Hommage à Alda Del Forno

Au revoir Alda

En 1987, quand je suis arrivée dans le département de l'Isère, Alda était déjà une militante syndicale engagée dans la FEN. Quand nous avons « quitté » cette fédération, elle a participé activement à la naissance de la FSU 38. Elle a été depuis de tous nos combats.

Je tiens à dire tout le respect et l'admiration que j'avais pour la femme aux valeurs humanistes et internationalistes, pour l'enseignante passionnée par son métier et par cette jeunesse qui lui était confiée. Nous partagions cet attachement à l'école publique et laïque qui lui avait tant donné et à qui elle a voulu tant rendre. Nous partagions la même conception de la formation que le service public doit dispenser ; la formation certes du travailleur, mais aussi du citoyen et de l'homme qu'Alda jugeait indispensable dans ces trois dimensions. Combien de fois elle nous avait alertés, il y a de nombreuses années déjà, sur les dangers de l'Université laboratoire de l'autonomie, de la concurrence entre les établissements et de la marchandisation de l'école.

Pendant les trois mandats que j'ai effectués comme secrétaire départementale de la FSU, j'ai pu apprécier sa rigueur intellectuelle, sa probité que même ses « adversaires » lui reconnaissaient et sa force de conviction. Cette force de conviction, je l'ai mesurée dans les luttes que nous avons menées ensemble et où j'ai eu le plaisir de « ferrailler » à ses côtés dans des confrontations parfois difficiles, comme en 2003. Au cours de nos débats, dans nos instances délibératives, jamais elle ne jouait au prof de fac et j'étais souvent béate, comme d'autres camarades, en écoutant ses analyses qui venaient enrichir notre réflexion fédérale. Ces derniers mois, où la maladie la tenait éloignée de la Bourse du travail, elle nous a beaucoup manqué.
Ta perte nous est cruelle. Nous continuerons à combattre collectivement pour participer à construire cet autre monde dont tu rêvais. Au revoir Alda.

Marie-Laurence Moros, ex secrétaire départementale de la FSU 38