Lettre Flash n°16 : Discours de François Hollande à Strasbourg :accélération des restructurations universitaires...

Publié le : 04/02/2014

 

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Discours de François Hollande à Strasbourg :accélération des restructurations universitaires...

À Strasbourg, le 30 Janvier 2014, F. Hollande a placé la recomposition territoriale au centre de son discours, révélant l'un des pans de la prochaine loi de décentralisation. Les universités, la recherche pourraient prochainement faire explicitement partie des « domaines de compétences directes » des Régions. La restructuration tant des territoires que de l'université et de la recherche publique s'appuie sur les métropoles, maillons du développement économique, indissociable de la formation et de la recherche.

En outre, en précisant le lancement du deuxième plan d'investissement d'avenir, le Président de la République se réapproprie une méthode, initiée par le gouvernement précédent, et vivement rejetée par la communauté scientifique. Elle a créé de profondes fractures au sein des établissements, des équipes et des personnels.

 

 

En distinguant les établissements à « dimension mondiale » de ceux « de taille régionale », il remet en selle le modèle d'un ESR à deux vitesses

En parallèle, le maintien du Crédit Impôt Recherche « élargi », toujours plus attractif pour les entreprises, continue de priver le Service Public d'ESR des ressources dont il a besoin.

Au centre de cette intervention, l'attractivité (internationale, de chercheurs, d'étudiants...) est omniprésente. « Tout ne se résume pas à la taille [des structures] ». Malgré les précautions d'usage, la masse critique figure désormais comme un enjeu incontournable. La recomposition sous forme de COMUE ou d'établissements fusionnés dotés d'antennes sous tutelle, pouvant contractualiser directement avec l'Etat voit son calendrier accéléré. « En juillet 2014, tout doit être prêt». Comment, dans de telles conditions, les acteurs de l'ESR, pourraient-ils se consacrer sereinement à leurs missions ? Comment croire un seul instant aux « ressources sécurisées dans le temps » quand les universités sont frappées par l'austérité et que s'annoncerait une année blanche pour l'emploi scientifique au CNRS? Et enfin, comment croire, avec de tels calendriers, à une volonté de concertation, à l'heure où le suffrage indirect est par ailleurs poussé un peu partout ?

Nous saurons rappeler que le Service Public d'Enseignement Supérieur et de Recherche nécessite vraiment un changement de politique, de paradigme et de discours.

Par ailleurs, un dossier est consacré aux regroupements dans le prochain mensuel. Il donne un éclairage supplémentaire à cette recomposition territoriale.

Enfin, un travail est en cours au SNESUP-FSU pour dresser la situation de nos universités et de nos établissements, travail focalisé sur les regroupements, selon leurs diverses modalités, qu'ils sont déjà effectués ou en cours, avec leurs conséquences sur les formations, la recherche et les conditions de travail.

 

Une première analyse sur le rapport Dardel-Pumain relatif au Haut Conseil de l'Evaluation de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur (HCERES, successeur de l'AERES) fera l'objet d'un communiqué de presse et sera mise en ligne sur le site du SNESUP-FSU