Com. SNESUP Toulouse II

Publié le 11 février 2005

Communiqué de presse
Toulouse, le 11 février 2005

LES RAISONS D'UN VOTE
SNESUP-FSU
Section de l'Université de Toulouse II-Le Mirail

Dans une volonté de défendre le service public d'enseignement supérieur et d'exprimer clairement à la fois son opposition à la politique du Ministère et son soutien à l'action conduite par la Direction de l'Université Toulouse le Mirail, la section du SNESup de l'université de Toulouse II-Le Mirail a mandaté ses élus pour voter le budget 2005. Ce vote n'est en aucune manière un quitus au gouvernement, mais il soutient les choix qui ont été faits par la Présidence pour la répartition de la dotation malgré son insuffisance. Considérant que ces choix étaient dans la logique des valeurs que défend le SNESup, elle a estimé plus important de valider ces choix que de bloquer le fonctionnement de l'université.

Le vote du budget, à l'occasion du dernier Conseil d'Administration, n'a pas obtenu une majorité suffisante pour atteindre le quorum. La section du SNESup de l'université de Toulouse II-Le Mirail prend acte de ce vote et remarque qu'il ne règle rien. Elle souligne la lourde responsabilité du gouvernement dans ce résultat, qui a refusé d'assumer pleinement sa mission vis-à-vis du service public d'enseignement supérieur en n'accordant pas la totalité des moyens nécessaires à un fonctionnement minimum, en fonction de ses propres critères, qui sont eux-mêmes bien en deçà des besoins réels de l'université. Elle estime donc, pour sa part, que la politique de désengagement du ministère en matière de financement de l'université ne résulte pas de données conjoncturelles, mais s'inscrit en toute logique dans une perspective structurelle, logique qui est celle de la politique libérale qui caractérise le gouvernement actuel.

La section SNESup remarque que les positions qui se sont exprimées à l'occasion de ce vote ne relèvent pas toutes de la même logique politique. Si les votes exprimés par la CGT, SUD, et les syndicats étudiants vont dans le sens d'une demande de moyens supplémentaires, il n'en est pas de même pour les représentants du SGEN-CFDT. En prônant des mesures de rigueur et de restriction des moyens, sous couvert de régulation, le SGEN-CFDT anticipe une fois de plus la politique du gouvernement, notamment en ce qui concerne la politique des personnels qui gardent en mémoire l'attitude de la CFDT au moment de la négociation sur les retraites. De plus, la position de la section locale du SGEN-CFDT est motivée uniquement par le désir de s'opposer à la Présidence de l'université et non à la politique de désengagement de l'Etat menée par le ministre. Le refus du budget 2005 crée une situation difficile à l'Université et est de nature à handicaper notre fonctionnement. Il est temps que le gouvernement entende les besoins de notre communauté et apporte les moyens indispensables à la mise en place du projet ambitieux pour l'enseignement et la recherche.

La section du SNESup de l'université de Toulouse II-Le Mirail tient à souligner combien cette carence budgétaire s'inscrit dans une politique générale de remise en cause des services publics en général au profit des entreprises privées, logique qui se confirme amplement à travers le projet de LOPRI du ministre Fillon. L'étude du projet fait en effet apparaître de façon évidente que la philosophie générale de cette réforme n'est animée que par un but essentiel : le transfert des moyens de la Recherche publique au profit des laboratoires et des entreprises du privé.

Elle tient aussi à rappeler que ce même projet menace considérablement les universités de Lettres et Sciences-Humaines et Sociales en orientant essentiellement les actions de Recherche dans la perspective de l'Innovation, celle-ci étant comprise uniquement dans sa relation aux sciences " dures ".

La section du SNESup de l'UTM appelle l'ensemble de la communauté à rester vigilante et unie dans le combat face à la politique de sape des services publics et de la recherche publique.