Nanterre 2011 Contribution individuelle de Claire Bornais (ÉÉ-PSO)

Publié le : 02/03/2011


Face aux restructurations « d'excellence », quels mandats du SNESUP?

Grâce aux « Initiatives d'excellence », le gouvernement accélère le processus de démembrement de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche entamé depuis quelques années, en créant des structures aux statuts très différents de ceux des universités, auxquelles sont promis des financements (d'excellence!), ainsi que l'autonomie de gestion financière et de Ressources Humaines, qui permet de les détacher des établissements.

Comme le montre l'analyse des 17 projets déposés au titre de l'IDEX, sans consultation des conseils, les restructurations annoncées dans les dossiers sont profondes. Ainsi, en s'engageant dans une fondation de coopération scientifique pour porter la structure d'excellence (modèle annoncé par la très grande majorité des dossiers IDEX), les membres fondateurs ne pourront plus s'en retirer, conformément aux textes légaux. Les projets IDEX ont également prévu de faire la part belle au lien public-privé, que ce soit avec les entreprises ou les établissements d'enseignement supérieur privés, confessionnels ou non.

Les promesses de fusion y sont nombreuses, mais sans que le périmètre en soit bien clair lorsque le porteur est un PRES mêlant déjà des structures par nature très diverses. Le danger de dilution de l'enseignement supérieur public dans ces monstres managériaux est réel, chacune des universités associée à un projet n'ayant souvent qu'un poids très relatif, et l'effet de concurrence entre elles jouant à plein. Dans le Nord-Pas de Calais, où le projet fait intervenir 6 universités publiques, et « la Catho », certains militants locaux du SNESUP proposent la création d'un pôle public et laïque fort, par regroupement des universités publiques dans une structure unique, qui aurait du poids dans le PRES et dans un éventuel IDEX. Actuellement, la prise d'une position régionale du SNESUP en faveur de cette « alternative » est totalement impossible en restant dans le cadre de notre mandat national d'opposition résolue aux fusions d'universités. Certains reprochent au SNESUP, en ne soutenant pas cette proposition, et en restant à la dénonciation des IDEX, de laisser grande ouverte la possibilité au privé d'avoir plus de poids en jouant sur les concurrences entre universités. Notre mandat est-il toujours adapté à la lutte sur ce terrain?

 Claire Bornais  (ÉÉ-PSO)