« Il faut simplifier la gouvernance pour que les entrepreneurs y voient plus clair, il faut ouvrir les universités aux entreprises » (G. Fioraso, Les Échos du 26/11/2012).
Un cas d'école : les Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche (ESR). Le « dialogue social » et les « concertations » verrouillées ont abouti à des conclusions écrites d'avance : l'accentuation de l'« autonomie » financière des universités, de la dénationalisation des formations et de la contractualisation de la recherche dans la perspective de l'« espace européen de l'éducation » - avec ses corollaires : inégalités accrues entre établissements, personnels, étudiantEs, précarité généralisée et casse des statuts...
Dans ce contexte, le congrès du SNESUP aura une grande importance : le syndicat doit défendre les revendications portées par les luttes des dernières années, en particulier celles de 2009. C'est ce qu'Émancipation propose, autour de quelques axes majeurs.
Autonomie et marchandisation de l'université publique ? Alors même que des présidentEs d'université dénoncent enfin les conséquences des « Responsabilités et Compétences Élargies » (RCE) qui les ont menées au bord du dépôt de bilan, la ministre dans sa réponse poursuit cette
Pour surmonter sa crise, le capitalisme démantèle les droits sociaux et politiques, jusqu'à briser des sociétés entières (Grèce). Le gouvernement actuel, a été élu pour chasser Sarkozy et l'UMP, mais reprend cette politique et prépare des plans d'austérité. Le syndicalisme doit de son côté préparer les ripostes nécessaires, et à plus long terme préparer les conditions d'une rupture avec le système capitaliste. Le SNESUP doit s'engager
Deux points sont dès lors centraux :
Les directions du SNESUP et de la FSU sont tentées de laisser faire le pouvoir.
?Émancipation exige l'égalité des droits dans tous les domaines : titre de séjour pluriannuel sans condition, notamment de niveau académique (au lieu du master minimum aujourd'hui) pour tout étrangerE ayant une carte d'étudiantE, libre accès à l'enseignement supérieur, à toutes les aides sociales, au travail... Et au-delà : fermeture des centres de rétention administrative, régularisation de touTEs les « sans-papiers », abrogation du CESEDA.
Émancipation n'isole pas l'ESR du reste de la société dans ses analyses et son action, elle est une tendance intersyndicale et intercatégorielle
Contact : er@emancipation.fr
H. Amadéi, D. André, C.-M. Braud,
Texte d'orientation à l'initiative de camarades Émancipation
Pour un syndicalisme de lutte contre la nouvelle université capitaliste : sortir de l’impasse du « dialogue social »
Le nouveau pouvoir dit clairement ce que nous savions déjà : il ne rompt pas avec la marchandisation de l'ESR à l'oeuvre depuis des années, et accélérée sous Sarkozy.
De cet enfumage, la direction du SNESUP (Action Syndicale et EE-PSO) a surtout critiqué les formes, appelant les personnels à « faire entendre » les revendications dans ce cadre... on voit le résultat !
• Pour Émancipation, une autre orientation était possible : boycott du pseudoprocessus de « concertation », appel à construire un rapport de force pour
imposer les revendications des personnels et étudiantEs : en premier lieu, l'abrogation de la LRU et de tous ses décrets.
Face à des orientations pour l'ESR dans lesquelles il n'y a rien à négocier...
logique et propose de travailler avec le MEDEF pour s'assurer que « les maquettes de formations correspondent bien aux futurs recrutements » dans les entreprises - avec ses corollaires : e-learning et autres nouvelles technologies, Partenariats Public- Privé... Il s'agirait donc de poursuivre et approfondir le processus d'autonomisation, de territorialisation et de marchandisation à l’œuvre, qui a déjà fortement dégradé les conditions de travail et d'études dans l'ESR.
? Pour Émancipation, c'est NON à la « professionnalisation » généralisée des formations (en particulier, abrogation du nouvel arrêté Licence), à leur modularisation et à leur « individualisation » pédagogiquement ineptes cassant tout cadrage national (abrogation du LMD), à la mission d'« insertion
professionnelle » héritée de la LRU, à l'« innovation » à tout crin, NON aux politiques et opérations dites d'« excellence», NON à la territorialisation des
formations et de la recherche soumettant l'université publique à la logique du patronat.
La première revendication à porter pour l'ESR, c'est l'abrogation des contre-réformes récentes !
Précarité, statuts, évaluation des personnels : les annonces gouvernementales (1 000 postes dans l'ESR) ne répondent pas aux besoins énormes d'encadrement, et ne règlent rien face au développement de la précarité (ces postes entraînent des plafonds d'emplois supérieurs, mais beaucoup seront « gelés » dans les universités les plus en difficulté). Rien n'est réglé non plus sur l'évaluation individuelle récurrente des EC : la Commission Permanente du Conseil National des Universités (CP-CNU) s'est prononcée contre, mais l'idée avancée d'une évaluation « sur la base du volontariat » reste
dangereuse.
? Pour Émancipation, c'est NON à la précarité, au dégraissage et aux gels de poste, et donc NON à la destruction des statuts (modulation des services) et à la « managérisation » des personnels (évaluation récurrente, primes...). Le SNESUP doit porter des revendications claires :
... opposer un projet éducatif émancipateur, inscrit dans une perspective anticapitaliste
dans ces luttes :
? Pour Émancipation, c'est NON ! Il faut au contraire porter jusqu'au bout des revendications offensives : proche de certaines positions défendues par exemple par le GRFDE, Émancipation est POUR des prérecrutements massifs dès L1, un concours en L3 suivi d'une formation en deux ans, dans des IUFM rénovés en écoles professionnelles, payée par l'État (service à 1/3 temps) et conférant un diplôme bac +5, suivie d'une entrée progressive dans le métier.
Avec un pouvoir servant le patronat, il n'y a rien à négocier ! Pour
un syndicalisme de luttes unitaires et intercatégorielles : rejoindre
Émancipation et ne rien lâcher !
: enseignantEs de la maternelle à l'université, BIATOSS, étudiantEs... élaborent ensemble leurs analyses et revendications.
PREMIERS SIGNATAIRES
M.-F. Carnus, T. Champion,
E. Devriendt, V. Gillot, A. Knapp,
Y. Lefranc, C. Lueken, S. Mounier,
F. Mourlon, A. Ortalo-Magné, N. Patel,
D. Peytavi, A. Roche, N. Sidi Moussa,
D. Torset, C. Valade
Pour un syndicalisme de lutte contre la nouvelle université capitaliste : sortir de l’impasse du « dialogue social »
Publié le : 15/02/2013