IDEFI : non au nouveau gadget ! Que l'on donne aux universités les moyens de travailler !
MOTION adoptée par le CEVU du 08 novembre 2011
IDEFI : non au nouveau gadget ! Que l'on donne aux universités les moyens de travailler !
Une nouvelle fois, non seulement le gouvernement n'augmente pas le budget des universités à hauteur des besoins, mais il alloue une part toujours plus forte dans des projets, pour lesquelles les universités devront faire preuve d' »excellence » pour se partager les os qu'on leur jette.
Ainsi l'IDEFI (Initiatives D'Excellence en Formations Innovantes) dans le cadre des « investissements d'avenir » est doté de 150 millions d'euros, pris sur l'enveloppe des IDEX, pour lesquels les universités devaient se mettre en concurrence.
Cette fois, l'enveloppe réelle correspond à 6 millions d'euros sur 8 ans à se partager entre 20 projets pour lesquels les 86 universités déjà en manque de personnels devront monter des dossiers et communiquer ... en moins de 2 mois : l'initiative a été annoncée fin octobre et les dossiers devront être déposés avant le 19 décembre.
Inutile de s'étendre sur la nature des projets qui ont une chance d'être retenus : comme d'habitude, ce seront les «liens avec le monde socio?économique», à la limite le développement international qui sont préconisés par la tutelle, la philosophie, l'Histoire, les sciences sociales ne sont pas prévues à ce programme !
Quant aux étudiants, après l'échec du saupoudrage du « Plan Licence », qui a vu le taux d'échec des étudiants en licence bondir de 40 à 50%, rien n'est prévu pour améliorer la réussite du plus grand nombre. A l'inverse, la « nouvelle licence » va accentuer la concurrence entre les formations et l'IDEFI ne devrait bénéficier qu'à quelques milliers d'étudiants «chanceux » !
Il est temps de rompre avec cette politique, l'Etat doit donner à tous les établissements les moyens de répondre aux besoins de formation des établissements.
Avec l'instrumentalisation de "l'excellence" réservée aux plus méritants et aux plus riches, c'est une université à deux vitesses qui est en train de se mettre en place. C'est le maillage à vocation démocratique actuel, permettant un libre accès à l'enseignement supérieur public et de qualité sur l'ensemble du territoire, qui est remis en cause.
Pour toutes ces raisons nous demandons que l'Université de Savoie ne réponde pas à cet appel d'offre.