Lettre Flash n°39 du 20 juin 2007
AVEC ET DERRIÈRE LA LOI « AUTONOMIE » DÉMOLITION DES UNIVERSITÉS
La lettre Flash au format pdf (mise en page originale)
Après l’imposture des pseudo-concertations dans les groupes de travail, le gouvernement a enfin rendu public le 19 juin le projet de loi qu’il entend soumettre dans la précipitation au CNESER le 22 juin, au conseil des ministres le 27 juin et pour finir au Parlement en juillet. Le nouveau gouvernement engage un remodelage complet de l’enseignement supérieur qui va bien au-delà des seules questions d’organisation des établissements ou de la répartition interne des responsabilités et compétences. Qu’on en juge par les principales dispositions (texte intégral consultable sur le site du SNESUP www.snesup.fr, dès la page d’accueil) :
? Conseil d’administration réduit à 20 membres, dont seulement
8 enseignants-chercheurs ou enseignants élus, 3 élus étudiants,
2 élus IATOSS, mais 7 personnalités extérieures nommées
par le seul président, parmi lesquels au moins deux représentants
du monde économique et des entreprises.
? Le mandat du président passe à quatre ans, et est désormais
renouvelable. Les élus du CA désigneront comme président
non plus obligatoirement un enseignant-chercheur mais toute personne ayant «
vocation à enseigner dans l’établissement » (ingénieur,
magistrat, haut fonctionnaire, PAST...). Le président peut donc désormais
n’avoir aucune attache dans l’établissement et être
étranger aux métiers de l’enseignement et de la recherche.
Même s’il n’est pas membre du Conseil, il vote et a voix prépondérante.
? Les commissions de spécialistes sont remplacées par un comité
ad hoc, composé au moins pour moitié d’extérieurs,
désormais chargé des recrutements. Le lien entre les membres de
ce comité et la discipline du poste à pourvoir n’est pas
mentionné. Rien ne garantit plus la publication nationale des emplois
et l’ouverture d’un concours selon un calendrier nationalement défini.
? Le président peut recruter, sur les ressources propres des établissements,
des agents contractuels pour occuper des emplois d’enseignement ou des
emplois scientifiques. Le président est responsable de l’attribution
des primes et le CA peut créer des dispositifs d’intéressement
afin d’améliorer certaines rémunérations.
? Tout candidat est libre de s'inscrire dans l'université de son choix
mais sous réserve d'avoir préalablement sollicité une pré-inscription.
L'admission dans les formations du deuxième cycle est ouverte aux titulaires
des diplômes sanctionnant les études de premier cycle, dans les
conditions définies par le CA, ce qui ne signifie rien d’autre
que la sélection à l’entrée en master.
Le SNESUP appelle tous les collègues à prendre connaissance du
projet de loi, à le diffuser dans leur établissement, à
organiser au sein de la communauté universitaire et au-delà, dans
les conseils, colloques et initiatives diverses, des débats et ripostes
face à ce projet, en liaison avec la préparation des « Assises
de l’enseignement supérieur et de la recherche », dont un
premier temps fort national est prévu le 2 juillet. Celles-ci doivent
permettre d’avancer d’autres priorités –en particulier
un collectif budgétaire-, de confronter les analyses et critiques de
ce projet de loi en avançant d’autres propositions.
La riposte déterminée des collègues doit être à
la hauteur de cette démolition programmée. C’est un enjeu
de société.
Ce texte touche au cœur de l’organisation des établissements,
des missions de ceux-ci et remet en cause l’unité du service public
et des missions de chaque enseignant-chercheur. Il découple l’animation
des universités de la communauté par une professionnalisation
de fait de la fonction présidentielle ; il porte atteinte au recrutement
des enseignants-chercheurs par des pairs venus majoritairement de la même
famille disciplinaire, désynchronise les calendriers de recrutements,
il brise les statuts.
Ce projet de loi qui introduit la sélection entre le L et le M est à
contresens des intérêts du pays.
L’unité personnels et étudiants et, bien au-delà,
peut mettre en échec ce projet destructeur.
Le SNESUP n’entend pas se plier aux injonctions du gouvernement qui entend
soumettre ce texte aux votes du CNESER le 22 juin.
syndicat national de l'enseignement supérieur – 78, rue du faubourg saint-denis – 75010 – Paris Tél. : 0144799610 – Fax : 0142462656 – Courriel : accueil@snesup.fr – Site web : www.snesup.fr
Cette lettre-flash du SNESUP-FSU, envoyée aux syndiqués (fichier pdf avec mise en page originale), peut être diffusée sans réserves dans les départements d'enseignement et laboratoires, comme les lettres flash à venir, de façon à maintenir le lien fort entre la communauté scientifique et les représentants syndicaux présents et acteurs des négociations. Lien nécessaire pour nous faire entendre. Utiliser tous les moyens, courrier électronique, diffusion papier, ? et faire part d'observations sur tous les contenus et les formes de la négociation à : sg@snesup.fr