Plan licence 2, Pécresse persiste

Publié le : 08/02/2011

Communiqué SNESUP publié dans la lettre flash n°26 du 8 février 2011

Plan licence 2, Pécresse persiste

Après un lancement en fanfare à la veille des congés de fin d'année, Valérie Pécresse a rappelé ses visées pour la licence devant le comité de suivi licence et un « comité d'orientation » ad hoc, composé pour l'occasion. Ce comité est présidé par le DGESIP et tous ses membres -universitaires ou représentants des milieux patronaux- sont nommés par le ministère. La ministre ne justifie la mise en place de ce comité que par « le regard neuf » qu'il serait susceptible d'apporter. Pour le SNESUP, ce comité ne saurait se substituer au comité de suivi licence, dont la composition reflète l'ensemble des acteurs concernés et garantit ainsi une expression indépendante. La déclaration de la ministre, mettant le comité de suivi licence au centre de la réflexion concernant la licence, doit se traduire dans les faits. Sans cette condition, la concertation appelée par la ministre ne saurait être crédible.

Soulevée par le SNESUP, la nécessité d'un bilan du pseudo plan licence, dont les résultats ont fait l'objet de sévères critiques -y compris par l'IGAENR- a été reprise à de multiples reprises. A nos interrogations concernant le maintien des objectifs proclamés par la ministre en 2007 de porter 50 % d'une classe d'âge au niveau de la licence, ou encore de diviser par deux le taux d'échec, Valérie Pécresse s'est contentée de répondre qu'un nouvel « indicateur » de la réussite en licence serait co-construit avec l'AERES et la CPU... La réussite en licence, si elle ne peut se résumer aux seuls moyens, ne peut s'en dispenser et notamment en termes d'encadrement comparé aux situations dans les autres filières de l'enseignement supérieur, notamment les CPGE.

Par ailleurs, la ministre a indiqué ne pas vouloir remettre en cause le contact avec la recherche et a mentionné la nécessité de références nationales concernant les contenus de formation, qui pourraient également s'accompagner de références à des volumes horaires minimaux. Pour autant, le projet ministériel confirme l'orientation initiale du plan licence et le développement d'une vision outrancière de la professionnalisation.

Le SNESUP entend participer aux concertations et y porter sa propre vision de la licence, diplôme national permettant démocratisation et réussite du plus grand nombre, offrant des débouchés professionnels et des poursuites d'études. Aux antipodes de la conception concurrentielle du gouvernement, il défendra la conception de licences aux parcours riches et diversifiés, permettant d'accueillir tous les étudiants sans sélection et de maintenir le lien enseignement-recherche dès les premières années. Le SNESUP exige un cadrage national permettant de donner une base à l'évaluation des besoins notamment en termes de moyens humains et financiers.