
Limoges |
5
|
Etranger |
2
|
|||
Langedoc-Roussillon |
34
|
Lyon |
42
|
|||||
Limousin |
5
|
Montpellier |
34
|
|||||
Loraine |
17
|
Nancy-Metz |
17
|
|||||
Midi-Pyrénées |
57
|
Nantes |
12
|
Pour le secteur "retraité(e)s : Marcel BRISSAUD
9 janvier 2006
Téléchargez la dernière "Lettre aux retraité(e)s" n° 68du 15 décembre 2005 .
Barème des cotisations retraité(e)s, CPA, CFA et réversion pour l’année 2005-2006.