Propositions colloque « Les universités et le défi de la formation des enseignants »

Publié le : 21/10/2014

Propositions colloque « Les universités et le défi de la formation des enseignants »

À l’issue du colloque, la CPU a dévoilé ses dix propositions. Détaillons-les.

1) Elle affirme le caractère « d’objet commun » pour essayer de définir une philosophie du partage des responsabilités. Le but est d’éviter un « isolement et un éloignement de la communauté universitaire ». Pour autant, les ÉSPÉ, qui sont aujourd'hui officiellement des composantes universitaires, ne jouissent en réalité que de bien peu des prérogatives universitaires, à commencer par leur gouvernance.

2) La CPU affirme son attachement à la recherche en éducation. Rien n’est cependant dit sur le financement nécessaire aux développements envisagés ni sur l’articulation de la recherche sur le plan national, avec, par exemple, l’Institut français de l’éducation.

3) La question de la poursuite d’études après un master MEEF est posée. Mais la place réservée à la formation à la recherche dans les MEEF obère grandement un tel vœu. La professionnalisation se limite quant à elle à ce que le MEN fournisse des stages.

4) La CPU propose une réflexion commune sur la formation de formateurs, qui pourrait associer des laboratoires et structures de recherche dans une perspective de recherche-action. N’encourt-on pas le risque d'une recherche trop étroitement finalisée par l’employeur ?

5) Les universités proposent leurs services pour l’ensemble de la formation continue des enseignants. Mais à quel coût, étant donné les tarifs pratiqués et la faible prise en charge générale de ces frais, en particulier pour la FC des enseignants, point faible du MEN ? Sans moyens effectivement supplémentaires, cela restera un vœu.

6) Elle propose d’étendre le territoire des ÉSPÉ à l’ensemble de la formation des formateurs opérant dans les organismes de formation (GRETA, CFA, etc.). Même remarque que précédemment.

7) Elle demande que les étudiants ayant entamé leur master dans une université soient assurés de le finir au même endroit, ce qui est cohérent pour éviter les affectations hors académies de cette rentrée.

8) La CPU insiste sur la mobilité internationale. Elle occulte cependant l’inintérêt pour un étudiant étranger de suivre la formation des enseignants contrôlée par le MEN.

9) La CPU se place sur le terrain de la FLTV des enseignants (et fait ainsi la différence avec la formation continue). La subtilité du distinguo ne paraît pas évidente.

10) La CPU demande à être un interlocuteur privilégié lors de la réforme territoriale.

Avec ces propositions, la CPU cherche à se placer dans la formation des enseignants en acceptant de fait la prise de contrôle par le MEN. Les personnels et les étudiants sont absents de cette liste, en dehors de la seule proposition concrète les concernant (la n° 7). Elle occulte de même tout ce qui pourrait fâcher, à commencer par les problèmes budgétaires. Le développement de la formation des enseignants est nécessaire comme celui des autres formations et des autres secteurs de recherche. Il faudra plus de dix vœux pour y arriver !