Lettre Flash n°5 : Retour sur la rentrée : accès et réussite pour tous à l'université

Publié le 3 octobre 2014


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 Retour sur la rentrée : accès et réussite pour tous à l'université

L'annonce du MENESR de l'augmentation de 0,1 % seulement du nombre des étudiants entrants à l'université (toutes filières confondues) contraste fortement avec la situation décrite sur le terrain par les secrétaires de section du SNESUP-FSU1.

Les hausses que nous constatons, singulièrement en licences de sciences et techniques et sciences de la vie et de la terre, nécessitent une analyse détaillée mais semblent conjuguées à la complexité d'APB2, aux modifications des programmes de lycée affectant les « sciences » et leur perception par les jeunes, aux capacités d'accueil limitées par des ressources faisant défaut pour certaines filières (STAPS, psycho, arts plastiques,...) ainsi qu'à l'augmentation de la réussite au bac.

Le taux de réussite au baccalauréat augmente [+ 1,1 point par rapport à 2013, et notamment pour les séries technologiques (+ 4,1) et professionnelles (+ 3,4)], ce qui amène de plus en plus de jeunes, quel que soit le parcours en lycée, à souhaiter poursuivre des études supérieures à l'université, tant en licence générale que dans les IUT. La majorité des étudiants d'aujourd'hui -même s'il existe une certaine variabilité selon les spécialités et les métiers visés- aspirent à obtenir ainsi au moins une licence, qu'elle soit générale ou professionnelle et cela sans filtre de sélection à l'entrée en licence comme le demande la CPU (Dépêche AEF 29/09/14 n°487572).
La question de l'accueil des étudiants et des contenus et modalités de leur formation est un problème crucial. Si on peut se réjouir de la diversification des publics -bacs généraux, bacs technologiques (BT) et bacs professionnels (BP) à l'université-, les difficultés budgétaires que connaissent les établissements ne permettent pas de créer les conditions de réussite de tous et notamment des titulaires de BT et BP. Certes, la nouvelle loi ESR prévoit que les IUT et les STS doivent accueillir plus de détenteurs de BT et BP, mais ils n'ont pas tous une capacité d'accueil suffisante et certains détenteurs de BT et BP aspirent à d'autres formations que les STS ou IUT.

La recherche irrigue toutes les formations dispensées à l'université, que ce soit par l'implication des collègues enseignants-chercheurs ou enseignants dans les laboratoires, par la transmission des derniers résultats de la recherche ou par une pédagogie basée sur une démarche scientifique. La nécessité de former les étudiants à l'esprit critique, à prendre du recul sur son travail est présente dans toutes les formations universitaires, qu'elles soient académiques ou professionnalisantes. Le travail des équipes pédagogiques des formations professionnelles ou professionnalisantes -enseignants, enseignants-chercheurs, personnels des scolarités- est déterminant pour articuler ces formations, dans une égale dignité des diplômes, valorisant la diversité des acquis techniques, scientifiques et transversaux des étudiants issus des 3 types de bac avec l'ensemble des formations de l'Université. Il permet aussi d'enrichir les approches pédagogiques de tous, à condition que les moyens en encadrement des étudiants le permettent.
Surreprésentés dans les BT et BP, nombre de jeunes issus des milieux défavorisés ont pu accéder par des formations professionnelles à un diplôme de l'enseignement supérieur et à une qualification reconnue. Construire une formation professionnalisante (FDE ou IUT par exemple) ne repose pas sur les seuls critères d'insertion ou « d'employabilité », ni sur des contenus répondant aux besoins immédiats ou aux injonctions des entreprises ou d'autres employeurs, mais au même titre qu'une formation académique, participe à la formation émancipatrice de l'étudiant.

Offrir une diversité des parcours, tant en terme de contenus allant du plus académique au plus professionnel, (licence générale, IUT, STS, licence professionnelle) qu'en terme de modalités pédagogiques allant de l'alternance au cours en présentiel, de l'apprentissage au traditionnel CM-TD-TP, est une richesse permettant d'augmenter les voies possibles de la réussite pour la diversité des étudiants accueillis dans l'enseignement supérieur.

La réussite des étudiants implique l'investissement de tous les acteurs de l'enseignement supérieur et des moyens à la hauteur de nos objectifs.