L'aveu du Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Publié le : 09/10/2015


L'aveu du Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

« Un milliard d'euros de plus chaque année, c'est possible si l'État en fait le choix politique. Ce n'est pas une somme hors de sa portée... ». Le Secrétaire d'État chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Thierry Mandon l'a affirmé mardi en ouverture du colloque « Quel enseignement supérieur pour la France en 2020 ? »1 Les conclusions du ministre se rapprochent ainsi de celles du SNESUP-FSU et de celles de la StraNES (+3,5Md€/an pour l'enseignement supérieur et la recherche afin d'atteindre 3% de PIB en 2025), loin de l'optimisme et la légèreté du premier ministre Manuel Valls pour qui 100 millions non ponctionnés sur les fonds de roulement des universités constitueraient une bouffée d'oxygène presque suffisante !

Oui, les universités sont au bord de l'asphyxie. Oui la recherche est sous-financée. Oui la situation est grave et inacceptable. Le SNESUP-FSU, en rappelant à l'occasion de la préparation du budget 2016 sa demande depuis des années de la mise en place d'une programmation pluriannuelle d'augmentation du budget et de créations d'emplois pour l'enseignement supérieur et la recherche, ne faisait déjà que pointer du doigt l'insuffisance de longue date des moyens affectés à l'ESR.

La hausse « exceptionnelle » de 65M€ promise pour 20162 est donc bien loin du compte : 65M€ potentiellement attribués quand le Secrétaire d'Etat évoque la possibilité un milliard... et que, au cours des 10 prochaines années, les besoins de croissance annuelle s'élèvent à 3,5Md€, dont 1Md€ rien que dans la réfection immobilière3 !

Le SNESUP ne peut que le réaffirmer haut et fort : après 5 années de baisse du budget de l'ESR, conjuguée à une hausse des effectifs d'étudiants sur la même période, le projet de loi de finance 2016 est inacceptable. Il apparaît même comme une aberration au regard de l'aveu de Thierry Mandon. Il appartient désormais au gouvernement de mettre sa politique en conformité avec les positions du Secrétaire d'État chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

1 Organisé par le think tank Terra Nova et l'Institut Montaigne en partenariat avec l'AEF à Paris Dauphine.

2 Mais non encore actée dans le PLF.

3 Invité sur France Inter le dimanche 27 septembre 2015, le Secrétaire d'état a évalué à 10Md€ le montant des travaux nécessaire à la réfection du patrimoine immobilier des établissements de l'enseignement supérieur et de la recherche.