Nanterre 2011 Contribution individuelle Bernard Deknuydt, Georges Hugot, Didier Torset (Émancipation)

Publié le 3 mars 2011

LA CONTRE-REFORME GOUVERNEMENTALE DE LA FORMATION DES ENSEIGNANTS

 

Cette contre-réforme a abouti à ce jour à la destruction de la formation des maîtres et celle de la mise au placard de l'institution IUFM et de feu sa formation dispensée.
Certains universitaires, qu'on aurait pu croire insensibles à la doxa, ont repris cette idéologie à leur compte, alors qu'ils n'avaient guère à connaître de la formation professionnelle enseignante : défendre les « savoirs  académiques », sans se demander lesquels et sous quelle forme enseigner en primaire ou secondaire.
Alors que les IUFM existent depuis 1991, la première leçon à tirer tient plus à l'insuffisance d'une prise en compte syndicale et du Snesup dans le contexte de la formation professionnelle à l'enseignement et de celles de ses acteurs quelque soit le niveau d'intervention à savoir primaire, secondaire ou supérieur où elle est dramatiquement inexistante.

En second lieu, la culture dans une discussion sans rapport de force. L'onction d'un suffrage et l'exhortation à écouter le « premier syndicat du supérieur » ne suffisent pas. Incapable de comprendre l'offensive généralisée du néolibéralisme sur l'enseignement, la direction du Snesup, au travers de ses dernières assises nationales, demandait encore « à participer sans préalable ni à priori, à l'amélioration du service public sur la mastérisation et les concours (25/09/2009) ». Les gouvernants qui mettent sciemment en œuvre une politique de destruction du statut d'enseignant et de la fonction publique n'en demandaient pas tant !
Saluons la détermination et l'auto organisation de ceux qui, attachés à la défense de l'école républicaine est par conséquent à l'amélioration de la formation dans les IUFM, ne se sont pas laissés berner par des promesses et des concertations et ont pris la mesure des enjeux. Aujourd'hui, c'est pour leur existence que les personnels sont en lutte.

Les syndicats dont ceux qui sont majoritaires à la FSU, aveuglés par leur corporatisme confondant mastéristaion et promotions catégorielles en sont même venus à déclarer : «Certaines des préoccupations exprimées par les syndicats de la FSU ont été prises en compte dans le document proposé par le ministre » (sic !) SNESS, SNUIPP, SNEP et SNEUEP, le 26//09/2009.
Un dernier constat tient à l'absence de tout fédéralisme que la formation des enseignants dorénavant à l'université aurait dû unifier. La responsabilité de ceux qui votèrent les statuts de la FSU (UA et EE-LCR) co-dirigent de manière écrasante ces syndicats. L'existence des syndicats nationaux reproduisant les prés carrés de la défunte FEN, divise et contre les mobilisations unitaires et/ou avec le dernier avatar de l'intersyndicale brident toute action radicale.

Bernard Deknuydt, Georges Hugot, Didier Torset