Publié le : 01/04/2005

Communiqué de Michèle Gabert
Responsable du secteur Formation des enseignants du SNESUP

Une ambition pour la formation des enseignants

La loi d'orientation pour l'Ecole a été votée par le Sénat. Nous avons déjà dit haut et fort notre opposition à ce texte qui est une attaque frontale contre le service public d'éducation et contre la formation des enseignants.
Nous serons nombreux à manifester le 2 avril pour le retrait de la loi.
Nous sommes porteurs d'autres ambitions pour l'école et la formation des enseignants.

Non à la dilution du potentiel

La loi prévoit que les IUFM doivent devenir des écoles intégrées aux universités. Le ministre a refusé tout amendement garantissant le maintien du potentiel de formation existant à l'heure actuelle. Or, le risque d'une dilution est grand, quand on sait la misère des universités, tant en personnels qu'en bâtiments.
Que pourra décider une école privée de CA, soumise aux orientations des organes décisionnels de l'université ?
En outre, on est en droit de s'interroger sur les raisons d'être d'un amendement sénatorial qui prévoit la présence d'acteurs économiques dans le conseil de l'école.
Nous revendiquons pour les IUFM un décret d'application leur permettant de remplir leurs missions en garantissant à l'établissement un budget propre, des personnels affectés et le maintien des locaux actuels, c'est à dire sans fermeture des centres départementaux.
Nous devons poursuivre la mobilisation pour obtenir un tel décret apportant toutes ces garanties.

Défense des personnels : pour des équipes pluricatégorielles

La loi confie la formation à deux catégories d'enseignants : les enseignants chercheurs et les enseignants de terrain. La loi ne fait pas mention des actuels formateurs PRAG, PRCE et du premier degré à temps plein dans les IUFM. Que vont-ils devenir ? Le SNESUP s'opposera à toute mesure contraire à l'intérêt de ces personnels.
La formation prévue dans la loi risque fort de se trouver écartelée entre des apports théoriques et l'exercice pratique du métier, privée de l'analyse réflexive qui était la spécificité de ces formateurs.
Nous refusons cette dichotomie. Nous réaffirmons notre conception de la formation confiée à des équipes pluricatégorielles, seule garantie d'une formation universitaire et professionnelle de haut niveau, associant théorie, pratique et retour réflexif sur les pratiques. Nous revendiquons une formation de formateurs pour permettre aux enseignants intervenant dans la formation d'acquérir les compétences nécessaires à une formation d'adultes.
Il faut profiter de l'intégration dans les universités pour inciter les formateurs non chercheurs des équipes plutricatégorielles à s'investir dans la recherche. Nous revendiquons pour ce faire un statut spécifique prévoyant une décharge d'enseignement.

Nous voulons que l'intégration à l'université soit l'occasion pour la formation initiale et continue des enseignants d'évoluer à la fois vers une relation plus étroite avec les résultats de la recherche et une meilleure relation au terrain d'exercice. Ni uniquement théorique, ni simple compagnonnage, la formation initiale doit permettre au futur enseignant de construire sa propre pratique qui ne se réduit ni à l'application de recettes, ni à la reproduction d'un modèle.

Nous appelons tous les collègues engagés dans la formation des enseignants à expédier au ministre une lettre revendicative et à préparer dès maintenant la journée nationale unitaire du samedi 2 avril,contre la casse du Service Public d'Education et de la Recherche, pour le développement de la formation des enseignants et le renforcement des IUFM.