Motion présentée à l'Assemblée constitutive provisoire de l'Université de Bordeaux

Publié le : 20/10/2013


Motion présentée à l'Assemblée constitutive provisoire de l'Université de Bordeaux,

le 11 octobre 2013 (adoptée à l'unanimité)

L'Assemblée constitutive provisoire de l'Université de Bordeaux dénonce l'insuffisance des moyens dont disposent les universités pour l'accomplissement de leurs missions de service public.
Elle s'inquiète et alerte le gouvernement, la communauté universitaire et les citoyens sur la situation critique de nombreuses universités, incompatible avec les objectifs annoncés par le Président de la République visant à faire de la jeunesse, de l'éducation et de la société de la connaissance une grande priorité nationale.

L'état très dégradé de leurs finances pousse un grand nombre d'universités à mettre en place des plans de rigueur sans précédents.

Face à la baisse des financements de l'Etat, aux charges nouvelles sans contrepartie financière, à la croissance des effectifs étudiants sans moyens supplémentaires, nos universités sont contraintes de réduire leurs dépenses de fonctionnement et d'investissement. Depuis la mise en place des responsabilités et compétences élargies, l'équilibre financier n'est trouvé qu'en puisant sur nos fonds de roulement. La fusion de nos trois universités n'ouvre guère de perspectives d'amélioration sur ce point.

Le désengagement de l'Etat, notamment dans l'absence de prise en compte de l'évolution de la masse salariale, conjugué aux Responsabilités et Compétences Élargies (RCE) et à l'extension du périmètre des missions des universités, confère un caractère structurel aux difficultés budgétaires des établissements. L'Université de Bordeaux démarre dans un contexte financier qui peut mettre en péril le projet. Après plusieurs années de dégradation des trois Universités, le fonds de roulement pourrait être en dessous du seuil prudentiel recommandé, dès le début 2014. Le premier budget de l'établissement va ainsi reposer sur :

  • Le gel probable de plusieurs dizaines de postes en 2014, essentiellement pour compenser les effets du glissement-vieillesse-technicité (GVT) des personnels fonctionnaires que l'Etat devrait assumer, ce qui dégrade les potentiels d'enseignement et de recherche ainsi que les conditions de travail des personnels et va à l'encontre de l'objectif affiché de réussite des étudiants.
  • La baisse envisagée de 10% des crédits aux composantes pour 2014, baisse qui s'ajoute à des réductions successives qu'ont déjà connues Bordeaux Ségalen et Montesquieu Bordeaux IV en 2013.

Après la promulgation, le 22 juillet dernier de la loi sur l'ESR qui ne s'accompagne d'aucune programmation pluriannuelle des moyens et les annonces de nouvelles réductions des dépenses publiques pour le projet de loi de finances 2014, il y a tout lieu de craindre que la cure d'austérité budgétaire dans notre université se poursuive, voire s'aggrave et ce malgré les efforts de gestion entrepris.

La démocratisation de l'enseignement supérieur public, la relance d'une politique de recherche ambitieuse, l'amélioration des conditions de travail des personnels et de réussite des étudiants nécessitent des investissements budgétaires importants. L'Assemblée Constitutive Provisoire de l'Université Bordeaux demande à l'Etat d'assumer ses responsabilités vis à vis des Universités. Elle demande à l'administrateur provisoire et au directoire de l'université de porter clairement, au gouvernement et dans les instances telles que la CPU, les revendications de moyens budgétaires et de création d'emplois statutaires à la hauteur des missions que nous devons remplir.