Former des Maîtres, octobre 2008

Publié le : 24/10/2008

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 Editorial

Rester
mobilisés
pour
défendre
la formation
des
enseignants 

  •  Martine Gest,
    responsable du
    collectif FDM, membre
    du BN du SNESUP

Nous avons vécu une rentrée 2008 d’une
intense activité syndicale due a la frénésie des
annonces ministérielles et à un calendrier délibérément
contraignant.

La Nuit des IUFM, projet lancé fin juin par le Collectif
FDM du SNESUP, s’est déclinée presque
partout sous des formes diverses : projection du
document réalisé par le SNEP et le SNESUP présentant
de façon exhaustive la mastérisation,
débats avec les personnalités signataires de
l’Appel « pour une formation des enseignants
de haut niveau dans des IUFM rénovés », conférences
de presse..., la formation des enseignants
fut au coeur des discussions et les
centres départementaux rappelèrent leur rôle
de lieux de formation réels dans l’aménagement
du territoire français.

Le 3 octobre dernier, c’est dans un de ceux-ci,
à Saint-Denis, que le SNESUP et l’Institut de
Recherches de la FSU ont organisé leur première
journée d’études sur la recherche en éducation
: Quelles recherches pour la formation des
enseignants ? Quels liens entre la formation
des enseignants et la recherche ? Le prochain
FDM publiera les différentes interventions de
cette riche journée.

Le lendemain, samedi 4 octobre, c’est encore
dans l’Académie de Créteil, mais à l’Université
de Paris XII cette fois-ci, que se sont tenus les
États-Généraux de la formation des enseignants.
Les débats ont souvent été vifs et les
avis contrastés. Si le schéma ministériel de la
formation et le calendrier de mise en oeuvre
firent la quasi unanimité contre eux, en même
temps les IUFM n’ont pas eu que des défenseurs.
Le SNESUP a toujours dit qu’il fallait
améliorer la formation des maîtres. Les ministères
successifs n’ont pas pris les mesures pour
permettre aux IUFM d’être plus et mieux universitaires.
En même temps, ils leur reprochèrent
tout et son contraire.

La mobilisation pour le service public d’éducation
s’est amplifiée avec le succès de la
manifestation nationale du 19 octobre dans
laquelle près d’une centaine de milliers de
personnes ont revendiqué plus d’engagement
de l’État dans l’école. De nombreux formateurs
IUFM étaient présents dans le cortège,
faisant le lien entre l’abandon dont l’école est
l’objet et la tentative de destruction des IUFM.
Les étudiants s’inquiètent eux aussi, une phrase
récurrente dans les couloirs des IUFM est : « Il
faut avoir le concours cette année à n’importe
quel prix ! ». Les annonces budgétaires pour
2009, ajoutées à la baisse drastique des postes
de ces dernières années, démontrent que c’est le recrutement de contractuels qui risque
en effet de devenir la norme.

Le ministre de l’Éducation nationale a
réaffirmé qu’il ne toucherait pas a un
recrutement par concours national ; mais
le nombre de fonctionnaires qui ne cessent
de baisser contredit la sincérité de cette
promesse.

Nos deux ministres de tutelle jouent aux
apprentis sorciers en laissant se créer des
masters concurrentiels, sans cadrage
national, qui dérégulent la formation des
enseignants. Dans de nombreuses Universités,
l’élaboration de maquettes de
masters d’enseignement est déjà bien
avancée avec ou sans cadrage local, avec
ou sans concertation des personnels, avec
ou sans souci d’articuler master et
concours. Ce n’est que cette semaine
qu’ont commencé à circuler officiellement
les premiers projets des épreuves des
concours dont les premières analyses ne
font apparaître ni une plus grande exigence
scientifique, ni une volonté de prise
en compte d’une meilleure professionnalisation.

Chaque jour qui passe démontre la nécessité
d’une structure à l’intérieur des Universités
qui identifie clairement la filière
de formation des enseignants. C’est la
garantie d’un engagement de l’État-employeur
dans un service public et
national de la formation des enseignants.

Mont-Saint-Aignan, le 20 octobre 2008