Les travaux du Comité de Suivi Licence et Licence Professionnelle : un pilotage par le haut

Publié le : 18/06/2013

Communiqué de presse SNESUP

Les travaux du Comité de Suivi Licence et Licence Professionnelle : un pilotage par le haut

Sous couvert du seul critère de la lisibilité des intitulés des mentions de licence, le Comité de Suivi Licence et Licence Professionnelle (CSL) fait dans l'urgence des propositions pour en réduire drastiquement le nombre, sans qu'aucune règle régissant la suppression ou l'ajout d'un nouvel intitulé n'ait été débattue ni explicitée par la communauté universitaire.

Par exemple, la mention Physique-Chimie disparaît, sous prétexte que l'ouverture d'une telle bi-licence risque de donner lieu à de multiples demandes du même type, selon M. Raby président du CSL. Argument fallacieux puisqu'une mention économie-gestion a l'aval dudit CSL. Prendre les intitulés par l'unique angle de la discipline, c'est aussi nier des formations transdisciplinaires et multidisciplinaires, qui ont su montrer leur adaptation à un monde qui se complexifie sans cesse. De plus, le CSL fait le jeu des écoles d'ingénieurs en supprimant des intitulés toute référence à « l'ingénierie ». Ainsi la mention « Sciences Pour l'Ingénieur » (SPI), qui avait pourtant reçu le soutien consensuel d'une large majorité des participants, a été refusée par le président du CSL sous prétexte que « l'ingénierie » est un « fourre-tout ». Mais dans ce cas, comment expliquer son soutien à une mention « humanités » dans le domaine Arts, Lettres et Langues, qui n'est autre qu'une préparation aux concours des Grandes Ecoles, comportant un mélange d'enseignements de Lettres et de Sciences Humaines (la Littérature, l'Histoire, la Philosophie et les Langues, vivantes et anciennes) ? Cette « formation d'excellence » est comparable par son volume horaire (26 à 30h / semaine) comme par ses objectifs, à la formation dispensée dans les Classes Préparatoires.

En outre, le calendrier actuel des travaux du CSL est à revoir puisqu'il a ordre de faire ses propositions finales fin juin pour qu'elles puissent être présentées au CNESER de mi-juillet. Tout au contraire, le SNESUP demande la poursuite du travail sur la refonte des intitulés de mentions de licence, associant très largement les acteurs universitaires. Des critères et des règles doivent être débattus pour faire évoluer les intitulés, afin de tenir compte de l'évolution des sciences, de la société et des diversités des pratiques pédagogiques.

Le SNESUP rappelle également que la recherche du consensus doit être la règle lors des discussions en CSL et que ce qui a été validé lors des réunions ne soit pas défait lors de la rédaction des comptes-rendus par son président. Le pilotage unidirectionnel du CSL par le haut doit être abandonné !

Plus généralement, l'arrêté licence d'août 2011 n'assure en rien un cadrage national des diplômes, tant en termes de moyens horaires que de contenus, puisque toute précision est renvoyée à l'annexe du diplôme. Il contribue ainsi à déconnecter le cycle Licence du cycle Master et fragilise ainsi les poursuites d'études en Master. Le SNESUP demande donc que soit renforcée l'articulation entre les Comités de suivi Licences et Master pour que leurs propositions soient cohérentes tout au long du cycle L-M et assurent que tout diplôme de Licence permet une poursuite d'études en Master dans une dénomination compatible.