Motion Français Langue Étrangère et Français Langue Seconde
Congrès du SNESUP-FSU (28 mars 2003)
MOTION Français Langue Étrangère et Français Langue Seconde : contre l'éternelle précarité des enseignants, pour une reconnaissance statutaire et institutionnelle
MOTION VOTÉE A L'UNANIMITÉ PAR LE CONGRÈS DU SNESUP
REUNI LES 26-27-28 MARS 2003 A L'ENSAM, PARIS
Exposé des motifs
Le « FLE-FLS » n'a cessé de voir grandir à l'étranger son rôle de référence et de service pour la défense de la francophonie, en se mettant notamment au service de la Coopération et de l'Aide au développement en direction des pays les moins avancés. Il n'a cessé, en France-même, d'étendre sa fonction d'intégration des publics migrants dans la formation de base à l'école et dans la formation professionnelle (cf. alphabétisation et illettrisme). Paradoxalement, malgré sa contribution importante à la défense du service public et au rayonnement extérieur de notre université, il reste un secteur négligé, si ce n'est méprisé, exposé à l'ostracisme de disciplines connexes. Au-delà de la nécessaire action de défense des intervenants précaires en vue de leur intégration, il y a lieu d'agir pour une existence à part entière dans l'enseignement supérieur du champ « FLE-FLS » dont les activités de formation, jusqu'ici, bénéficient surtout au secteur privé. Pour ces raisons, le SNESup demande que s'engagent rapidement sur ces questions de nouvelles négociations avec le MEN et un réel débat en liaison avec les disciplines concernées de l'Université.
Motion du Congrès
L'Université française doit s'engager réellement dans la défense de l'enseignement/acquisition de notre langue, en France à tous les niveaux de notre système éducatif, et à l'étranger, quel que soit le contexte ou le pays concerné, afin de rompre l'immobilisme qui prévaut jusqu'ici s'agissant du FLE et du FLS.
Le Congrès du SNESup se prononce pour :
- une reconnaissance institutionnelle des centres universitaires de FLE dans le cadre du service public, permettant de recruter sur un statut de titulaire des personnels diplômés qualifiés en FLE-FLS ;
- une meilleure organisation des structures d'accueil FLE-FLS des publics jeunes venant ou venus de l'immigration dans le primaire, le secondaire et la formation professionnelle (CLIN, CLA, ENSA, CRI, PAIO, GRETA, etc.), à la faveur d'une concertation dans le cadre de la FSU ;
- une reconnaissance statutaire des diplômés qualifiés en FLE-FLS, appelés à enseigner dans l'ensemble du système éducatif, en majorité vacataires et hors-statut jusqu'ici ; cette reconnaissance suppose, en concertation avec les autres syndicats de la FSU concernés, soit la création pour l'enseignement secondaire (général, technologique, professionnel) de nouveaux concours de recrutement portant sur le champ du FLE-FLS, soit l'aménagement des actuels concours de recrutement en Lettres et en Langues vivantes (Lettres modernes, Lettres classiques, anglais, arabe, etc.) ; - pour les intervenants FLE-FLS exerçant dans le Supérieur, la possibilité d'être candidats à de tels concours pour bénéficier d'un statut d'enseignant titulaire, et de faire valoir leur qualification pour exercer comme enseignant-chercheur, ingénieur (IGÉ, IGR), etc ... ;
- la reconnaissance institutionnelle d'une discipline d'intervention, la « Didactique des Langues-Cultures », discipline d'accueil conçue pour former les acteurs du terrain quels que soient le niveau, le lieu et l'urgence de l'action de formation ; la reconnaissance effective de la spécificité du champ " FLE-FLS ", notamment par la création d'une entité du CNU " Didactique des Langues-Cultures " ; outre le fort impact qu'elle aurait en termes de visibilité et de crédibilité de la carrière, cette reconnaissance permettrait d'attirer précocement des étudiants de qualité vers cette discipline et favoriserait notamment un recrutement plus adéquat de maîtres de conférences et de professeurs des universités qualifiés pour la formation initiale des futurs enseignants de français langue non maternelle - FLE ou FLS.
[ Unanimité ]