Motion "Former les Enseignants de Demain" du Conseil d'école de l'IUFM de l'académie d'Amiens
Publié le 10 mai 2010
CONSEIL d'École IUFM de l'Académie d'AMIENS
30 mars 2010MOTION (« Former les Enseignants de Demain »)
Malgré les mouvements de protestation engagés dans tous les IUFM, malgré les interventions des élus à différents niveaux, malgré les avis défavorables émis par toutes les instances consultées (la dernière en date étant le CNESER du 21 décembre 2009), tous les textes mettant en place les nouveaux modes de recrutement et de formation des enseignants sont parus et entérinent les décisions terribles qui avaient été annoncées à la rentrée 2008.La mise en place de cette réforme va entrainer des conséquences dramatiques, en tout premier lieu, pour les élèves et la qualité de l'enseignement qui leur sera dispensé. Parmi de nombreuses autres conséquences néfastes, celle qui sera le plus rapidement ressentie concerne les jeunes enseignants recrutés en juin.
Dès la rentrée 2010, ils seront mis en poste dans les établissements scolaires, placés « en situation d'enseignement ». Les quelques temps de formation qui leur seront dispensés seront insuffisants pour leur donner les moyens de faire face à la difficulté de notre métier. Comment admettre que le métier d'enseignant serait le seul métier qui ne s'apprend pas ? Comment oser penser que le seul compagnonnage d'enseignants dans les écoles, les collèges et les lycées, permettrait de construire les savoirs et compétences d'un métier qui devient de plus en plus complexe ?
Le risque est grand pour ces jeunes collègues, de découragement, de déception, de détresse. Mais il est bien plus grand encore pour les classes et les élèves qui seront confiés à ces jeunes sans expérience et sans formation.
Le Conseil d'Ecole tient à réaffirmer son opposition forte à cette réforme trop peu réfléchie. Ses membres, au nom de tous ceux qu'ils représentent, fonctionnaires d'état, appliqueront les textes, à leur corps défendant, mais rien ne pourra les empêcher de dire et de répéter qu'ils sont dangereux et qu'ils vont conduire l'école à la catastrophe.
Si des réformes sont justifiées, les raisons économiques ne peuvent pas, à elles seules, présider à l'organisation du système éducatif.
Nous souhaitons qu'une évaluation de la mise en place de cette réforme soit rapidement menée, permettant une évolution plus favorable pour l'avenir de l'école et des élèves.
NDLR : malheureusement, la rédaction ne dispose pas des résultats du vote. Si un lecteur veut bien le faire connaitre.