Inscription à l'université : aider le futur bachelier dans ses choix....
Inscription à l'université : aider le futur bachelier dans ses choix....
Les 10 et 11 janvier 2014 a eu lieu le Salon « Admission Post-Bac (APB) Île-de-France ». Cette manifestation pour l'inscription dans le supérieur a été organisée par l'agence d'informations spécialisées AEF, en partenariat avec l'Onisep.
Le système APB, qui est censé simplifier les démarches des futurs étudiants, suscite un certain désarroi. Avec le « chambardement » provoqué par l'application des nouveaux intitulés des licences dès la rentrée 2014, de très nombreux collègues responsables de mentions de licence se demandent comment le lycéen de terminale va pouvoir repérer, au sein des nouveaux intitulés des licences, le parcours-type de licence qu'il désire suivre.
En effet, constatant que les intitulés de mentions de licence passent de 322 à 45 dans le nouveau Cadre National des Formations, peut-être pourrait-on se féliciter d'une meilleure visibilité de l'offre de formation ? Cependant, comme les intitulés ne font pas consensus dans la communauté scientifique, et que, de plus, aucun cadrage national concernant les contenus et les modalités pédagogiques n'est fixé, la meilleure lisibilité n'est qu'une façade. L'autonomie des universités leur permet, en fait, de créer, selon leur projet de site, les parcours-types de licence qu'elles désirent, sous les noms qu'elles veulent. Ainsi, chaque université, dans une logique concurrentielle, sous la réserve peu contraignante de l'accréditation, et celle beaucoup plus sévère des moyens disponibles, peut ouvrir des parcours-type de formation, dont ni la dénomination, ni le contenu, ne sont contraints nationalement. La multiplicité de l'offre de formation est ainsi transposée de la mention au parcours-type et du niveau national au niveau local... c'est-à-dire de plus en plus loin de l'égalité d'accès aux formations sur tout le territoire, que garantissaient le cadrage national de l'offre de formation et la répartition des moyens avant le LMD et ses dernières variantes !
Pour ajouter encore à la confusion, les modalités de recherche et désignation des parcours-type par les lycéens (saisie dans une zone libre, recherche par mots clés, obligatoire ou pas...) sont encore mal définies et le dispositif APB 2014 n'est pas prêt, si bien que son calendrier doit être décalé (selon les propos de G. Fioraso, au Salon APB, le 10 janvier 2014).
La saisie des vœux des lycéens devrait ainsi se dérouler du 20 janvier au 20 mars, la phase d'admission des candidats commencerait le 23 juin - date de fin des épreuves écrites du baccalauréat et un dossier réglementaire sera envoyé aux établissements lors du premier semestre 2014 !
Face à cette situation, pour le moins confuse, le président de la CPU vient de proposer une « simplification d'APB » s'accompagnant d'une restriction du nombre possible des vœux des lycéens, notamment en matière de filières sélectives. Le SNESUP-FSU s'inquiète des conséquences d'une telle limitation, notamment pour les lycéens issus des milieux défavorisés et n'ayant pas accès à la même « information hors APB », que les enfants de cadres ou d'enseignants.
Les sites internet des universités ressemblant parfois à de véritables portails publicitaires destinés à attirer les étudiants, il devient très difficile à un lycéen de trouver des informations objectives pouvant éclairer son choix. La centralisation des informations et leur mise à disposition pour les lycéens, la présentation pour chaque université des formations sous forme d'arborescence explicite sur le portail APB, l'accompagnement par les CIO et leurs personnels, sont les conditions indispensables pour permettre aux lycéens d'effectuer leurs choix dans de bonnes conditions.
L'absence de véritable cadrage national des formations de licence (en termes de contenus, de pédagogie, de volumes horaires, de répartition territoriale...) que dénonce le SNESUP-FSU, la multiplicité des choix de parcours-type et la surabondance d'information sont autant de facteurs ne permettant pas de faire diminuer les nombreux échecs des étudiants en L1 liés à une mauvaise orientation.
Paris, le 14 janvier 2014