Art05 résolution ParisXII

Publié le 4 février 2005

Résolution sur la prochaine Loi d'Orientation et de Programmation de la Recherche


Le Conseil d'Administration de l'Université PARIS XII Val de Marne, réuni le 4 février 2005 en formation plénière, rappelle qu'il s'était associé à la démarche du mouvement « Sauvons la recherche » au printemps 2004, et qu'il a exprimé son intérêt pour les travaux des États Généraux de Grenoble de septembre dernier. Il réitère sa demande d'une Loi d'Orientation et de Programmation qui soit conforme aux besoins du développement scientifique et à la demande sociale.


La communauté universitaire a alerté les pouvoirs publics sur les retards pris par la France par rapport aux autres pays développés ; les besoins en matière d'emploi scientifique ont été chiffrés. Des principes de complémentarité et de coopération, et non d'opposition entre les différents acteurs du service public d'enseignement supérieur et de recherche ont été formulés. L'idée de Pôles de Recherche et d'Enseignement Supérieur (PRES) a été avancée par les États Généraux pour favoriser la libre association de partenaires en vue de coopérer à des réalisations pluridisciplinaires ; cela permet d'accroître la visibilité, notamment internationale, de l'ensemble des partenaires et d'encourager la synergie des compétences et des moyens, sans remettre en cause ni la liberté d'action ni l'intégrité de ses membres.


À l'opposé de ces exigences, le texte ministériel circulant actuellement et censé préfigurer le projet de loi d'orientation et de programmation de la recherche (LOPRI) tourne le dos à ces principes et à ces ambitions et procède d'une démarche à la fois dirigiste et concurrentielle :


¨ d'une part, il s'appuie sur la création d'instances nationales nommées, chargées d'un volume prépondérant de financement sur des créneaux imposés (Haut Comité de la Recherche et de l'Innovation, Agence Nationale de la Recherche),


¨ d'autre part, il institue une concurrence accentuée en hiérarchisant fortement les secteurs des universités relevant d'un PRES (statut d'EPCS) par rapport aux autres secteurs. Sur ce dernier point des PRES, la CPU considère qu'il y a un risque de « démembrement des universités »,


¨ au lieu de repenser les rapports entre universités et organismes de recherche dans une optique de co-développement, ce projet maintient ces dernières dans une situation de subordination et introduit en outre une inégalité de traitement au regard du code des marchés publics,


¨ alors qu'il y aurait matière à remanier profondément le système et les procédures d'évaluation vers plus d'échanges, de transparence et de pluralisme, le projet prévoit un dispositif complexe et rigide,


¨ au lieu de rendre les carrières scientifiques plus attractives, le projet renforce la précarisation des jeunes chercheurs (multiplication des contrats à durée déterminée de droit privé) et se contente de jouer sur un dispositif indemnitaire amplifié,


¨ alors que l'emploi scientifique devait être relancé, le plan pluriannuel (Universités, EPST, emplois d'enseignant-chercheur, de chercheur, d'ITARF et d'IATOSS) est très insuffisant, et il est prévu d'en concentrer la répartition sur des créneaux imposés.


Le C.A. considère avec la CPU que ce projet de loi constitue une mise en péril inacceptable des universités. Il exprime son soutien aux démarches et aux actions engagées aujourd'hui et dans la prochaine période afin d'obtenir sa réécriture sur de tout autres bases, selon les principes d'un développement national et local équilibré et concerté du service public que la communauté universitaire appelle de ses voux.


Créteil, le 4 février 2005.