Lettre Flash n°48 du 2 août 2007
UNE LOI D’ALIÉNATION DES UNIVERSITÉS
La lettre Flash au format pdf (mise en page originale)
Toujours plus de raison de signer l’appel des cordeliers, déjà plus de 3600 signatures, signez et diffusez la pétition électronique unitaire "Appel des Cordeliers" http://www.universite-recherche-democratie.fr
La conception de la fonction de président d’université comme
un « manager qui imprime sa marque », imprègne la loi adoptée
par le parlement le 1er août (PS, PC, Verts en contre). Un utilitarisme
de court terme catastrophique pour la recherche et pour l’enseignement
supérieur réduit et aliène les missions des établissements
et des universitaires.
L’urgence réclamée par le gouvernement a interdit une «
double lecture » de la loi. La Commission Mixte Paritaire (6 députés,
6 sénateurs) a rabouté les deux versions peu dissemblables du
texte.
Un seul recul confirmé : ne peut devenir président qu’un
universitaire ou chercheur …ou un enseignant associé. Même
si cette dernière option reste bien trop large, les parlementaires ont
signifié clairement que les universités ne doivent pas être
livrées à des mercenaires spécialistes de la « présidence
».
Ce texte est tout sauf une adaptation technique de la loi de 1984 autour des
effectifs du CA, de la direction des universités. Il bouleverse les missions,
qu’il asservit à un pilotage plus économique que scientifique,
il étouffe les libertés universitaires et organise un contrôle
hiérarchique féodal des enseignants-chercheurs. Citons, sans exhaustivité,
l’attribution des PEDR au niveau des établissements via le président,
la désignation des comités de sélection sans parité
A/B, sans garde-fous disciplinaires, avec –en épée de Damoclès
sur les choix opérés – le droit de veto du président.
Le basculement arbitraire vers des recrutements hors statut, CDD ou CDI, l’encouragement
à financer des thèses, des postes, des thématiques de recherche
sur fonds privés… accentuent les dégâts scientifiques,
en particulier en matière de précarisation des jeunes chercheurs,
du pacte sur la recherche et des agences qu’il a mis en place (ANR et
AERES). Dans le budget 2008 qui s’annonce, les trompettes qui font grand
cas d’un traitement différencié entre l’enseignement
secondaire et le supérieur/recherche, devraient regarder le détail.
Pas de collectif budgétaire pour septembre, cela signifie une rentrée
universitaire difficile où une fois de plus les collègues «
assumeraient » un surcroît de travail !
Et se réjouissent le MEDEF, la CGPME : le crédit impôt recherche,
(CIR) dont aucune étude n’a prouvé l’efficacité,
devient de plus en plus une subvention –pour près d’un milliard-
délivrée sans contreparties : plus besoin de « justifier
» d’un accroissement des investissements, tout ce qui relève
des charges usuelles (salaires, frais,…) en Recherche Développement
donne accès au CIR.
Les atteintes aux libertés scientifiques, aux libertés démocratiques,
à la collégialité dans les universités sont d’une
égale ampleur à celles des autres textes législatifs adoptés
dans l’urgence : « peines planchers» et récidive, atteinte
au droit de grève sous le terme « service minimum ». Pourquoi
seuls ces derniers sont-ils contestés devant le Conseil Constitutionnel
par les parlementaires PS ? Effet du lobbying de la CPU ?
Le SNESUP ne s’y résout pas, il demande à tous les parlementaires
opposés à cette loi de saisir le Conseil Constitutionnel. Il appelle
les universitaires à préparer dans l’unité, avec
les étudiants, avec les citoyens attachés aux libertés,
une rentrée combative. Toutes les formes d’actions sont envisageables
!
syndicat national de l'enseignement supérieur 78, rue du faubourg saint-denis 75010 Paris Tél. : 0144799610 Fax : 0142462656 Courriel : accueil@snesup.fr Site web : www.snesup.fr
Cette lettre-flash du SNESUP-FSU, envoyée aux syndiqués (fichier pdf avec mise en page originale), peut être diffusée sans réserves dans les départements d'enseignement et laboratoires, comme les lettres flash à venir, de façon à maintenir le lien fort entre la communauté scientifique et les représentants syndicaux présents et acteurs des négociations. Lien nécessaire pour nous faire entendre. Utiliser tous les moyens, courrier électronique, diffusion papier, ? et faire part d'observations sur tous les contenus et les formes de la négociation à : sg@snesup.fr