Marcel BRISSAUD nous a quittés

Publié le : 18/10/2011


HOMMAGE DU BUREAU NATIONAL DU SNESUP A MARCEL BRISSAUD

Marcel Brissaud nous a quittés dans la nuit de samedi à dimanche.

Alors qu'il était il y a quelques mois responsable du secteur « retraites et retraités » du SNESUP, un grave accident de santé l'a contraint à ralentir une activité intense au service de tous. L'engagement militant exemplaire de Marcel a commencé lorsqu'il enseignait dans l'enseignement technique.

Son engagement l'aura amené à exercer la fonction de Secrétaire général adjoint du syndicat de 1977 à 1983, à un moment où, après que le SNESUP ait obtenu la titularisation des assistants non-titulaires, la préparation de la loi Savary prenait une importance majeure dans l'enseignement supérieur. Il a fait avancer nos positions tant sur la démocratisation de l'accès et de la réussite aux études que sur la formation des enseignants, au sein de la commission Bancel et lors de la création des IUFM notamment.

Il fut aussi un universitaire dans tous les sens du terme. Ses travaux sur la pré-topologie en font l'un des pères de cette spécialité. Tenant à sa liberté, il refusa de soutenir le doctorat d'Etat qui lui aurait permis de devenir professeur.

En première ligne dans la lutte pour défendre notre système de retraite par répartition, il était toujours disponible pour les militants, et plus largement pour les personnels. Incollable sur les différents régimes de retraites, maîtrisant le code des pensions comme personne, il s'attachait toujours à faire comprendre ses subtilités et à éclairer sur les attaques du gouvernement.

Sa gentillesse, sa générosité, sa voix chaleureuse aux accents des canuts nous manqueront.

Ses obsèques auront lieu dans l'Isère, à Châtonnay (38440), le jeudi 21 octobre à 11h30. Le SNESUP y sera largement représenté par toutes les générations qu'il a marquées pour rendre hommage au militant, au camarade et à l'ami qu'il fut pour nous. Le BN du SNESUP appelle les universitaires qui le souhaitent à lui faire parvenir leurs témoignages (sg@snesup.fr). Nous ouvrons une page dédiée à Marcel Brissaud sur le site du SNESUP.

Le Bureau National du SNESUP présente ses plus sincères condoléances à sa famille, ainsi qu'à ses proches, et les assure du soutien du SNESUP.


Le Bureau National réuni le mardi 18 octobre 2011

Les paroles de Michel Brissaud aux obsèques de son Papa :

 


Je ne sais pas faire les discours. Lui il savait. Autrefois à Mâcon, la CGT faisait tous les ans une fête pour le 1° mai et c'est lui qui faisait le discours.

Il y a une cinquantaine d'années, dans les années 60, à l'automne, mon Papa s'était mis à bricoler sur la table de la cuisine : il sciait des morceaux de bois, de ferraille, il perçait, vissait, boulonnait. C'était compliqué.
" Je fais un spoutnick ! ", c'est ce qu'il m'avait dit, je m'en souviens.
Le 25 décembre suivant, on a su ce que c'était : il avait fabriqué une locomotive électrique avec un moteur d'essuie glace récupéré sur une 4 cv ou 2 cv ou une autre voiture. Il y avait 3 rails, un rail central pour prendre le courant avec un ressort, cela faisait des étincelles, ça marchait !

Les vacances en famille, c'était le camping. On n'installait pas la grosse tente pour 3 jours, mais pour 3 ou 4 semaines au bord de la mer, ou d'un lac, ou pas loin d'une piscine. La table de camping, c'est lui qui l'avait fabriquée : grand modèle, 6 places
Pour emmener tout le matériel, il a fallu une remorque : c'était une mono-roue accrochée au pare-choc de la Frégate (les voitures d'aujourd'hui n'ont même plus de pare-choc).
Mais la remorque est devenue trop petite. Il s'est remis à couper des morceaux de ferraille, à percer, visser, boulonner et la remorque est devenue une deux roues, toujours dans la cuisine "atelier". La première année la boule s'était dévissée sur les routes sinueuses du Gers, mais ça s'est arrangé.

Plus tard il a fabriqué des mathématiques, il a assemblé des formules, c'était compliqué, je n'ai pas tout compris. Je crois qu'il n'aurait peut être pas pu faire ses mathématiques si en même temps, parallèlement il n'avait pas fait des choses avec ses mains. Il avait besoin d'être ouvrier avec ses mains et il respectait ceux qui travaillent avec leurs mains. Ses bricolages avec des vis et des boulons, je sais d'où ça vient : nous avons toujours son mécano, celui qu'il avait étant enfant.

Je n'oublie pas que mon grand père était tisserand. Il avait chez lui deux métiers à tisser qui faisait du vacarme de 6 heures du matin à 6 heures du soir, avec une pause à midi. Ici, à Châtonnay, il y avait beaucoup d'ateliers avec un, ou deux ou trois métiers à tisser, d'ailleurs la rue principale s'appelle la rue des tisserands.
Ma grand mère était couturière, elle cousait des gants toute la journée, elle était gantière. À Châtonnay, je ne connais pas de rue des gantières comme il y en a dans certains villages alentours.

Mais quand je parle des mains, je pense à ma Maman, à ma soeur, qui sont pianistes.
Ils ont fait de nombreux voyages dans la France entière pour aller voir le plus grand pianiste, Sviatoslav Richter, je vous le recommande. Nous, les enfants, on l'appelait "pichtef", car vous savez, les russes ont une drôle d'écriture.
Richter faisait des concerts en France, et ils allaient le voir tous les ans, je me souviens être allé une fois ainsi à Vaison la Romaine, avec la caravane accrochée à la R16.

Il y a trente ans et un peu plus, mon papa est devenu Papi Marcel.
Il était très content d'avoir des petits enfants : Sébastien, Mathieu, Jonathan, Yves, Etienne, Sylvain, Delphine.
Il a toujours essayé de les aider, malgré l'éloignement puisque moi j'habite dans les Vosges et mon frère habite à Nantes. Il venait nous voir et fêter les anniversaires.

Il a été très content d'avoir des arrières petits enfants : Orion, Arthur, Manon qui est née en janvier.
Nous avons de belles photos de lui avec Manon dans les bras, cet hiver dans la chambre d'hopital.
Il savait prendre et tenir un bébé dans les bras et les bébés le sentaient tout de suite.

Au printemps prochain Manon va avoir un petit frère ou une petite soeur, je ne sais pas ...

Voilà, la vie continue.

Michel BRISSAUD

 

 

Marcel Brissaud a été dès l'origine un élément déterminant de l'histoire de notre équipe de recherche.
Au début des années 60, alors qu'il était en poste à Macon, il avait décidé de reprendre des études universitaires. C'est ainsi qu'il est entré dans une petite équipe de quelques chercheurs dirigée par Robert Féron, statisticien et lui-même ancien élève de Robert Fortet qui était alors un des quelques « mathématiciens appliqués » les plus réputés en France, et membre correspondant de l'Académie des Sciences.
La petite équipe s'est progressivement renforcée au cours des années 60 par l'arrivée de plusieurs de ceux qui sont ici présents, jusqu'à devenir une équipe « labellisée » comme on dirait maintenant, puis reconnue par le CNRS en 1976.
Le moins qu'on puisse dire est que Marcel Brissaud, parce qu'il était proche de nous, par sa disponibilité, par la clarté de ses exposés et parce qu'il fourmillait d'idées, est rapidement devenu la cheville ouvrière de notre petit groupe, et c'est tout naturellement, et pour traduire le respect et l'admiration que nous avions pour lui, que nous avons pris l'habitude de l'appeler « chef » introduisant ainsi dans le milieu universitaire une tradition plutôt en vigueur dans d'autres secteurs du monde du travail !
Au fil de l'évolution de l'équipe, il est toujours resté très présent, tant sur le plan scientifique que sur le plan humain. Tranchant avec le comportement de beaucoup de ses collègues universitaires, il était ouvert à la discussion avec les plus jeunes que nous étions, et il a su nous inculquer le gout de la recherche par ses conseils toujours avisés, aussi bien sur le plan scientifique que sur les aspects liés au déroulement des carrières. Ses conseils et son soutien leur ont toujours été précieux.
Nous lui devons tout particulièrement le développement de la prétopologie dont beaucoup ont fait un thème de recherche privilégié.
C'est au cours d'un séminaire de DEA qu'il anima en 1974-1975 qu'il nous fit une présentation de cet outil qui avait été évoqué par Fréchet dans les années 20 et épisodiquement repris par certains auteurs, en particulier par Appert, Ky Fan et Cèch.
Dans le domaine scientifique, Marcel Brissaud avait un attrait particulier pour les sciences sociales, considérées alors par la plupart des mathématiciens comme une parente pauvre, en comparaison avec les sciences physique entre autres, et juste bonnes à se satisfaire de quelque miettes comme par exemple d'un peu de statistique élémentaire, voire d'un peu de théorie des graphes, au besoin !
Une des préoccupations de Marcel Brissaud était, plutôt que d'utiliser tant bien que mal à la résolution de problèmes de sciences sociales, des outils mathématiques conçus pour de toutes autres applications, de développer des outils mathématiques spécifiques pour ces sciences dites « molles » avec un certain dédain.
C'est pourquoi Marcel avait développé la prétopologie très au-delà de ce qui avait été fait jusqu'alors et qui était resté confidentiel, montrant en particulier que les habituels concepts de connexité, de compacité, de continuité, de limite, bien connus en topologie, prenaient dans le contexte prétopologique des caractéristiques tout à fait étonnantes et insoupçonnées. Ainsi il nous a clairement montré une voie que nous avons essayé de développer par la suite : adapter les outils aux problèmes et non pas l'inverse.
Par la suite, ses travaux en prétopologie ont été nombreux et, à beaucoup d'entre nous, il a donné ici l'impulsion qui nous a conduits à notre tour à publier dans ce domaine.

Mais il ne s'est pas contenté de développer les concepts mathématiques de la prétopologie, il a également appliqué la démarche prétopologique à l'analyse de problèmes revendiqués par l'économie, notamment en produisant des résultats tout à fait innovants et originaux à propos de l'agrégation des préférences ainsi qu'une analyse originale de l'approche « à la Arrow » des phénomènes décision.

Lorsqu'il a quitté ses fonctions à l'université « l'heure officielle » de la retraite ayant sonné, il a encore intensifié son activité de recherche, pour son plaisir je crois bien, mais aussi bien sûr pour le nôtre.
En premier lieu, il a été la cheville ouvrière de la publication du «ZT.  BeLMANDT », acronyme constitué des initiales des noms de l'équipe, et qui rassemble les fondements de la prétopologie, et dont une traduction en anglais vient de voir le jour cette année.
Par ailleurs au cours de plusieurs séances de séminaire il nous a ainsi présenté entre autres, une remarquable théorie des espaces prétopologiques généralisés, et une synthèse de ses travaux sur la modélisation et l'agrégation des préférences.
Il savait aussi, en toute modestie, rendre hommage à ses maîtres : c'est ainsi qu'il déploya une énergie considérable à rassembler, rédiger et mettre en forme des notes de travail inédites de Robert Fortet, relatives aux processus aléatoires ; qui paraitront au titre de « mélanges en hommage à Robert Fortet »
Ceci n'est évidemment qu'un bref aperçu de l'œuvre de Marcel Brissaud qui a aussi abordé des domaines aussi variés que l'intégration des multialéatoires, l'analyse factorielle des données à l'époque de sa naissance, ....

Le plus remarquable est que, parallèlement à cette activité scientifique intense, Marcel Brissaud a toujours été à l'écoute de ses proches, attentif à leurs problèmes et toujours prêt à leur apporter son aide.
Sa disparition est une perte pour les mathématiques françaises mais, pour nous qui avons été ses disciples, qui avons travaillé avec lui et bénéficié de son soutien et qui l'avons quotidiennement côtoyé, c'est également un grand vide affectif.
Nous assurons sa famille de toute notre sympathie et de notre soutien moral en lui présentant nos plus sincères condoléances.

Chef, nous ne t'oublierons pas, tu resteras toujours présent dans notre esprit.

Jean Paul AURAY, ancien DR CNRS
Gérard DURU,  ancien DR CNRS
Michel LAMURE, PR Université Lyon 1

 

Cher.e camarade,

Marcel Brissaud nous a quittés dans la nuit de samedi à dimanche. Hospitalisé depuis plusieurs mois, son état s'était dégradé ces derniers jours

Encore il y a quelques mois, responsable du secteur « retraites et retraités » du SNESUP, c'est un grave accident de santé qui l'avait contraint à ralentir une activité intense au service de tous. Je ne m'étendrai pas sur l'engagement militant exemplaire de Marcel, commencé lorsqu'il enseignait dans l'enseignement technique.

Son engagement l'aura amené à exercer la fonction de Secrétaire général adjoint du syndicat de 1977 à 1983, à un moment où la préparation de la loi Savary prenait une importance majeure dans l'enseignement supérieur. Il a fait avancer nos positions tant sur le secteur des formations que pour la formation des enseignants, lors de la création des IUFM notamment. Il fut aussi un universitaire dans tous les sens du terme.

En première ligne dans la lutte pour défendre notre système de retraite par répartition, il était toujours disponible aux sollicitations. Incollable sur les différents régimes de retraites, maîtrisant le code des pensions comme personne, il s'attachait toujours à faire comprendre ses subtilités et à éclairer sur les attaques du gouvernement.

Sa gentillesse, sa générosité, sa voix chaleureuse aux accents des canuts nous manquera.

Ses obsèques auront lieu dans l'Isère, à Châtonnay (38440). Le SNESUP y sera présent, au plus haut niveau, pour rendre un dernier hommage au militant, au camarade et à l'ami qu'il fut pour nous.

Je présente mes plus sincères condoléances à sa famille, ainsi qu'à ses proches, et les assure du soutien du SNESUP.

Stéphane TASSEL
Secrétaire Général du SNESUP-FSU

Marcel Brissaud, militant communiste, mathématicien, grande figure du syndicalisme universitaire, est décédé lundi à l'âge de quatre-vingt-trois ans. Ses obsèques auront lieu jeudi 20 octobre à 11 h 30 dans son village de Châtonnay, près de Bourgoin (Isère). Il n'aimait pas parler de lui et ne cessait de préférer le « nous » au « je », qualité devenue rare. Qui savait à l'université de Lyon et au SNESUP, dont il fut de longues années un dirigeant, que sa carrière avait débuté comme professeur dans l'enseignement technique à Mâcon où il faut le secrétaire apprécié de l'union locale CGT et un militant en
vue du PCF ? Qui savait, dans le monde syndical, que ses travaux en mathématiques étaient largement reconnus par ses pairs en France et à l'étranger ? Qui savait qu'il était un mélomane averti ? Je l'ai connu à la fin des années 1960, quand il a fallu remettre le SNESUP sur ses rails revendicatifs. Dès lors, nous avons travaillé ensemble pendant de longues années dans la direction nationale de ce syndicat. Il prit une part importante à la création de la FSU en 1993-1994. Après son départ en retraite, il anima de belle manière l'action de son syndicat pour les retraités et milita activement à la Fédération générale des retraités. Il était unanimement apprécié et respecté pour sa compétence, sa sûreté de jugement, sa pondération -tout en sachant s'enflammer s'il le fallait-, ses qualités d'écoute, sa modestie. Son parcours fut celui d'un humaniste, d'un intellectuel militant fidèle jusqu'au bout à l'engagement progressiste de sa jeunesse.

Daniel MONTEUX

Ancien secrétaire général du SNESUP

Paru dans l'Humanité du 19 octobre 2011

J'ai plus que cotoyé Marcel, j'ai eu des échanges avec lui sur beaucoup de sujets, mathématiques, syndicaux, politiques. Nous ne nous voyions pas souvent, mais j'avais l'impression d'être en contact permanent avec lui. En particulier dans les derniers temps, sa vigilance et sa pugnacité sur la question des retraites faisait chaud au coeur. C'est une grande perte à tous égards, et il reste comme un grand exemple.

...Oui, dans l'hommage à Marcel il ne faudra pas omettre son oeuvre mathématique. Ni, bien sûr, ce qu'il ne livrait que sollicité, l'expérience précieuse qu'il avait dans le parti des luttes et des hommes

Jean-Pierre KAHANE

 

Ancien secrétaire général du SNESUP-FSU

J'éprouve une peine infinie suite à l'annonce du décès de Marcel Brissaud, et en même temps un fort sentiment de gratitude et de respect pour l'homme et le camarade qu'il était. Je me souviens de nos premières rencontres, dans ces années d'après 1968 au cours desquelles il nous fallait reconstruire un syndicalisme de lutte, unitaire et rassembleur : à Lyon il avait su donner toute sa force à notre mouvement, cela avec fermeté, bonhomie, cordialité. Venu du mouvement ouvrier révolutionnaire, il avait su mettre son expérience, sa disponibilité et son désintéressement absolu au service des luttes collectives dans l'enseignement universitaire sans jamais perdre de vue l'horizon d'ensemble, celui de l'émancipation humaine qui est comme notre raison d'être : je dis cela sans grandiloquence aucune, ce qu'il aurait trouvé superflu, mais parce que telle était la raison vraie de ses engagements politiques et syndicaux. Un jour de discussion à bâtons rompus, il m'avait énoncé cela sans apprêt. Il accéda à des responsabiltés nationales à la fin des années 1970 mais ne perdit jamais le contact avec tout(e) un(e) chacun(e). Il sut mettre à profit ses capacités de négociateur intelligent pour favoriser l'unification des points de vue entre enseignants de diverses origines et formations, ce qui n'avait rien d'évident, convenons-en ! Analyste subtil, peut-être parce qu'il était un mathématicien très attentif à confronter son savoir à l'élucidation des choses ordinaires, il avait le souci d'analyser les situations objectives (la "rémunération" et ses structures fondatrices, les conditions de travail, les objectifs potentiels des luttes, réels comme imaginables, le "contexte" des rapports de forces, le poids des traditions, y compris de "capitulation", ... etc.); intransigeant avec la vérité des faits sur lesquels il convenait de se caler pour avancer des solutions justes et ajustées, il avait en outre cette faculté d'être toujours convaincant et de n'oublier personne en route, sans pour autant devenir la dupe des marioles. Retraité comme lui, je lisais de A jusqu'à Z, les formidables bulletins qu'il rédigeait, m'en remettant à lui pour trouver l'argument convaincant, dégager le possible compromis qui permettrait de rassembler les collègues, retraités mais actifs, comme il l'était lui-même en donnant à tous l'envie de l'être autant que lui : il possédait cette "science" particulière qui consiste à aider chacun à penser mieux, à penser juste, à ne pas débrayer. Un vrai pédagogue, qui avait en outre la finesse de pouvoir amuser la galerie !
Celui que ses proches, ses camarades et ses amis, ont perdu, était vraiment un type remarquable, l'un de celles et ceux qui nous ont aidés à devenir ce que nous essayons d'être. C'est avec une grande émotion et une grande bouffée d'amitié fraternelle que je salue la mémoire de Marcel, mon aîné de peu d'années et l'un(e) de ceux que celles et ceux de sa génération n'oublieront pas, leur fin de vie durant. 

Claude MAZAURIC

Ancien secrétaire général du SNESUP

Membre du bureau national du SNESUP (FEN puis FS)

Je me joins à l'hommage du BN à Marcel dont j'ai apprécié, plus particulièrement de 1975 à 1977, les rares qualités humaines, la profonde connaissance des problèmes
rencontrés par les collègues,la parfaite connaissance des dossiers , sans oublier la passion pour la musique classique . Il avait apporté dans le monde universitaire quelque
chose de la culture du mouvement ouvrier français, qu'il connaissait bien: c'était un plaisir rare et parfois dépaysant de discuter avec lui. Sa lettre aux retraités demeurera un
modèle : elle est pleine d''informations et, sans verbiage inutile ou trop technique, va droit au but. Marcel nous manquera.

Alain ROUX 

Ancien secrétaire général du SNESUP-FSU

 

La disparition de Marcel Brissaud m'a bouleversé comme celle d'un membre de ma famille. La dernière fois que je l'ai vu, c'était au congrès de la Fédération générale des retraités de la Fonction Publique (FGR-FP) à Pau en juin 2010. Premier membre de la FSU élu à la commission exécutive de cette Fédération, en raison de l'apport irremplaçable de sa connaissance encyclopédique des dossiers, de sa chaleur humaine, de son esprit d'ouverture et son exceptionnelle capacité de synthèse, il avait reçu une ovation debout pour son intervention au Congrès, évènement habituel qui s'était déjà produit lors des Congrès précédents de la FSU et du SNESUP. Je me souviens des repas alors pris avec lui, et de son témoignage passionné et passionnant, évoquant toutes les facettes de sa personnalité : son action infatigable bien sûr sur les retraites et ses très nombreuses interventions pour résoudre de multiples cas personnels, son engagement communiste de toujours et son souvenir ému de Waldeck-Rochet, sa tendresse pour sa famille et notamment son épouse, sa passion pour la musique et en particulier les interprétations au piano de Richter, ses travaux de pionnier en mathématiques appliquées en prétopologie et en modélisation en sciences sociales lui valant le respect des plus grands maîtres, et bien sûr ses activités enseignantes dans le technique puis le supérieur, passant alors du syndicalisme CGT à celui du SNESUP.
Au début de sa longue maladie, il y a un an, il a tenu pendant des mois à poursuivre son activité syndicale, utilisant son ordinateur sur son lit d'hôpital, continuant à écrire pour les lettres aux retraités. Il ne s'est interrompu que quand il n'avait plus de forces. La seule somme de ses interventions sur les retraites et pour les retraités, avec deux mémentos, de multiples lettres ou articles et des démarches démêlant des situations qu'il était pratiquement le seul à maîtriser, suffirait à le considérer comme un monument de notre syndicat. Mais n'oublions pas, pour la période précédant et suivant sa retraite, son pilotage pendant plus de dix ans du dossier formation des maîtres, ses interventions convaincantes auprès des collègues comme des syndicats partenaires sur l'exigence d'un « biseau » conjuguant formations disciplinaire et pédagogique, son rôle moteur au sein de la commission Bancel et la création des IUFM.
Bien évidemment, mes souvenirs personnels les plus riches sont nos six années de travail en commun au secrétariat général du SNESUP de 1977 à 1983. Nous avions été choisis, je pense, pour former un tandem de personnalités complémentaires voire opposées : Marcel étant plus posé et plus expérimenté, moi peut être plus impulsif voire fougueux. Tout de suite, ce couple a fonctionné sans aucun accroc. Je crois pouvoir dire que, dans mes rapports de travail, je n'ai jamais eu une telle complicité que celle que j'ai eue immédiatement avec lui. J'évoque simplement quelques marques de cette complicité. Pratiquement le lendemain de notre élection, en juin 1977, la Ministre de l'époque, A. Saunier-Seité, tente un coup de force en organisant la désignation par les élus de ce qui jouait alors le rôle du CNU d'un Comité technique paritaire, totalement dérogatoire. Je discute à peine quelques minutes avec Marcel, et nous proposons au BN convoqué d'urgence d'appeler nos élus boycotter cette parodie de vote, pour « dénoncer la mascarade » : après un moment de surprise et l'expression de réserves sur les problèmes que pose l'attitude de la chaise vide, la décision de boycott est adoptée ; elle aura suffisamment de résonnance pour aboutir quelques années plus tard à l'élection d'un véritable CTP. Même accord immédiat quand il s'est agi de dénoncer la bien nommée loi Sauvage en juillet 1980, prévoyant notamment des modifications parfaitement réactionnaires de la composition des conseils d'université. Aussitôt, nous tombons d'accord pour proposer d'appeler les élus dans les conseils et y compris les Présidents à refuser d'appliquer la loi et donc à procéder à l'élection des nouveaux conseils prévus par la loi. Cet appel assez inhabituel à la désobéissance sera également adopté et permettra une résistance efficace qui tiendra tant bien que mal jusqu'en mai 1981, date de l'élection comme Président de la République de François Mitterrand, dont une des premières décisions sera l'abrogation de la loi. Plus dure sera la satisfaction d'autres revendications, et notamment celle de la titularisation des assistants. Là encore, malgré les réticences de ceux qui hésitaient à des actions face à un gouvernement d'union de la gauche, nous tombons sans même l'ombre d'une discussion sur la nécessité d'un mouvement d'envergure, dont deux grèves en novembre 1982 puis janvier 1983, pour obtenir enfin satisfaction en avril 1983.
Je crois important de rappeler l'énorme élan que Marcel a su donner à la réflexion syndicale, au moment où le SNESUP avançait des propositions de transformations profondes de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche dans le cadre de la préparation de la loi Savary. Relisons les actes du débat tenu au PLM Saint Jacques en mars 1983 et en particulier les propositions dues essentiellement à Marcel sur les formations supérieures, l'exigence de réformes de tout le post bac en liaison avec des changements en amont dans le second degré, la mise en œuvre de pédagogies différenciées prenant en compte la diversité des publics. Toutes ces réflexions me semblent encore totalement d'actualité, et témoignent de l'importance de l'héritage que Marcel nous lègue.
Je salue la mémoire d'un syndicaliste et d'un universitaire hors pair, d'un humaniste à la fois intransigeant et chaleureux, d'un ami très cher.

 

Pierre DUHARCOURT

Ancien secrétaire général du SNESUP-FSU

Membre du BN

 

 

Le départ de Marcel crée un immense vide.

Bien sûr, il y a tout ce que mes camarades ont pu dire sur le militant  exemplaire et emblématique du SNESUP, et à quoi je m'associe  entièrement. Mais, pour moi, Marcel, c'était (aussi) autre chose et  (encore) mieux.
Dans un milieu où la modestie n'est pas la vertu dominante, Marcel avait  l'intelligence supérieure de prendre le risque de se faire sous-estimer  par l'adversaire. Avec ses faux airs de paysan du Danube, il savait à la  fois déstabiliser les réactionnaires et rassurer les proches auxquels il  proposait un accès facile aux analyses les plus fines. Et puis, il avait  une manière d'articuler sa pensée qui n'appartenait qu'à lui : il  partait de préférence d'un détail d'observation, dont le rapport avec le  sujet général était loin d'être évident, pour dérouler un raisonnement  qui manifestait au bout du compte à quel point une analyse critique  globale pouvait être contenue dans de petits machins qui auraient paru  secondaires à tout autre que lui. Combien de fois ai-je été intrigué par  ces itinéraires qui me paraissaient étranges, alors qu'ils empruntaient  les parcours parfois sinueux de la didactique!

Combien de fois me  suis-je reproché a posteriori d'avoir été irrité par ces détours  apparents, alors que j'avais appris quelque chose qui semblait ne pas  m'avoir été enseigné ! Ce talent-là, Marcel, à mes yeux, était le seul  que j'aie connu à le posséder. Il l'exerçait avec la discrétion  souriante et la bonhomie tranquille dont il accompagnait l'énorme  travail qu'il accomplissait. En cela, il est vraiment irremplaçable.

Jean-François TOURNADRE

Ancien secrétaire général du SNESUP-FSU

 

Cela faisait longtemps que je n'avais pas revu Marcel Brissaud et c'est, essentiellement, par le biais du bulletin du SNESUP que je continuais à suivre son engagement. Cet engagement lui était chevillé au corps et jusqu'au bout il aura porté haut la défense de l'enseignement supérieur et de ses personnels dans une perspective de transformation radicale de la société et de ses rapports sociaux. Quand je l'ai connu, au milieu des années 1970 ce qui m'avait frappé alors c'était la profondeur de son analyse, fruit d'un long passé syndical et d'expériences diverses en particulier dans le monde ouvrier. Au-delà de ses analyses lucides, sans concessions ce qui était remarquable c'était sa combativité. Marcel se battait toujours. Il paraissait indestructible. Sa douloureuse maladie aura eu raison de lui. Marcel reste un exemple de non acceptation, de non renoncement et en cela il survit. Au-delà du syndicalisme, Marcel portait, je m'en souviens, une attention particulière aux recherches menées avec les Hospices de Lyon, mathématiques appliquées je crois et malgré ses lourdes responsabilités il était resté un chercheur. Marcel était aussi un homme avec lequel il faisait bon partager et je pense à la douleur de ses proches auxquels j'adresse mes plus vives condoléances.
Jacques DUVEAU
Ancien secrétaire général du SNESUP

 

A cette biographie sommaire, je souhaite ajouter que, bien avant de  mettre en place le secteur " retraites", Marcel fut secrétaire  général adjoint du syndicat (de 1977 à 1983), avec Pierre DUHARCOURT  comme SG,  puis il fut l'artisan de la "formation des maitres", de toutes les  discussions avec le ministère sur la mise en place et le suivi des
iufm.
Le syndicat perd un militant hors pair, et beaucoup d'anciens comme  Pierre, Jean Biston ou moi, nous perdons un ami.
Pierre étant hospitalisé et opéré demain, à son grand regret il ne  pourra se rendre aux obsèques. J'essaierai dans toute la mesure du  possible de m'y rendre : cela dépendra de la situation de Pierre.
Amicalement.

Nicole FIORI

Ancienne secrétaire générale du SNESUP-FSU

Un message arrive. D'un seul coup on reste figé.

Marcel est mort ... C'est peu dire la tristesse qui vous envahit, la peine que l'on ressent à la disparition d'un frère, d'un camarade.

Marcel, c'était la constance, la fidélité dans ses amitiés et ses convictions.

C'était aussi un travailleur acharné, toujours à la recherche de précision dans son action au Snesup.

Droiture et fidélité, ces mots lui conviennent si bien.

Toute sa vie aura été marquée par son engagement sans faille dans la lutte syndicale. Dans l'industrie, d'abord, puis au Snesup et à la FGR où il assumera à chaque fois d'importantes responsabilités.

Disponible, il était toujours de bon conseil.

Marcel est et restera un exemlpe pour nous tous, anciens et jeunes qui doivent affronter les combats actuels et à venir.

Nous tenons à assurer son épouse, ses enfants et petits enfants de nos sentiments les plus fraternels.

Claude LÉCAILLE

Ancien secrétaire général du SNESUP

 

Marcel est parti, on se sent comme orphelins, accablés par la nouvelle, même si on pressentait cette issue...
C'était un sacré militant et responsable syndical, modeste et chaleureux, toujours à l'écoute des collègues et des syndiqués, toujours disponible pour expliquer et informer, et d'une ténacité sans pareille dans l'action syndicale.
Je me rappelle en particulier l'ampleur de son implication sur le dossier de la formation des maitres et bien sûr des retraites, mais aussi dans différents moments difficiles de la vie du syndicat.
Et je m'associe à ce qu'on déjà exprimé ici les camarades. Comme l'a écrit fort justement Jean-François, Marcel était un fin analyste qui cachait bien
son jeu ...

Je me souviens aussi de conversations amicales à l'occasion des Congrès où il me racontait son parcours militant depuis son adhésion au SNETP-CGT des LEP (CET) et l'expérience qu'il avait emmagasinée à cette occasion sur l'évolution du mouvement syndical. Il me parlait également de son activité scientifique, ou de sa passion pour la musique, avec des enregistrements pirates de concerts pour garder une trace de l'émotion du "live"...

Admiration et respect pour Marcel donc, tant pour le militant que pour l'homme, pour le camarade et pour l'ami. Son départ laisse un grand vide, mais il reste un exemple pour tous, une référence qui aide je crois le syndicat à favoriser l'émergence de nouveaux militants de sa trempe.

Merci à Jean de transmettre à sa famille l'expression de toute ma sympathie et de ma solidarité dans ce moment de douleur et de chagrin.

 

Jean-Claude GARRIC

Ancien secrétaire général du SNESUP-FSU

  

Comme toutes celles, tous ceux qui ont connu ou croisé Marcel Brissaud, j'ai été frappé par sa disparition. Ce qui me vient en mémoire c'est son activité militante qui aura toujours associé le contact direct en direction des personnels, et la connaissance précise, la mémoire quasi historique des dossiers. Au point que les responsables du Ministère reconnaissaient et redoutaient ses arguments. Au point que nombre de personnes dans l'université comme dans sa ville saluent l'efficacité de ses conseils. Ce qui me vient en mémoire c'est aussi cette disponibilité attentive, pour l'écoute, la réflexion, et tout autant ses fortes convictions, ses colères contre les injustices.
Je ne pourrais participer directement aux obsèques de notre camarade, à titre personnel et comme ancien secrétaire général du syndicat, je tiens à m'associer à l'hommage de la direction nationale du SNESUP, aux condoléances adressées à ses proches.

Maurice HÉRIN

Ancien secrétaire général du SNESUP-FSU

La disparition de Marcel Brissaud est une grande perte pour ses proches  et pour le SNESUP.
A côté de ses engagements les plus visibles dans les derniers temps  autour du secteur SDP et du secteur des retraités du SNESUP et de la  FSU, Marcel a porté très haut une conception du syndicalisme alliant  enracinement dans le métier, au plus près du plus grand nombre de  collègues, et volonté de transformations sociales. Bien sûr l'accent si reconnaissable de sa voix, si souvent applaudie lors des congrès  manquera à tous, mais tout autant la fraternité posée comme principe de  convictions fermes où le courant de pensée "action syndicale" s'est  toujours trouvé impliqué.
Merci aux plus proches d'entre nous de sa famille de transmettre à tous  les siens mes profondes condoléances.


Jean FABBRI

Ancien secrétaire général du SNESUP-FSU

Membre du BN

Je voudrais ajouter une note au bel hommage -quoique je n'aime pas ce mot-  que rend ici Jean-François. Envers les minoritaires que nous étions, très
minoritaires à l'époque où Marcel était à la direction nationale, je ne me  souviens pas qu'il fut jamais hautain, dédaigneux, encore moins méprisant.
C'est une qualité indéniable. Son côté presque paternel, sans être  paternaliste, faisait le reste. Peu enclin à la polémique, nous ne pensions  pas pour autant qu'il faisait montre d'indifférence. Et puis, il témoignait  d'un certain sens de l'humour... ce qui est loin d'être superflu dans les  relations militantes !
Pour tout cela, pour son engagement syndicaliste, je salue Marcel Brissaud.

Jean MALIFAUD

 

... Chacun sait bien sûr le rôle qu'il a joué si longtemps comme responsable  du secteur retraités, mais il a occupé beaucoup plus généralement une
place très importante dans le mouvement syndical.

Les combats menés en commun, le travail étroit ensemble sur tant de  dossiers: au delà du militant admirable qui a profondément marqué le  SNESUP, nous sommes beaucoup au secteur SDP à avoir mesuré ses qualités  humaines, son sens de l'amitié, son énergie communicative, son attention  à chaque personne lui soumettant une difficulté grande ou petite.

Noël BERNARD

 

La nouvelle du décès de Marcel me touche et m'attriste profondément.
J'ai partagé avec lui de nombreuses années au bureau et au secrétariat national avec quelques batailles mémorables, où ses connaissances, sa capacité d'analyse la sûreté de son jugement, son calme étaient vivement appréciés. Le tout avec bonhommie, une grande modestie, une écoute attentive, beaucoup de chaleur, un attachement à ses convictions militantes, sans étroitesse.
J'avais une grande confiance dans ses jugements (une approche semblable des situations due à une origine commune dans l'enseignement technique ?). Pas seulement.
Je lisais depuis 10 ans (le temps où l'on pouvait prendre la retraite à 60 ans, auquel il faudra bien revenir)) avec un grand intérêt ses bulletins pour les retraités.
Nous perdons beaucoup.
Je ne pourrai pas être aux obsèques dans l'Isère (je suis à Strasbourg pour une conférence publique) et je le regrette.
Je vous prie de transmettre mes amitiés attristées à sa famille et à ses proches.

Michel VERDAGUER

ancien secrétaire national du Snesup

 

J'ai le souvenir de Marcel chaleureux, sachant faire plaisir par de petits gestes. Je me souviens de la boite à musique qu'il avait offerte lors de la naissance de notre fille, et que j'ai retrouvée lors de la naissance de notre petit fils.
J'ai le souvenir de Marcel, laissant de côté le travail syndical pour aller, avec sa femme Christiane, écouter Richter aux quatre coins de la France.
J'ai le souvenir de Marcel, évoquant enfants et petits-enfants
J'ai le souvenir de l'universitaire qui n'avait pas accepté de se prêter à l'exercice de soutenance du doctorat d'état, mais qui nous - Gérard et moi - a remis un volume de son travail sur la pré-topologie, dont il était un des pères. Il nous tenait toujours au courant des publications qu'il coordonnait.
Et bien sûr, j'ai le souvenir du militant qui était secrétaire général adjoint du SNESUP quand je suis devenue membre du secrétariat. Les combats nous ont liés. Il s'est considérablement engagé pour la démocratisation de l'enseignement supérieur, pour une véritable formation des enseignants. Son travail sur les retraites est incommensurable. Un des derniers mels que j'ai eu de lui concernait mon propre cas.
Je ne peux non plus oublier l'échange complice qu'il a eu avec moi, lorsque je suis devenue secrétaire générale adjointe.

Pour moi, pour les syndicalistes, c'est une grande perte. Nous ne saurons jamais assez remercier Marcel pour tout ce qu'il a été et a fait.

Je suis de tout cœur avec sa famille en ce moment.

Michelle LAUTON

Chères toutes et tous , vous dire la peine que je ressens à cette nouvelle est impossible ; elle se fond avec celle de toutes celles et ceux qui ont connu Marcel ; et toutes et tous convergent pour souligner le militant d'exception qu'il était ; exceptionnel par son humanité , sa finesse d'analyse et sa profonde modestie , ce qui par les temps qui courent est une rareté ; avant toute chose, si je veux parler de son engagement , car Marcel avait bien d'autres dimensions et sa stature comme scientifique sera évoquée par d'autres qui le feront bien mieux , avant tout , Marcel fut pour moi un de ces exemples de communiste qui vous marquent pour le restant de votre vie . On se demande beaucoup au PCF comment nommer le projet de société auquel nous voudrions contribuer à faire advenir ; j'aimerais que cette société, quel que soit son nom, emprunte beaucoup à Marcel .
J'ai eu la grande chance de pouvoir échanger avec lui ; c'est une façon de parler car je n'avais pas grand-chose à lui apporter ; en revanche , ce qu'il m'a donné à plusieurs reprises ne tient pas en quelques lignes et d'ailleurs elles seraient très en deçà du trésor politique que ces occasions constituèrent ; de l'histoire du PCF - la vraie , pas celle qu'on écrit en lissant les choses - il connaissait tout en détail ; relativement aux questions de l'union des forces qui se situent à gauche de l'échiquier politique , il me fit découvrir des aspects que je n'aurais jamais pu soupçonner ; aux doutes qui pouvaient à l'occasion s'emparer de moi , il apporta des réponses qui, invariablement, montraient ce que Marcel comprenait par perspective historique . On n'était plus le même après avoir parlé avec lui . Encore fallait-il parler avec lui ; il était d'abord facile mais j'ai cru devoir comprendre qu'il n'accordait pas ce genre d'entretien si facilement .
Je ne peux pas dire à quel point ma propre peine se double d'une immense émotion d'avoir été de ceux à qui Marcel , pour dire les choses rapidement- faisait confiance ; être digne de cela a été et reste pour moi une OBLIGATION.
Que dire d'autre ? On essaie vainement de retenir le temps ; Marcel est parti ; essayons de nous montrer à la hauteur de ce qu'il fut . Essayons de faire en sorte que son passage soit indélébile .
A ses proches , dans la souffrance , j'adresse mes sentiments les plus respectueusement affectueux .

Olivier GEBUHRER  

Marcel Brissaud nous a quitté à la suite d'une terrible maladie ; immense est la peine de toutes celles et ceux qui l'ont connu et approché dans les innombrables occasions où les luttes sociales et les batailles politiques en donnaient la possibilité. Beaucoup d'entre nous , universitaires , ne sauraient évoquer leur dette à l'égard de celui qui fut un militant communiste hors du commun sans la rabougrir . Investi d'abord dans l'activité syndicale où il fut à la fois un dirigeant de premier plan et un orfèvre en matière de cahiers des charges pour tout gouvernement prétendant situer ses choix à gauche , Marcel avait d'innombrables facettes dont une activité scientifique ample. Il était de tous les fronts . Mais pour toutes celles et ceux qui aujourd'hui le pleurent c'est cette chaleur , cette humanité , cette attention portée à chacune et chacun associée à une vision dont le détail constitue une œuvre qu'ils retiennent d'abord . Marcel était un aimant en tous les sens du termes .Marcel était une force à lui seul ; on ne sortait pas indemne d'une conversation avec lui . Exigeant quant à la qualité des engagements politiques, sur la brèche , intransigeant mais jamais cassant , d'une totale modestie , on ne l'a jamais trouvé en état de renoncement ; son activité portait l'espoir à tout moment .
Il arrive au PCF que l'on se demande comment nommer le projet de société auquel nous voudrions contribuer à l'avènement ; travaillons à ce qu'elle emprunte beaucoup à sa figure .
Marcel nous quitte ; essayons de nous montrer à la hauteur de ce qu'il fut ; faisons en sorte que son passage soit indélébile .
Olivier GEBUHRER 
Responsable Commission Nationale ESR du PCF 

Texte envoyé pour publication dans l'Humanité

Recruté dans l'Enseignement supérieur à l'âge de 25 ans à l'automne 1971, j'ai adhéré au SNESUP et me suis assez rapidement investi dans ses instances nationales encore marquées par l'effervescence issue de Mai - Juin 1968. C'est un peu plus tard, au cours des années 70-80, que mon attention a été attirée par Marcel et que sa personnalité n'a cessé de m'interpeler. En effet, contrairement à certains militants qui monopolisaient la parole, il parlait moins longtemps, mais faisait passer nettement plus de sens, qui plus est, dans un langage accessible, avec un humour bien à lui et sans nulle aigreur. Son propos laissait entrevoir qu'il avait défriché des terrains peu connus, qu'il avait pris soin d'y trouver des pièces à conviction, et il nous offrait de partager une réflexion hors des sentiers battus. En exprimant des nuances, il invitait non à une position médiane, mais à une prise en charge de la complexité, avec force métaphores et anecdotes pour mieux se faire comprendre.
Lors des réunions du syndicat, Marcel avait coutume de surgir sur l'estrade et de brosser un tableau saisissant sur le sujet en cause, notamment lorsque le débat devenait schématique, tournait en rond ou n'éclairait que des impasses. Je n'oublierai pas sa gestuelle, ses intonations et son accent, son port modeste contrastant avec sa verve passionnée. Sa dégaine me faisait penser à celle de monstres sacrés du cinéma, avec le va-et-vient des lunettes haut perchées ou devant les yeux, ce mélange d'élégance et de simplicité.
J'ai eu la chance de vivre Marcel lors de réunions scientifiques, de défendre (au CSCU devenu CNU) des dossiers de collègues travaillant avec lui. Je pense avec émotion au temps qu'il a passé sur mes travaux pour les héberger dans un album au début des années 2000, à son aventure de pionnier de la Pré-Topologie que d'aucuns regardaient d'un air condescendant parce que ce travail ne se calait pas sur leur conformisme scientifique. Quant à son implication dans l'enseignement, elle tranchait par son attachement affectif à conduire les jeunes à la réussite, notamment ceux de milieux défavorisés, en y passant tout le temps nécessaire. Mon actuel projet de mise en place dans la Licence Sciences de l'Ingénieur (L1-L2) d'un parcours alternatif dédié aux bacheliers technologiques m'a de toute évidence été inspiré par l'acte de foi de longue date de Marcel sur le potentiel de ces bacheliers. La démarche consiste à partir du bagage technologique et des éléments de réussite de ces jeunes, et non de ne les définir que par leurs " lacunes ". Je suis redevable à Marcel de cette vision d'une « démocratisation » qui ne soit pas qu'un slogan, pour l'accès et la réussite aux études de ces milliers de jeunes, dont trop de collègues disent que selon eux, « ils n'ont pas leur place à l'Université ».
Mais heureusement, nous n'avons pas parlé avec Marcel que du travail et du syndicat. Nous avons évoqué pêle-mêle d'innombrables sujets : ma scolarité à l'École Centrale de Lyon (1967-1970) où il avait un bon copain partageant son engagement communiste, le mien aussi, et une façon d'être profondément humaine. Son propos qui revenait plus d'une fois sur l'engagement chrétien de tel ou tel ami, dans lequel, d'une certaine façon, il se reconnaissait. Encore un aspect qui me rapprochait aussi de lui. Un aspect qui ne s'accommodait pas d'une attitude complaisante, et qui pouvait passer par l'indignation et le courroux. Je n'ai jamais entendu Marcel dresser des murs entre les gens, mais plutôt inventer des chemins de rapprochements, s'intéresser aux différences, démystifier les " évidences ", ouvrir avec audace des portes. Loin de le camper dans un relativisme complaisant, cette démarche de curiosité et d'ouverture de Marcel allait de pair avec l'affirmation d'un engagement de longue date, mais sans cesse approfondi et innové à la faveur de l'expérience et de l'échange.
Voilà ce que je retiens de Marcel, et dont je compte porter témoignage au-delà du présent écrit.

 

Gérard LAUTON

Ingénieur École Centrale de Lyon, MCF honoraire à Paris XII (au SNESUP depuis 1971).

J'apprends avec beaucoup de peine le décès de Marcel. Je n'oublie pas d'abord qu'il a joué un rôle considérable pour assurer la fusion du SNPIUFM et du SNESUP, sur des bases de fond, que sa présence régulière pendant des années à toutes les assemblées générales du SNPEN puis du SNPIUFM avait préfiguré. Attentif à tous les arguments, toujours soucieux de rassembler au-delà des différences, capable de s'intéresser à des domaines fort éloignés de sa spécialité scientifique, il nous apparaissait comme le contraire de l'universitaire mandarin et satisfait de lui-même. Humain, fraternel, il a sûrement été un modèle de dirigeant syndical. Je n'oublie pas la part qu'il a prise à résoudre un problème corporatif où je me suis trouvé concerné, grâce à une ténacité jamais démentie, au moment de mon départ en retraite. Sa lettre aux retraités a démontré pendant des années son engagement désintéressé, son souci de précision et d'organisation, pour donner le sentiment aux retraités qu'ils étaient des syndiqués à part entière. C'est vraiment une grande figure du syndicalisme que nous perdons.
Ses qualités humaines y étaient aussi pour beaucoup, et je ne me souviens pas de l'avoir vu se mettre en colère, ni se livrer à une polémique vive, tout juste était-il en mesure de faire preuve de quelque critique toujours bienveillante ou amusée. Je suis de ceux qui auront beaucoup appris auprès de lui. Merci Marcel.

Pierre BOUTAN

Ainsi, je ne verrais plus Marcel dans les manifestations évoquant avec moi tel ou tel souvenir, tels ou tels débats, prompt à se mobiliser dès qu'il percevait une agression contre le service public de l'enseignement supérieur ou la formation des maîtres qui lui tenait tant à cœur...

Jean-Louis AUDUC

Je voudrais juste témoigner un tout petit peu de ce que fut pour moi Marcel Brissaud : un camarade d'une gentillesse et d'un dévouement extraordinaire, incollable sur les sujets dont il s'occupait (de mon temps, c'était la formation des maîtres).

Le syndicalisme perd un grand monsieur. Il a été au service des autres avant tout, et les hommes de cette trempe sont bien trop rares !

Merci Marcel.

 

Claude PLAN

La nouvelle du décès de Marcel Brissaud m'attriste. J'avais beaucoup de sympathie pour Marcel que j'ai cotoyé dans les années 1970, 1980 au Bureau national du Snesup. Il me reste notamment deux images. L'une concerne les interventions de Marcel dans les débats du Bureau. Des interventions simples mais pertinentes. L'autre c'est Marcel dans son bureau préparant son prochain article pour le bulletin avec des documents partout et notamment sur le sol et cependant toujours prêt à vous aider.
C'était pour moi jeune militant une référence syndicale et humaine.

Alain PORTRON
Ancien membre du Bureau national chargé avec J.C. Garric et A. Point du secteur IUT. 

Un petit témoignage pour un "grand bonhomme" :
A la même table lors du congrès du Snesup il y a quelques années à Créteil, c'est le souvenir lumineux d'une rencontre d'un "sacré personnage" comme on voudrait tous le devenir... Merci de ton exemple, Marcel !

Isabelle MAILLOCHON

J'ai eu le grand privilège et le plaisir de travailler avec Marcel au Snesup au moment de la création des IUFM. J'en garde un souvenir ému. C'était un syndicaliste exceptionnel dont la compétence et l'efficacité étaient reconnues par tous. Sa parfaite connaissance des dossiers universitaires et de l'histoire de l'Université en faisait "la mémoire du Snesup" ...mais aussi la "bête noire" des responsables des Ministères de l'enseignement supérieur !

Jean VALLADE

professeur honoraire à l'Université de Bourgogne

On savait Marcel malade, mais le temps passe comme s'il n'avait pas de prise sur la vie des uns et des autres.
J'ai rencontré Marcel lors de différents congrès du SNESup (depuis mai 1968), où son calme et sa rigueur de pensée faisait le respect de tous. J'ai beaucoup appris de lui dans ces interventions à la tribune qui allaient toujours au-delà de la simple polémique.

Mais j'ai surtout connu Marcel au sein de la commission Bancel qui devait rédiger le cahier des charges des IUFM.
Nous formions un petit groupe de syndiqués, mobilisés en continu. Les débats constructifs que Daniel Bancel a su animer, se poursuivaient entre nous après les séances.
Marcel était pour tous une référence et ses contributions faisaient autorité.
Comme mathématicien, il avait une bonne connaissance du fonctionnement des IREM qu'il soutenait avec conviction.
Le travail que nous avions mené avec Clause Comiti au sein de l'ARCUFEF (assemblée des responsables de centres universitaires de formation des enseignants et formateurs) a pu, grâce à Marcel, trouver un écho dans le rapport Bancel.
Nous avons participé largement à la rédaction des deux premiers chapitres sur les objectifs et les principes. Nous n'avons pas pu nous opposer au troisième chapitre sur le déroulement des études en IUFM, chasse gardée du Ministre Lionel Jospin, source, à mon avis, des difficultés que ces instituts ont par la suite rencontrées.

Depuis que nous sommes en retraite, Marcel nous a continuellement tenus informés de tous les détails des règlements si compliqués, de nombreux collègues en ont profité.
La lettre aux retraités continue, Pierre ayant pris le relais. Je l'appelais "la lettre de Marcel".

Michel HENRY

Même si je connaissais la gravité de sa maladie, c' est avec une grande  tristesse que j' apprends le décès de Marcel Brissaud.
Comme beaucoup de "vieux" militants du SNESup, je connaissais Marcel depuis  de nombreuses années, et c' est avec beaucoup de plaisir que je l'avais
retrouvé au congrès de la FGR - FP à Pau en Juin 2010 auquel il a participé  avec conviction et efficience, malgré un état de fatigue qui était sans  aucun doute la conséquence du début de sa maladie.

Je te prie de transmettre, Jean, mes sincères condoléances à sa famille.

Jean-Bernard BOURDET

C'est avec tristesse que j'apprends le décès de M. Brissaud, en 40 ans de syndicalisme (SNES et SNESUP) il a toujours été une référence pour nous.

Salut camarade.
Jean Paul DUPLAY

Ancien S1 S2, S3 du Snes, ancien secrétaire académique du Snesup Lyon
Formateur IREM, MAFPEN et IUFM de LYON

 

IL est habituel en pareil cas d'exprimer toute sa tristesse ..

Permettez moi d'exprimer quelques souvenirs ,un peu personnels ..

J'avais rencontré Marcel au congrès de Rouen, c'était au tout début des  années 70. J'étais alors un tout jeune assistant et c'était mon PREMIER congrès syndical snesup - j'avais vécu avant de nombreux congrès de l'UNEF  et UNEF Renouveau ...muscles.....

Tout de suite j'avais été impressionné par sa clarté de vue à démonter les  nombreux pièges et impasses ........et son courage d'exprimer toujours son  opinion même lorsque la salle était loin d'etre acquise ...au moment où notre syndicat traversait la période TRES difficiles des années post 1968 de  reconstruction à partir de rien ( ou presque )....

La montée vers un effectif syndical de pres de 10.000 adhérents sur un peu  plus 30.000 enseignants chercheurs fut accomplie en moins de 10 années ....et  nous nous rencontrâmes de très très nombreuses fois pendant ces dix années  ...pour accomplir cette tache ....

En mémoire je garderai de lui cette période de souvenirs qui me semble la  plus juste et la plus utile pour l'avenir ....

Serge MONCHAUD

C'est avec tristesse que j'apprends la nouvelle du décès de Marcel.
Il a été pour moi, pendant les années où j'ai participé à l'action  syndicale, un exemple de ce qu'était un militant syndical : dévoué,  ferme dans ses convictions, serein dans les discussions. Et chaque fois où nous avons eu quelques  désaccords, j'ai fini par constater qu'il avait raison.
Son retrait de l'action militante depuis plusieurs mois déjà se  faisait sentir, et les camarades qui ont repris la responsabilité du  collectif retraités se sont certainement rendu compte de la difficulté à le remplacer.
Il manquera au syndicat, à ses amis, et à sa famille.

Marc ROGALSKI

 

 

Ma tristesse est profonde, comme celle de tous ceux qui ont eu l'occasion de partager un temps les combats de Marcel. Nous avons été ensemble pendant huit ans membres du BN et du secrétariat national du SNESup, entre 1975 et 1983. Comme Olivier, j'ai plus appris à son contact que je ne saurai jamais dire, et les souvenirs pèsent lourd quand on vieillit.

Fraternellement

Philippe ROUSSEAU

J'ai bien connu Marcel, travaillé avec lui au B.N. pendant plusieurs  années . Sa mort me touche beaucoup, je garde de lui de nombreux et  chers souvenirs . Il était un camarade chaleureux, sachant écouter,  clairvoyant dans ses analyses, dévoué au service public et toujours  soucieux de donner à notre syndicat une audience plus forte . Dans  des temps difficiles, il a beaucoup apporté au SnesSup et si les  circonstances nous ont éloignés l'un de l'autre, nous sommes restés  proches sur l'essentiel . Je vous demande de bien vouloir transmettre  à sa famille l'expression de ma tristesse et de ma fidélité à son  souvenir .
Avec mes meilleurs sentiments, et mon attachement à notre syndicat,

Claude MESLIAND

Je me souviens très bien de Marcel, du temps que j'ai passé à la CA,  puis au BN, dans les années 80/90.
Il me reste en souvenir, une grande chaleur humaine, une rare  efficacité.
Maintenant retraité, je lisais avec bonheur les éclaircissements que  procuraient la Lettre aux retraités que Marcel nous envoyant  régulièrement.
L' homme, le camarade de luttes vont nous manquer.


Bernard ROUÉ

 

 

C'est une bien triste nouvelle. Pour avoir côtoyé Marcel au Bureau National, puis sur le dossier de la formation des enseignants, je garde le souvenir d'un homme de dialogue et de convictions. Deux qualités aussi harmonieusement associées qui en faisaient un homme rare, un homme utile, un homme qui aura marqué le syndicat et tous ceux qui ont eu la chance de travailler à ses côtés.

Gérard MARY
Professeur émérite, Reims

 

Chers Camarades,
Veuillez présenter mes plus sincères condoléances à sa famille, ainsi qu'à ses proches.
Pour moi Marcel BRISSAUD a été un grand militant dont je ne suis pas prêt d'oublier le nom pour tout le travail effectué pour le syndicat, et en particulier, bien sûr, sur les dossiers des retraites.

Jean-Pierre VOSGIN
Section SNESup-FSU de l'IUT Montaigne de l'université de Bordeaux 3

C'est avec une grande tristesse que j'apprends aujourd'hui le décès de Marcel Brissaud.
J'ai connu Marcel d'abord en tant que responsable de l'UNEF-Lyon, il était l'un de nos interlocuteurs en tant que membre du SNESup. Je l'ai retrouvé avec plaisir lorsque j'ai pris des responsabilités au SNUipp, sur le dossier de la formation initiale des enseignants (il défendait déjà la formation "en biseau", permettant d'alterner progressivement formation théorique et professionnelle). Je l'ai connu enfin en tant que responsable de la SFR et retraité "actif" en tant que co-secrétaire départemental de la FSU 69.

Marcel était un militant infatigable, fidèle, ses avis et ses analyses était de ceux dont on tient toujours compte.

J'adresse à sa famille, à ses proches, mes plus sincères condoléances.

Emmanuel GUICHARDAZ
Secrétaire National SNUipp
Secrétaire National FSU

J'ai appris avec beaucoup de tristesse la nouvelle; je connaissais Marcel depuis très longtemps et j'ai toujours apprécié son militantisme, sa connaissance des dossiers, notamment en matière de Formation des Enseignants, sa gentillesse et son humour. Il a beaucoup apporté à notre syndicalisme. Pourrais-tu transmettre à sa famille mais aussi aux camarades du SNESUP l'expression de mon émotion, de mon admiration pour ce qu'il a fait et de mes condoléances les plus sincères?

Gérard ASCHIERI

J'apprends la triste nouvelle. Marcel était un militant d'exception, compétent, exigeant, toujours disponible, bref une figure de notre syndicalisme. Cheville ouvrière du collectif U et A "formation des maîtres", il a été de ceux, trop rares, qui ont pensé les révolutions qui doivent encore s'accomplir dans ce domaine. Nouveau militant du Snep et responsable de ce dossier à l'époque, j'ai été formé par Marcel. A son contact, j'ai appris, j'ai compris. Je lui en suis reconnaissant. Toutes mes amitiés et mon affection à sa famille.

Alain BECKER

Ancien secrétaire du SNEP

Je partage votre émotion et salue le militant que vous perdez.

Dans un petit mot qu'il m'a adressé fin janvier, Marcel indiquait avant les responsabilités que tu cites Stéphane avoir été secrétaire d'UL et d'UD CGT en Saône et Loire à partir de 1953 et jusqu'en 1967 date de son entrée à l'université de Lyon.
Avant 1950, impliqué dans "l'UNI pour la paix et les libertés" depuis sa création en 1946-47, il avait été muté d'office en février 1949 pour participation et animation de manifestations.

J'ai beaucoup travaillé par mail avec Marcel durant l'été 2003 pour repérer les modifications au code pensions apportées par la loi votée en juillet... et par la suite, nous échangions sur la plupart des dossiers "retraite".

Anne FERAY

Secrétaire nationale du SNES

Secrétaire nationale de la FSU

C'est avec beaucoup de tristesse que je viens d'apprendre le décès de Marcel BRISSIAUD. Je le connaissais depuis une dizaine d'années. Je le rencontrais dans les congrès fédéraux et également dans les instances et le congrès de la FGR. Il avait une parfaite connaissance des textes. C'était une source intarissable dans le domaine des retraites. Ses avis éclairés étaient précieux pour le traitement des cas difficiles ; nous pouvions nous appuyer sur ses conseils. Il a fait un travail énorme avec ses collègues du SNESUP pour la rédaction et la publication de 4 mémentos sur les retraites. Nous le regretterons beaucoup.
Jacqueline TOUTAIN

SNUEP 

C'est une très triste nouvelle. Quand l'IUFM de Lyon a ouvert ses portes, nous étions ensemble au CA et je l'ai connu bien avant car je m'occupais alors de formation des maitres et nous nous voyions régulièrement à la SFR de Lyon. C'était un grand bonhomme avec la simplicité de ceux qui sont grands.

Marylène CAHOUËT 

Ancienne secrétaire nationale du SNES

 

Sans surprise, mais avec cette tristesse partagée par notre syndicat tout  entier, nous avons appris la nouvelle du départ de Marcel.

Nous n'avons rien à ajouter à ce qu'ont écrit Noël et Stéphane notamment, si  ce n'est que le souvenir de ses tournées en province. Il y a une vingtaine d'années  (deux fois à Poitiers), où il remplissait les amphis pour expliquer aux  collègues comment faire valoir leur droit à la retraite (car c'était un  droit, en ce temps là !). Notre section n'avait jamais connu tant de  sympathisants ! Et puis, après la première loi Fillon contre le droit à la  retraite (2003), cette admirable riposte simplement intitulée « Mémento  retraite contre la loi Fillon », parue dès mai 2004, de sa main de la  première à dernière page.

Mais nous savons aussi que les retraites n'ont été qu'un aspect parmi d'autres  de son activité au SNESUP, et que le SNESUP n'a été qu'une facette parmi les  passions de sa vie.

 

Danielle et Michel FORTUNE

Je suis très triste , nous échangions beaucoup sur les retraites, il avait écrit dans notre revue Economie et Politique, c'était un expert en matière de retraite, on pouvait tout lui demander soit sur les analyses générales, soit sur des cas personnels. Je l'aimais beaucoup. Nous sommes tous en deuil de Marcel.

Catherine MILLS

 

J'avais eu plusieurs occasions de rencontrer Marcel Brissaud au cours de ma carrière et je l'appréciais beaucoup, sentiment partagé par de nombreux collègues ainsi qu'en atteste le message de Stéphane Tassel. Quand j'ai pris ma retraite en 2004 et qu'il a constaté mon arrivée parmi les retraités du SNESup, il m'a adressé un message exrêmement sympathique en m'encourageant à occuper celle-ci au service de notre communauté universitaire. En réponse je l'avais informé de ma décision d'agir en particulier dans le cadre des IREM (Instituts de Recherche sur l'Enseignement des Mathématiques) et il m'avait exprimé son intérêt pour ce type d'action. Recevoir régulièrement la lettre aux syndiqués retraités, dont il a assuré longtemps la responsabilité, était pour moi une occasion de constater que son engagement militant ne faiblissait pas malgré les coups portés au service public de l'éducation et en particulier à l'université. Je partage la tristesse dont fait état Michelle Lauton dans le message qu'elle m'a adressé.

Jean-Pierre RAOULT

On est toujours triste lorsque "les meilleurs s'en vont"
Je voudrais rendre hommage à la compétence, à la disponibilité de Marcel et au soutien qu'il m'a apporté tout au long de ma carrière, tant au début, lorsque j'étais jeune assistante non titulaire à la fac de médecine de Lyon, qu'à la fin, lors de la constitution de mon dossier de départ à la retraite où ses conseils avisés m'ont été précieux.

Pour moi il constituait l'exemple du syndicaliste.

Encore une fois MERCI Marcel pour tout ce que tu as apporté aux autres et mes sincères condoléances à ses proches.

Jacqueline BATA

J'ai un peu connu Marcel lorsqu'il était responsable national et moi,  secrétaire académique du SNESup. Mes camarades et moi qui l'avons  rencontré à Grenoble à l'occasion de grandes luttes avaient été  impressionnés par la combinaison rare d'humilité, de compétence et  d'intelligence extrêmes qui émanait de lui. Il écoutait beaucoup,  parlait peu et toujours sur un ton calme et serein. Il était toujours  disponible pour aider et renseigner. Vraiment un GRAND militant  dévoué, dénué de tout opportunisme de quelque nature que ce soit et  rassurant. Il était le genre d'homme qui incarne le mot "humanité". Je  l'ai peu connu, mais je suis heureux de l'avoir rencontré. Je suis  triste d'apprendre son décès et je présente mes plus fraternelles  condoléances aux siens, à tous les siens.

Bernard GERBIER

Chers camarades,
je souhaite m'associer pleinement à l'hommage rendu à Marcel Brissaud.
Tout a été dit sur ses qualités de combattant syndical et politique,  sur son humanité profonde, sur sa valeur d'homme de science. Je  m'associe à ces témoignages.
Je ne ferai qu'ajouter une petite note : je suis lyonnaise, comme
Marcel, et sa disparition me touche aussi en raison de nos origines  communes.
Marcel va nous manquer.

Anne-Marie DÉCAILLOT

Je ne connaissais pas bien personnellement Marcel Brissaud comme c'était le cas pour Jean-Pierre Raoult et Michel Henry mais, pendant des années, j'ai lu ses textes dans les revues syndicales, j'ai apprécié ses positions et la façon dont il les exprimait. C'est une grande perte pour notre communauté et je partage votre tristesse.
Amicalement,
Michèle ARTIGUE

Je suis très peinée par le décès de Marcel Brissaud que je conaissais bien puisque je suis là depuis janvier 69 en Agrégation. C'était un Monsieur très humain et respectueux et dévoué dans ce' qu'il faisait.
Tous mes respects et mes condéléances à sa famille et j'ai une pensée pour M.Brissaud, parti trop rapidement.
Christiane PASCANET

Transmettez à sa famille mes sincères condoléances, en témoignage de respect pour l'infatigable militant.Michel CASEVITZ

Je ne le connaissais pas personnellement mais je tiens à présenter mes sincères condoléances!notamment pour son investissement...
bien cordialement

Magali SERIS

 Toute ma sympathie et toutes mes plus sincères condoléances aux proches et à la famille de Marcel Brissaud,
au SNESup aussi à qui il va beaucoup manquer.

Danielle LAPORTE

Syndiquée SNESup - CLA,
Université de Franche-Comté, enseignante retraitée de FLE.

Je viens d'apprendre avec tristesse la disparition de notre Collègue, Marcel Brissaud.
Je partage votre peine car nous étions en présence d'une vraie grande et belle âme: sérieux, dévouement, générosité, forte exigence vis-à-vis de lui-même, prise en compte d'autrui, solidarité, tout cela témoigne du sens de valeurs reconnues, qui font avancer les civilisations et font honneur à
l'humanité.
Mesurer cette perte, aujourd'hui, laisse bien seul.

Merci de me donner la possibilité de lui rendre hommage, simplement et sincèrement, à son image.

Bien cordialement.

Yolande SERIEYE

Au revoir à toi Marcel, militant et homme hors pair. Notre soutien à tes proches dans ce moment douloureux.

Section SNESUP de l'IUT A de Toulouse 3

Quelle triste nouvelle que la perte de Marcel Brissaud.

Pour ma part je retiendrai qu'il était un camarade dévoué, compétent et disponible.

Nous regretterons tous la pertinence, le sérieux et l'efficacité de ses renseignements et conseils.

Toute mon affection à sa famille dans ces moments difficiles.

Gérard MAURICE

 

Marcel BRISSAUD chercheur

Marcel BRISSAUD, responsable du secteur retraités du SNESUP (en plus de toutes les lettres flash retraité(e)s

Marcel BRISSAUD sur la création des IUFM et le rapport BANCEL