16mai: corvée-non
J. Guyot exprime la position
du SNESUP sur la suppression d’un jour de congé comme mauvaise
réponse à la nécessaire solidarité nationale |
Jacques GUYOT |
Lundi de Pentecôte :
oui à la solidarité nationale, non à l'obligation de corvée
L'été 2003 a connu une catastrophe sanitaire indigne d'un pays développé : plus de 15000 personnes sont décédées faute des soins appropriés qu'aurait dû assurer le service public de santé s'il n'avait pas été fortement dégradé par les politiques d'austérité et de rentabilité menées depuis plus de 10 ans.
Au lieu de remédier à l'indigence des budgets sociaux, le gouvernement Raffarin, par la loi du 30 juin 2004, a choisi de supprimer une journée de congé aux salariés et d'affecter les rémunérations de cette journée à un fonds de solidarité réservé aux personnes âgées.
Si les sommes dégagées étaient consacrées à ce but, ce qui n'est pas démontré, 1,8 milliard d'euros seraient ainsi récupérés. Mais dans le même temps, une baisse d'impôts de 1,7 milliard d'euros, bénéficiant pour l'essentiel aux plus riches, est programmée.
Or, la voie normale de la solidarité nationale passe par un impôt progressif acquitté par tous. Avec Raffarin, ni les revenus du capital, ni les professions libérales ne sont mis à contribution.
Mais, les salariés et eux seuls, sont contraints à une journée de travail gratuit.
En clair, le gouvernement a redécouvert une très vieille " recette ", qu'on croyait reléguée au rayon de l'histoire ancienne : celle de la corvée, jadis utilisée par le système féodal ou colonial pour obliger une partie de la population à travailler gratuitement. Or tout travail mérite salaire !
La FSU, avec toutes les autres organisations de fonctionnaires (à l'exception de la CGC) a demandé solennellement au premier ministre de renoncer à la suppression d'un jour férié, et de rechercher, avec elles, de meilleures façons d'associer la nécessaire solidarité.
Le SNESUP appelle ses adhérents, ses collègues, à faire du lundi 16 mai, lundi de Pentecôte, une journée de protestation et d'action et à signer la pétition de la FSU.